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Insulter Le Président, C’est Outrager Le Sénégal

Insulter Le Président, C’est Outrager Le Sénégal

Mégère”, “dictateur aux c… molles”, illégitime type avec des copeaux qui lui servent de neurones…”, et j’en passe et des meilleurs. En lisant ces mots d’une violence rare signés Adama Gaye dans une tribune d’une tout aussi rare brutalité intitulée “La mégère Macky a parlé ! ”, ma réaction soudaine a été de m’interroger sur les raisons explicatives d’un tel abaissement et d’un tel déchaînement de haine. Je me garderai bien de donner des leçons ou de m’ériger en procureur pour jeter l’opprobre médiatique sur un grand intellectuel et une aussi grande figure du journalisme comme vous. Je n’en ai ni l’intention, ni la légitimité et encore moins les moyens.

Mais en tant que citoyen et confrère, je suis en droit de m’indigner face aux attaques obscènes et injurieuses contre le président de la République. J’ai trop longtemps hésiter avant de me résoudre à reprendre au tout début de mon papier, les citations contenues dans votre contribution, car je crois que que l’institution présidentielle mérite le respect de chaque citoyen sénégalais. Quand les injures, les insultes, les calomnies et les allusions de bas de ceinture prennent le pas sur le débat intellectuel, nous fragilisons notre démocratie. Chaque citoyen de surcroît journaliste, peut critiquer la gouvernance de Macky Sall, mais le respect dû à la fonction de chef de l’État s’impose à tous. Parce qu’il incarne le Sénégal, insulter l’incarnation de la Nation que les Sénégalais se sont constitutionnellement choisis, c’est outrager le pays. C’est inexcusable et inacceptable d’offenser le peuple du Sénégal.

L’excès et la violence obscène de votre diatribe contre l’institution présidentielle est aussi une atteinte à la dignité de la personne de Macky Sall, qui est aussi un mari et un père de famille. Et nous devons tous nous faire à l’obligation qu’on ne peut tout dire ou tout écrire, pour je ne sais quelle raison. Parce qu’absolument rien ne justifie un tel déferlement de haine sur un homme, fut-il un adversaire politique.

Certains pourraient grandement s’étonner de me voir défendre Macky Sall, mais c’est la sacralité de l’institution que nous nous devons de protéger.

Depuis bientôt sept ans que je jette un regard critique sur la gouvernance de Macky Sall. Ma dernière publication intitulée “Macky II, le risque pour le Sénégal de prendre encore 5 ans ferme” est la preuve que je n’ai jamais cherché et n’essaie surtout pas d’entrer dans les bonnes grâces de son régime. J’ai arbitrairement été affecté et maintenu à Tambacounda depuis un septennat pour des raisons purement politiciennes, mais j’ai toujours refusé la compromission et la pratique révérencielle et utilitaire du journalisme. Histoire de rester en exacte coïncidence avec une certaine idée de l’éthique de notre métier mais aussi et surtout parce qu’aucune promotion, aucune prébende ne mérite qu’on brade sa conscience.

Mais je n’accepte pas de me satisfaire des outrances attentatoires à la dignité et la personnalité de n’importe quel concitoyen, y compris celles du président de la République. Quel qu’il soit.

M. Gaye, vous avez visiblement fait de votre anti-mackysme un engagement politique. Vue votre expérience, adossée à votre immense talent de journaliste, vous auriez pu opter pour la commodité et le confort en vous rapprochant de Macky Sall. Mais vous avez fait le choix de vous mettre en situation de contre pouvoir. Votre posture mérite respect et considération parce qu’elle est exemplaire et courageuse. A chacun son combat. Et je pense humblement que le vôtre ne devrait pas se livrer dans l’arène de la diatribe vulgaire mais dans la fabrique de ces penseurs libres qui manquent si cruellement à notre pays.

Malick Sy est journaliste







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