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Ce Que Je Crois…

Ce Que Je Crois…

Ce que je crois…

 

Salam ! Le texte est peut être long et décousu, mais je vous prie de le lire jusqu’au bout.

 

Les élections présidentielles du 24 février 2019 sont maintenant derrière nous. Annoncées comme des élections de tous les dangers, Le peuple sénégalais en a décidé autrement, en en faisant à l’arrivée des élections calmes, libres et transparentes. Il a reconduit à plus de 58% le président sortant pour un dernier mandat de 5 ans. Le peuple sénégalais est sorti massivement voter (66% de taux de participation) le jour J, a voté dans l’ordre et la discipline, est tranquillement retourné vaquer

 

 

Ceci dit, il est important de jeter un regard sur la vie politique, sur la société et les institutions sénégalaises de ces dernières années, mais aussi de tirer les enseignements et les leçons de ce scrutin. Le moins qu’on puisse dire c’est que le Sénégal est un grand malade, malade de sa classe politique (pouvoir et opposition confondus), malade de sa société civile, et de ses intellectuels.

 

La classe politique :

 

Ha ! La classe politique ! Voila une classe en mal de repères. Elle ne se détermine pas par rapport à des idéaux, à des principes, à des valeurs fondatrices, à des projets de société, à l’avenir et au devenir du Sénégal. Les lignes de démarcation politiques, idéologiques, programmatiques, elle ne connaît pas. Au contraire : elle ne se distingue, ne se définit, ne se détermine, ne se jauge qu’à travers son rapport à l’exercice du pouvoir. Résultat : tous les moyens sont bons pour conserver, ou accéder au pouvoir, et en tirer les prébendes. On retrouve dans chaque camp les mêmes acteurs : des socialistes, des libéraux, des communistes qu’ils soient armés de la pensée Mao Tse Toung ou simplement léninistes, des trotskystes, des religieux, et j’en passe. Voila pourquoi, on assiste incrédules, à tous ces scénaris de mauvais goût qu’elle joue avec constance, à travers un langage incendiaire. Après chaque scrutin, et prenant le pays en otage, elle se lance dans une campagne électorale sans fin ; le pouvoir essayant de réduire l’opposition à sa plus simple expression et l’opposition de rendre le pays ingouvernable. Le pouvoir n’hésite pas à « instrumentaliser » les institutions, alors que l’opposition les avilit et les jette en pâture à la vindicte populaire. Pouvait –il en être autrement si on fait de la politique un métier. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les partis politiques sont des associations privées, constituées à partir d’intérêts partisans et sectaires qui ambitionnent de solliciter le suffrage des citoyens pour, soit disant, gérer l’état pour le compte des sénégalais. L’ensemble des membres des 300 partis politiques ne dépasse guère 500 000 militants. Mais ce sont eux qui ont la prétention de parler au nom des 15 000 000 millions de sénégalais que nous sommes. Et de quelle manière ! Sur fond de luttes de positionnement, à l’arrogance du Pouvoir, l’Opposition répond par une incurie déconcertante. Et tels des saltimbanques, opposition et pouvoir se livrent un combat à mort pour le contrôle de l’état, à coup d’intrigues, de combines, et de reniements offrant au peuple désabusé un spectacle irréel. Il n’est pas étonnant qu’elle ait enfanté des pistoléros à la bouche pleine de fiel, crachant à tout vent et sans retenue des insanités et qui pensent que la virulence des mots est le remède à la profondeur des maux. Qui aimerait malgré leur réussite sociale, que ses enfants aient comme modèle de tels personnages. Elle est là la faillite de la classe politique.

 

Le Pouvoir :

 

A l’instar des 58% des électeurs, je trouve le bilan du Président Macky SALL globalement positif, si on compare le niveau où il a trouvé le Sénégal et le niveau où il l’a amené : Taux de croissance de moins de 3% à plus de 7% – Taux d’inflation maitrisé à moins de 3% – Taux d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, à l’électricité, à l’éducation, à la santé en hausse par rapport à 2012 – Mise en œuvre du PSE avec comme objectif : faire du Sénégal un pays émergent à l’horizon 2035 – Lancement de grands travaux structurants (Prolongement de l’autoroute à péage jusqu’à l’AIBD, Autoroute ILA TOUBA, Projet TER, Ponts sur la Gambie et le Saloum (Pont de Foundioune), Prolongement de la VDN jusqu’à Tivaoune Peulh avec un viaduc sur un tronçon, etc.) – Le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) – Couverture de Maladie Universelle (CMU) – Bourses familiales-Le code minier, etc.. Loin d’être exhaustif, voilà quelques réalisations du Président SALL. On peut être d’accord ou pas, le PSE a au moins le mérite d’exister. Pour la première fois au Sénégal, un président décline sa vision à travers un plan avec une échéance, rompant ainsi avec le pilotage à vue, sans lendemain. NON, Messieurs de l’opposition, le Président sortant était bien attendu dans ces domaines qui impactent le quotidien des sénégalais. Par contre OUI, Messieurs de l’opposition, il était également attendu dans d’autres domaines où il a failli. Son manquement le plus criard et c’est le premier, est sans conteste, le non respect de l’engagement que le candidat Macky Sall avait pris aux élections de 2012, et que le président a réaffirmé sur tous les tons et sous tous les toits : faire un mandat de 5 ans à la place du mandat de 7 ans. L’argument selon lequel la constitution ne le permet pas est tout simplement inacceptable pour deux raisons : d’abord j’estime qu’un candidat et encore plus un Président de la République ne doit ignorer aucune disposition de la loi fondamentale et ensuite si tel était le cas, il avait la possibilité de démissionner et faire des élections anticipées pour un second mandat. Malheureusement des calculs politiciens l’ont poussé à se dédire, alors que le respect de cette parole donnée lui permettait seul, et en dehors de tout bilan, une réélection sans coup férir. Le deuxième manquement est la nomination par décret de son frère à une fonction administrative, alors qu’il s’était engagé s’il est élu à ne pas le faire, en dehors de toute fonction élective. Pour ces deux cas : il n’était pas obligé de le dire et il l’a dit. Et à partir du moment où il l’a dit, il était obligé de le faire et il ne l’a pas fait. Grave erreur : le peuple a besoin, plus que de la satisfaction de ses besoins quotidiens, de référents, de dirigeants qui portent ses valeurs, au premier rang desquels le Président de la République. Manifestement le peuple ne vous en a pas tenu rigueur en vous reconduisant, mais le prochain dédit vous sera fatal. Le troisième manquement, c’est la tentative de museler l’opposition, en l’empêchant de façon quasi permanente de manifester, alors que c’est un droit constitutionnel. Convoquer le manque de forces de l’ordre est un faux argument, si on sait qu’on finit toujours par les trouver pour mater une manifestation non autorisée. L’autorisation est la règle si les conditions sont remplies et l’interdiction l’exception. D’ailleurs, le rôle d’un état ce n’est pas de casser l’opposition, mais c’est de créer toutes les conditions, mettre en place tous les instruments pour l’expression plurielle de toutes les compétences et sensibilités politiques, administratives, économiques, sociales, culturelles, syndicales. Voltaire ne disait-il pas en direction d’un adversaire: « je ne suis pas d’ accord avec ce qu’il a dit, mais je donnerai ma vie pour qu’il le dise ». Puisse cela nous inspirer. Le quatrième manquement, c’est le manque de concertation, sur les questions d’intérêt national avec tous les acteurs de la nation. Oui, il y’a eu déficit de concertation sur le parrainage et le fichier électoral. Je dis déficit car je sais par ailleurs qu’au début, l’opposition avait entamé des discussions avec le pouvoir sur le parrainage et sur le fichier électoral. Par la suite l’opposition n’a pas jugé nécessaire de continuer pour des raisons qui lui sont propres. Soit ! Mais il revenait à l’état, malgré le refus de

 

l’opposition, de tenir compte des griefs exprimés, de trouver des plages de convergence pour aboutir

 

 

L’Opposition :

 

L’opposition est l’un des acteurs les plus importants de la vie politique du Sénégal. A son actif, les innombrables conquêtes et avancées démocratiques acquises de haute lutte, tant il est vrai que rien ne se donne sur un plateau d’argent. Son mérite, c’est de n’avoir pas répondu à l’appel des sirènes et de croiser le fer contre le pouvoir. Et rien dans ce pays ne doit être fait et construit sans elle. Elle est partie prenante de premier ordre de la vie politique. Et plus que les gens au pouvoir, elle se doit d’être dépositaire des valeurs fondatrices de ce pays. Mais elle a un pêché mignon : c’est son approche manichéenne de la vie politique : l’opposition c’est le « bien », le pouvoir c’est le « mal » ; c’est le camp de la « vertu » contre le camp de la « tortuosité », celui des « anges » contre celui du

 

 

 

tous les jours que Dieu fait, la justice est rendue au nom du peuple sénégalais à des milliers de justiciables sans que cela n’offusque personne. Et il suffit d’aller dans les tribunaux pour s’en convaincre. Et il n’y a aucune vague tant que c’est à l’encontre d’un justiciable lambda. Mais dès qu’il s’agit d’un politique il faut que le ciel et la terre se rejoignent, comme si ils sont au dessus des lois. Sur l’indépendance de la justice, j’ai un petit problème. Le juge ne s’embarrasse pas de savoir si la partie civile a des motivations politiques, ou si l’accusé est un opposant. Il juge sur pièces. Est-ce que les faits incriminés et les preuves apportées sont suffisants et avérés ? Et sur cette base il lit le droit au nom du peuple sénégalais. Si oui, il y’a condamnation, mais s’il y’a le moindre doute, généralement c’est un non-lieu. Combien de fois, nous avons entendu « libéré au bénéfice du doute ». Pour moi, la justice ne serait pas indépendante si, sur injonction du pouvoir, elle prononce un non-lieu malgré la culpabilité établie, ou une condamnation malgré l’absence de preuves avérées et suffisantes, d’un accusé. Dès lors il faudrait qu’on arrête, de proférer des grossièretés qui portent atteinte à l’honneur d’agents de l’état qui ne font que leur travail, dès que la décision qui est rendue, ne va pas dans le sens qu’on aurait souhaité. Il faudrait également qu’on me dise, au nom de quoi, un leader de l’opposition a plus de mérite, est plus patriote, plus démocrate, plus compétent, plus avisé, plus fréquentable, plus républicain qu’un leader ou un député de la majorité présidentielle, qu’un fonctionnaire, ou qu’un simple citoyen. Personne n’a le monopole du patriotisme et encore moins de la vérité.

 

La société civile :

 

J’entends par société civile toutes les organisations des droits de l’homme, les ONG, les associations corporatistes et consuméristes, les intellectuels, la presse et tous les citoyens sans aucune coloration politique. La société civile est un indicateur du dynamisme d’une démocratie. C’est le contre pouvoir par excellence face à la boulimie de la classe politique qui veut tout régenter. Elle doit être perçue comme un arbitre avisé, un juge impartial, au dessus de la mêlée politique où s’entrechoquent des intérêts partisans. Elle doit être équidistante de la classe politique. Car contrairement à cette dernière, la société civile ne vise pas le pouvoir. Cette posture lui assigne une mission : faire du Sénégal, le seul objet de ses préoccupations, le seul sens de son combat, avec comme seul viatique : être au service du peuple. Oui, à l’instar de l’opposition, la société civile a été au cœur des grandes batailles pour la démocratie et la citoyenneté. Elle a levé haut l’étendard de la liberté, du civisme, de l’engagement désintéressé. Elle a été actrice et comptable de toutes les victoires obtenues, de toutes les avancées enregistrées dans la longue lutte du peuple sénégalais pour l’approfondissement de la démocratie. Mais comme l’opposition, la société civile a également son pêché mignon : sa complaisance vis-à-vis de l’opposition comme si elle peinait d’exister en dehors de cette dernière. Oui, autant la société civile est prompte à donner des coups de boutoirs au Pouvoir, autant elle semble avoir les mains liées lorsqu’il s’agit de l’opposition. Elle n’arrive pas à marquer son identité, sa différence et se retrouve presque toujours dans une complicité presque charnelle et coupable avec l’opposition. Oui, je reconnais qu’il est toujours plus facile, plus dans l’air du temps, plus in de s’attaquer au Pouvoir qui est orphelin, qu’à l’opposition qui rend coup pour coup. Résultat : elle est plus préoccupée à ne pas heurter l’opposition, à la caresser dans le sens des poils, qu’à relever ses manquements et autres errements. Cet alignement quasi systématique sur les positions de l’opposition a fini par rendre la société civile inaudible et peu crédible. Deux cas pour illustrer cette perte d’identité.

 

 

 

bonne gouvernance, l’image d’un homme d’état très clean vis-à-vis de la chose publique. Il s’est permis des indélicatesses sur des deniers publiques dont il avait la charge, a fait du faux et usé du faux pour se justifier car il sait qu’il n’en avait pas le droit, quelques soient par ailleurs les tentatives de nous faire croire le contraire. Il a été tout justement traduit en justice pour rendre des comptes, reconnu coupable des faits incriminés et condamné. Au lieu de condamner de la manière la plus claire le détournement et se féliciter de sa traduction en justice, la société civile s’est crue obligée de réclamer à l’instar de l’opposition, sa libération parce qu’il n’a rien fait vu que tous ses prédécesseurs sont coutumiers des mêmes faits sans être inquiétés, et que son interpellation est tout simplement politique compte tenu de ses ambitions. Soit ! Mais nous sommes dans une arène politique. Dans cette arène, tout acte posé est politique. Khalifa Sall ne s’est pas permis de pomper un million par jour (30 000 000 FCFA/mois) pour vivre au quotidien. Il l’a fait pour se constituer un trésor de guerre pour les échéances à venir et/ou entretenir une clientèle politique afin de bénéficier d’un retour d’ascenseur. Acte peut-il être plus politique. De même sa mise en examen est hautement politique. Ne soyons pas naïfs : Peut-on s’attendre de la part d’acteurs politiques, qu’ils fassent autre chose que celle qu’ils savent le mieux faire : la politique. Il y’a lieu de se poser quelques questions très simples. Est-ce que le fait d’être Maire de Dakar (i.e. le premier citoyen de la ville), est ce que le fait d’être un homme politique, est ce que le fait d’avoir des ambitions présidentielles, efface du coup tout

 

délit dûment constaté? D’un autre coté, est ce que le pouvoir, parce que qu’il a en face de lui un adversaire politique, un maire, doit renoncer à toute reddition des comptes pour un délit avéré ? Oui la société civile s’est trompée de combat. Le seul combat qui l’incombait, c’était, après avoir applaudi à l’arrestation de Khalifa, d’exiger que tous ceux qui ont fauté comme lui et de quelques bords qu’ils se trouvent, rendent des comptes. Se lancer dans des investigations fouillées, débusquer, traquer tous qui ceux qui ont confondu les caisses de l’état à leurs poches, se mobiliser pour qu’ils rendent compte, telle devrait être la posture de la société civile vis-à-vis du peuple sénégalais. Et vis-à-vis de l’accusé, veiller à ce que les droits de la défense soient respectés, pour un jugement juste et équitable. Que l’opposition exige « urbi et orbi » la libération d’un des leurs, c’est de bonne guerre et ça se comprend, car elle est partisane. Que la société civile le fasse sans aucun discernement, ça fait tâche. Et les conséquences sont graves. On est entrain de façonner l’opinion publique pour banaliser les détournements de deniers publics, rendre intouchables des adversaires politiques, et les mettre au dessus des lois, parce que simplement ils ont affiché leurs ambitions politiques. On a même convoqué la jurisprudence comme si il pouvait en avoir dans le cas de détournement de deniers publics. Non ! il n’y’a jamais eu de fonds politiques pour les mairies, fut-elle la mairie de Dakar, sinon KS n’aurait pas eu recours aux fausses factures. OUI! Khalifa SALL a fauté, il a été jugé et reconnu coupable. Il faut qu’il paye. Il ne faudrait surtout pas que la classe politique comme à son habitude par de sombres combines politiciennes et par un tour de passe passe, nous serve l’amnistie ou la grâce présidentielle pour soustraire les coupables de leur obligation : rembourser ce qu’ils ont pris au peuple sénégalais. Le cas de Khalifa et de Karim Wade sont de la même veine. Je ne souhaite pas qu’ils restent en prison. Mais toute libération doit être assortie au règlement des sommes détournées. Les politiciens ne doivent pas être perçus comme des privilégiés qui ne purgent jamais leurs peines. Le Président de la République est interpelé.

 

 

 

Ce pétard mouillé n’a pas fait long feu car elle avait conscience qu’elle n’avait pas les moyens de persévérer dans cette forfaiture. Pourtant la société civile (presse et certaines organisations), qui s’était déployée pour s’assurer de la régularité, de la sincérité et de la transparence des élections, connaissait les fortes tendances sur la base des PV remontés à partir des bureaux de vote. Mais elle a laissé faire préférant s’aplatir devant une opposition inélégante, qui n’avait rien de consistant hormis quelques épiphénomènes qu’elle tente vainement de monter en épingle pour faire mousser la colère populaire. Si le peuple avait suivi les appels de l’opposition le pays allait être à feu et à sang devant les regards complaisants de la société civile. De même lors de la soirée électorale du 24 février on a assisté en direct à deux sorties sur des plateaux de télé. L’une avec deux candidats qui dénonçaient la publication des résultats provisoires par certains organes de presse (Rfm, Rfi, France 24, 2Stv) qu’ils estimaient orientée, clamant avec force l’inévitabilité d’un second tour sur la base des PV qu’ils détenaient et invitant à casser du journaliste. L’autre avec le directoire de campagne du candidat sortant donnant sur la base de leurs PV, leur leader gagnant à plus de 57%. Ces deux sorties sont condamnables. Elles ont toutes les deux donné des résultats provisoires, l’une se gardant d’afficher un taux, l’autre le faisant maladroitement. Alors que le camp de la majorité a été découpé, recevant une volée de bois vert de la part de l’opinion, l’opposition a encore bénéficié de l’indulgence de la société civile, considérant sa sortie anodine. Elle oublie au passage que la sortie du camp de la majorité (je ne la défends pas, j’analyse) est une réponse politique à une sortie politique qui vise à imposer dans l’imaginaire populaire un second tour. Elle oublie que la sortie des deux candidats est pernicieuse (je ne les charge pas, je constate), car d’une part, elle entend apprendre à des professionnels de l’information comment faire leur travail, et d’autre part elle jette à la vindicte populaire des journalistes dont le seul tort est d’informer. D’ailleurs, je reste convaincu que si les tendances étaient en leur faveur, la presse se retrouverait avec une couronne en or massif. Pour finir avec la société civile, il y’a les chroniqueurs, professionnels du parti-pris, talentueux dans la surenchère, puant la mauvaise foi, qui tentent vainement de blanchir des gens éclaboussés par des faits (affaires Bakka & Makka et de la Mairie de Dakar), ou de noircir d’autres sur la base de simples présomptions avec comme seule soupape de sécurité : « Di wakh té yallah rek a takh ». Quelle vanité ! Ils réussissent malgré une certaine éloquence, le tour de force de se rendre pathétiques.

 

Quels enseignements et leçons, tirer des élections présidentielles de février 2019.

 

  1. Le Peuple sénégalais est un peuple mature, imbu des valeurs démocratiques. Il a pris conscience de la portée de sa voix et du poids de sa carte. Il est sorti voter en masse dans le calme, la discipline et la bonne humeur. Il est resté de marbre pour défendre son choix.

 

  1. Le Président sortant a été réélu avec une majorité confortable, mais s’en tenir à ce constat, serait faire preuve de myopie. Le peuple lui a assigné un sacerdoce : celui d’incarner en tant que premier citoyen de ce pays, les valeurs dont il est porteur. Oui, le Président a rendez-vous avec son peuple et par delà le peuple, il a rendez-vous avec l’histoire. Il n’a plus droit à l’erreur. Et le premier acte attendu, c’est qu’il démissionne de la présidence de son parti, car c’est une évolution inéluctable dans la longue marche de nos pays. Il le fait, il entre dans l’histoire comme étant le premier chef d’état à l’avoir fait, ouvrant ainsi une ère nouvelle. Autrement son successeur le fera et sera comptable de toutes les retombées d’une telle décision.

 

  1. Le candidat sortant n’a pas été reconduit pour être le président d’une partie des sénégalais fut-elle la majorité mais bien le président de tous les sénégalais sans exclusion aucune. Il lui revient de ce fait d’effacer toutes les fractures politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses pour faire du Sénégal un havre de paix et de concorde, et tendre toutes les forces vives vers l’émergence qu’il

appelle de tous ses vœux.

 

  1. Il lui revient d’ôter de la tête de la plupart des sénégalais cette perception tenace qu’on convie au banquet gouvernemental des partisans pour le partage du gâteau. Et l’acte fort à poser, c’est la réduction entre 20 à 25 ministres de l’attelage gouvernemental sur la base des seuls critères de mérite et de la compétence, la suppression de toute cette flopée de ministres conseillers, la mise en place d’une administration forte, professionnelle, et républicaine, la restauration de la confiance aux institutions de la république.

 

  1. Le scrutin a mis à nu une opposition manquant outrageusement d’élégance. Quand le PR Abdou DIOUF appelait son adversaire pour le féliciter, ce n’est pas l’opposition qui a été élégant ; quand le PR Abdoulaye WADE, félicitait le vainqueur ce n’est toujours pas l’opposition. En fait, de tous temps l’opposition a été mauvais perdant, se lançant systématiquement dans des contestations sans lendemain, au lieu de féliciter le vainqueur. Plus grave, nous avons vu des responsables politiques de l’opposition user du faux en direct sur des plateaux de télé (cas du vote des enfants), convoquer des résultats provisoires qu’ils détiendraient , différents de ceux donnés par la commission national de recensement des votes et qu’ils se gardent bien de mettre à la disposition de qui de droit, de pousser le peuple sénégalais à descendre dans la rue pour exiger un second tour qui est une demande sociale, bref nous avons vu une opposition trainant lourdement son « spleen ».

 

  1. L’opposition gagnerait à se départir de clichés surannés, de formules stéréotypées, de camisoles de force, pour une analyse pointue d’une situation qui part de réalités concrètes. Sinon comment expliquer qu’en partant des municipales de 2017, elle en tire la conclusion que le pouvoir est minoritaire en 2019 sans tenir compte du type d’élection, et de toutes les évolutions, de toutes les recompositions, de tous les reniements qui se déroulent sous nos yeux. La vérité d’hier n’est pas forcément celle d’aujourd’hui.

 

  1. La société civile ne doit avoir que le peuple, le citoyen sénégalais au centre de ses préoccupations. Elle doit dénoncer avec la même pertinence, la même vigueur, et sans frilosité coupable, toutes les dérives, tous les manquements de quelque bord qu’ils soient de la classe politique, car en définitive, seul le Sénégal est grand.

 

Tout ce que vous avez lu, n’est peut être pas la vérité ; mais c’est ma vérité, c’est-à-dire un simple point de vue que j’ai tenu à partager avec vous. Peut être aussi que le texte est déséquilibré et il y’en plus eu pour l’opposition et la société civile. C’est à mon corps défendant car je n’aurai pas fait mieux que l’opposition et la société civile quand il s’agit de critiquer le pouvoir. Mais l’essentiel est ailleurs. J’ai voulu simplement inviter le pouvoir à plus de prospective, de hauteur et de grandeur, l’opposition à plus d’introspection, d’anticipation et d’élégance, la société civile à plus d’équilibre, d’équité et de courage et le peuple sénégalais à encore plus de maturité et de responsabilité. Merci d’avoir pris le temps de me lire.

 

Many WANE

 

Hacienda – Dakar

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