Il paraît que le Président Macky Sall, fraîchement réélu pour un deuxième et dernier mandat de 5 ans, est allé se bunkériser à Marrakech, dans le centre du Maroc au pied des montagnes de l’Atlas, pour mûrir dans la ville ocre ou rouge, la taille, la composition et certainement la consistance du prochain gouvernement.
Il faut espérer pour nous autres Sénégalais, complètement fauchés dans ce Sénégal où l’on se demande où est passé le fric, que la ville fondée en 1071 par Yusef U Tacfin à la tête alors de l’empire berbère des Almoravides, l’inspire.
On en a sacrement besoin ! Quand bien même je ferais partie de ceux qui ne pensent qu’il ne fera que ce qu’il sait faire. De la politique pure et dure. Soit, remporter les locales de décembre prochain, former ensuite un véritable gouvernement de commandos pour s’attaquer aux législatives de 2022 et enfin asseoir les termes de sa succession qu’il devrait maîtriser, du processus électoral aux urnes à la présidentielle de 2024.
Aussi, donnerais-je ma main à couper qu’il reconduira l’actuel Premier ministre. Gardera au poste le travailleur Aly Ngouille Ndiaye à l’Intérieur pour la sécurisation et le déroulement apaisé des locales de décembre prochain, donc au moins jusqu’en 2020. Et pourquoi pas maintenir le très prolixe Amadou Ba dont il se dit qu’il est en mode «mortal Kombat» avec le brillantissime Makhtar Cissé de Senelec à qui l’on prête une ambition primatoriale.
Suis convaincu que la Primature ne bougera pas. Ce qui n’est pas le cas du Budget et autres postes où les chaises musicales menacent de danser sous la rythme à deux temps du mbalax ou wango dont le Macky a le beat présidentiel.
Mais bon quoique veuille faire le tout puissant Macky Sall, il est quand même de bon ton de lui rappeler que 42% des Sénégalais, plus précisément des électeurs, ne lui ont pas accordé leur faveur.
Ce n’est pas peu et loin d’être misérable. Il ne faut pas qu’il se trompe. Surtout quand on vient y ajouter tout ceux qui n’ont pas voté. Certes, ils ne sont pas allés aux urnes, mais l’erreur serait de croire que ces silencieux n’ont pas leur mot à dire.
Nous voilà donc, lui comme nous, à nous demander s’il n’est pas devenu temps de prendre en considération les volontés populaires. Ce d’autant, que les votes ont mis sur la table la hideuse idée régionaliste, confrèrique.
On pourra dire ce qu’on veut, mais mieux vaut encore regarder la vérité en face et s’attaquer tout de suite au risque de déconsolidation, de destruction d’un tissu social et à terme d’une Nation, que des Sénégalais d’autres époques ont construit brique après brique. Au prix parfois de leur vie, de leur intégrité physique.
Voilà là où est attendu le Président Macky Sall ! La politique ! Rien qu’une politique de pérennité au pouvoir n’explique plus tout.
Le Sénégal par contre oui !
L’opposition peut être réduite à néant. Les populations non ! Macky Sall a donc l’obligation de devenir le président de tous les Sénégalais. Des futankés qui ont massivement voté pour lui. Des serers de Fatick qui lui ont renouvelé leur confiance, mais aussi des mourides de Touba, des diolas de Casamance, catholiques, wolofs, etc.
Nous voilà, comme je le disais plus haut, à nous regarder dans le blanc des yeux non pas pour nous dire des vérités, mais pour faire au mieux, en toute intelligence pour le grand bien de notre pays et bien sûr pour l’avenir qui devrait être plus facile à vivre. Si le potentiel et le génie des Sénégalais sont invités à s’inscrire dans une dynamique efficiente et définitive d’une prise en main effective et gagnante d’une production et transformation nationales partagées et soutenues. Aussi bien par l’Etat que le secteur privé qui gagnerait à être plus agressif et bien sûr accompagné par le prochain gouvernement. Sans compter la gestion des ressources minières dont les ménages attendent des retombées sonnantes dans le panier de la « jongama ». Sans oublier la scolarité et la santé des 6 millions de gamins qui ont moins de 14 ans. La formation et la qualification de trois millions de jeunes qui ont moins de 24 ans et l’emplois, la santé, le bien-être des sept autres millions de Sénégalais dont bon nombre quittent le monde à 50 ans et un peu plus. Par la faute de bouillons et autres incompréhensions culinaires meurtrières de nos marmites.
Voilà autant de points essentiels et déterminants sur lesquels est attendu Macky Sall. Je ne sais pas qui veut être président. Quelle galère finalement ! Bonne chance prési. Pour une fois, je serai d’accord avec Bennoo Bokk … Sénégaal.