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La Raréfaction De L’eau, Un Handicap Pour La Croissance

La Raréfaction De L’eau, Un Handicap Pour La Croissance

Ce vendredi 22 Mars est célébré la journée mondiale de l’eau, c’est l’occasion de faire un point sur l’importance de la gestion de l’eau dans l’agriculture. Au Senegal, 80% de l’agriculture est encore dépendante des pluies. Les ressources en eau sont pourtant relativement importantes. Elles estimées à 35 milliards de m3 d’eaux de surface renouvelables et 4 milliards de m3 d’eaux souterraines. Malgré cela, seuls 5,5% de ce potentiel sont mobilisés actuellement.

Le déficit chronique de la pluviométrie observé à partir des années 1970 a amené les autorités à privilégier l’irrigation pour augmenter et sécuriser la production agricole. L’utilisation agricole des ressources en eau s’est donc considérablement renforcée sous l’impulsion des pouvoirs publics de 1975 à la fin des années 1980, avec l’extension des interventions à toute la vallée du fleuve Sénégal, à la Casamance, au bassin de l’Anambé, ainsi qu’au fleuve Gambie.

Malgré la précarité des conditions climatiques (pluviométrie faible et variable, forte évaporation), le Sénégal dispose de ressources en eau relativement importantes. On y distingue les eaux de surface et les eaux souterraines, qui offrent, en dépit de leur mauvaise répartition dans l’espace, la possibilité de compenser localement des pluies insuffisantes, pour régénérer certains milieux et favoriser leur mise en valeur.

Le Sénégal dispose d’un important potentiel en eau et en terre. Nous avons des terres qui peuvent être aménagées et exploitées. Pour la vallée du fleuve Sénégal, par exemple, il y a un potentiel de 240 mille ha. Aujourd’hui, seuls 75 mille ha ont été aménagés. Pour la Basse et Moyenne Casamance, nous avons 86 mille ha pour 15 mille ha ont été aménagés. Pour le Bassin de l’Anambé, il y a un potentiel de 16 mille ha, dont à peine 3 580 ha ont été aménagés. Autour de la vallée du fleuve Gambie, aussi, il y a des possibilités d’aménagement qui s’offrent. Il en est de même qu’au niveau des Niayes, où le Sénégal a un potentiel de 12 mille ha.

A l’échelon national, le ministère de l’Agriculture, de l’hydraulique et de l’élevage est chargé de la gestion des ressources en eau. Il comprend des services rattachés et des directions centrales, dont la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE), la Direction du génie rural, des bassins de rétention et des lacs artificiels et la Direction de l’hydraulique.

A l’échelon régional, les divisions régionales de l’hydraulique, directement rattachées au cabinet du ministre, sont chargées d’exécuter, de contrôler et de suivre, sur le terrain, les missions dévolues aux directions opérationnelles. Le ministère chargé de l’Hydraulique a mis en place, sur l’ensemble du territoire national, un vaste réseau de suivi, quantitatif et qualitatif, des ressources en eau de surface et en eau souterraines, qui a permis de constituer plusieurs bases de données informatisées et géo-référencées, dont le système d’informations géographiques sur les ressources en eau du Sénégal.

Enfin, à l’échelle sous-régionale, le Sénégal s’est doté d’un partenariat national pour l’eau, dans le cadre du partenariat ouest-africain de l’eau, dont l’action est consacrée à la promotion de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).

Les ressources en eaux du Sénégal, mal distribuées dans l’espace et dans le temps, sont menacées qualitativement et quantitativement par l’accroissement des prélèvements, qui se situent essentiellement dans la zone littorale et dans le bassin arachidier, alors que plus de 80 % des réserves d’eau exploitables sont localisées hors de ces zones. Dans un contexte de sécheresse et de rareté des ressources en eau, le gouvernement a développé une politique hydraulique tournée de plus en plus vers l’exploitation des eaux de surface.

Compte tenu de la croissance démographique continue et du développement agricole et industriel accéléré, on peut logiquement craindre que, dans un avenir proche, les ressources en eau ne suffisent plus à satisfaire tous les besoins. Il semble raisonnable de chercher, dès à présent, les moyens d’économiser ces ressources.

Parmi ceux-ci, il y a les systèmes d’irrigation peu exigeants en eau et la production de matériels d’irrigation appropriés ; la gestion des ressources locales en eau avec l’avènement de l’acte 3 de la décentralisation ; le recyclage des eaux utilisées et le traitement des eaux usées entre autres .

Beaucoup de choses ont été faites pour améliorer la gestion de l’eau dans l’agriculture mais c’est insuffisant pour le moment. Si nous voulons atteindre l’autosuffisance alimentaire et poursuivre notre croissance économique, il nous faudra impérativement maîtriser la gestion de l’eau afin de satisfaire la demande croissante de ce liquide précieux et vital.

Aboubakry Wadeest IT Manager et Agro-entrepreneur.







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