De hauts magistrats, jurent nos confidents, auraient suggéré au chef de l’Etat de faire bouger le Constitutionnaliste. Pourquoi une telle recommandation ? Nos sources soulignent qu’en fait, ces derniers, qui, pendant longtemps, ont été des interlocuteurs privilégiés des autorités publiques, craignent pour leur avenir.
Ismaëla Madior Fall aurait-il des visées sur le Conseil constitutionnel qui ne correspondent pas trop avec ce que certains gros calibres en rouge et noir entrevoient comme perspectives par rapport à leurs carrières propres ? En tout état de cause, ce n’est pas la relation personnelle entre le Président et son ministre qui est en cause. Un de nos interlocuteurs de révéler : “Le président de la République a une confiance presque totale en Ismaïla Madior Fall, sur toutes les matières de Droit. Raison pour laquelle, c’est à lui qu’il confiait presque toutes les réformes d’envergure. C’est lui qui conduisait tout, du début jusqu’à la fin. Et le Président a toujours été satisfait de son travail. Cela ne plaisait pas à tout le monde. Le problème, c’est ce que le Président écoute aussi certains magistrats’’.
Confidences que confirment bien des sources établies au Palais qui ajoutent que la proximité avec Ismaëla Madior Fall plait si bien au Président, qui apprécie sa loyauté, qu’il se faisait bien le plaisir de le mettre dans ses valises, chaque fois qu’il se déplaçait pour des “destinations sérieuses’’. Lesquels donc de ces magistrats le Président a-t-il pu bien écouter, jusqu’à relever un si proche collaborateur qui ne le dérange pas outre mesure ? Ismaëla Madior Fall, victime d’un complot ? Nos sources le croient bien. Mais des proches de l’ex-ministre ne croient pas un seul instant qu’Ismaëla Madior ait été liquidé par des hauts magistrats, si hauts perchés soient-ils. D’ailleurs, croit savoir ces derniers, ils ont été très nombreux à l’avoir appelé au soir de l’annonce de son départ pour lui dire tout le bien qu’ils pensent de lui. “Il n’avait aucun problème avec eux’’, disent à l’unisson ces proches. Quoi qu’il en soit, ce départ ne fera pas plaisir aux seuls hauts magistrats.
Du côté des notaires, la Chambre n’avait pas non plus digéré certains actes de l’ancien ministre de la Justice. L’on se rappelle l’opposition à peine voilée des barons sur l’avant-projet de décret qui avait pour objet la réforme de leur statut. La Chambre s’est également toujours prononcée contre la volonté de Monsieur Fall de vouloir créer, pour la résorption des notaires stagiaires, une trentaine de charges nouvelles. Nos sources de préciser qu’il n’y a pas d’autres motifs, si l’on sait qu’Ismaila Madior Fall, non seulement a piloté avec brio tous les dossiers qui lui ont été confiés, mais également, a activement contribué à la victoire éclatante du camp présidentiel dans son département à Rufisque.