L’ignorance, que le mûrissement de l’âge rectifie chez moi, a pendant longtemps gouverné ma perception de la démarche de Idrissa Seck.
Le Idy que révèle le temps, je ne sais pas s’il est le vrai, mais ce dernier apparait comme une ligne droite. Il n’avance jamais masqué, n’attaque jamais en traitre. Même s’il se trompe, il dit ce qu’il pense. Or dans notre société où l’ambition est un délit on enseigne que « kou gneupe kham fo djeume do égu ». Tel Napoléon, sa conscience est le seul tribunal où il évoque sa conduite. Ce qui n’est pas, sous nos cieux, toujours politiquement correct. Ici, il suffit de soigner ses apparences verbales pour guérir de tout reproche.
Même au plus fort de l’affaire des Chantiers de Thiès, il n’a jamais renoncé à son appartenance au Pds. Formation politique qu’il considère comme une demeure familiale. C’est à tort que son retour au parti sopiste sera qualifié de rétropédalage, puisqu’il a plusieurs fois répété que Rewmi n’était qu’une terre d’exil (Revisitez son discours du 4 avril 2006, alors qu’il sortait de prison deux mois auparavant). Un machiavélisme à l’africaine voulut qu’il usât de sa posture victimaire pour arriver au pouvoir par la seule compassion du « Ndeyssane » des émotifs rêvant de la geste de David contre Goliath. Il n’est pas du genre à fuir devant l’adversité, c’est pourquoi il s’est accroché au Pds jusqu’au bout. L’Histoire n’a-t-elle pas fini de démontrer qu’il était le meilleur profil pour épargner les libéraux du démembrement téléguidé en cours ? En vérité, les trahisons subies, depuis 2012, par le fondateur du Parti démocratique sénégalais, donnent raison à Idrissa Seck, à propos de ces « mercenaires » qui, comme le rappelle le président Pape Diop, n’ont pas voté pour Wade en 2000.
« Aucun centime de volé ne pourra jamais m’être reproché jusqu’à l’extinction du soleil », avait-il juré. Combien de suppôts de Satan déguisés en parangons de vertu peuvent-ils dire la même chose sans être démasqués? Si on me montre qu’il a acquis 8 milliards du fait de sa seule proximité avec son ancien mentor, je change de religion sur l’homme, puisque je ne parle pas ex cathedra.
En 1988, quel jeune homme de 29 ans, diplômé de grandes écoles et courtisé par le régime socialiste, allait attendre 12 ans de galère dans l’ombre de l’opposant le plus persécuté du Sénégal ?
Une flagornerie blasphématoire, de l’ampleur de la polémique Makka ou Bakka, ne me poussera pas à conclure qu’il est sans défaut. Je veux seulement que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre.
Pas besoin de me payer. Deug alalou yalala kou seugu fore ! A t-il constaté
Saliou Badiane
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