Les images que nous renvoient les violences politiques sont trompeuses. Elles nous laissent accroire que les combats que se livrent nos politiciens et les coups qu’ils se portent, sont siglés des oriflammes de leurs partis respectifs. Que nenni ! Les plus grandes violences qui ont jalonné notre histoire politique ont eu lieu du temps de la défunte et senghorienne UPS, parti on ne peut plus unique qui régnait sur le Sénégal. Leur chef, Léopold Sédar Senghor persuadait ses partisans de se livrer à une lutte sans merci, qui eut des conséquences funestes, avec des campagnes électorales constellées de drames et d’assassinats sordides. Les places étaient rares et préserver son territoire électoral nécessitait d’avoir un sens et un art de la guerre aiguisés par les ambitions.
De fait, du PS à l’APR en passant par le PDS, rien dans les méthodes n’a changé. Plus on veut être près du chef lors de la distribution des bonbons, plus on emprunte aux arguments violents. Et les coups bas sont plus mortels que les coupe-coupe. En tête du hit-parade des armes utilisées, mysticisme et dénigrements contre des camarades de partis sont légion. Et tout est fait pour créer les conditions d’un psychodrame permanent qui anime la vie de nos partis politiques. C’est le règne du dividendisme, qui veut que l’on réclame son dû au prorata du combat que l’on a mené auprès du grand manitou, qui a droit de vie et de mort sur les fonctions souvent accordées selon le seul critère de la proximité avec le « propriétaire » du parti. Cela a donné des nominations loufoques que la charité chrétienne me recommande de ne pas citer dans ces lignes. Quoique, je ne résiste pas à évoquer la nomination à la tête du BSDA de l’auteur de l’unique chanson de son pauvre répertoire, qui était à la gloire du président Macky Sall.
Qui ne se souvient pas des consignes du chef de l’État à ses directeurs généraux, qui devaient en échange « mouiller le maillot » pour les combats politiques futurs. En creux, cela avait l’air d’une permission assumée d’user des moyens de leurs sociétés pour faire gagner le parti. D’ailleurs, les récompenses sont tonitruantes. Celui qui a fait campagne avec les véhicules de la poste se retrouve à la Lonase, endroit le plus « cash » de notre République dispendieuse. J’arrête de cafter.
Après cette campagne victorieuse, il y a eu les promotions qui ont récompensé les premiers transhumants. Et celles qui ont décoré les plus ardents organisateurs de meetings. Et puis il y a les remplacements de ceux qui n’ont pas assez mobilisé, qui n’ont pas élu domicile dans la permanence du parti, mais surtout ceux qui ont été limogés pour « délit de compétence avérée », parce qu’ils s’étaient plus engagés dans la durée de leurs missions, celles-ci exigeant vision et objectifs à long terme. Comment peut-on avoir dégagé un criminologue qui avait mis sur pieds un vrai travail autour d’une problématique cruciale qui a pour nom LA SECURITE DES CITOYENS. Maître Khaly Niang a certes eu des difficultés à assoir son projet qui était nouveau, mais qui avait besoin de se dérouler dans la durée et la constance, parce que relevant d’un profond changement de paradigmes et de comportements. Le Dr Papa Khaly Niang a d’abord pensé que « la formation des citoyens aux bons comportements devait être mise en vigueur afin que ceux-ci soient capables d’assurer leur sécurité eux-mêmes face aux problèmes de sécurité. Ces derniers selon lui, sont si importants qu’ils sont aujourd’hui au centre du développement, notamment la sécurité de proximité qui constitue un levier incontournable sur lequel les collectivités territoriales peuvent s’appuyer pour élaborer des stratégies de développement ». Avec lui, le Sénégal a montré la voie : « beaucoup de pays environnants viennent s’imprégner du modèle sénégalais en matière de gouvernance sécuritaire de proximité », témoigne-t-il.
« Nous avons besoin d’une prise de conscience pour savoir définitivement que rien d’important et de solide, ne pourra se faire sans la sécurité au niveau global et au niveau de la proximité’’, a-t-il ajouté. Ainsi, en l’absence de la police municipale, les ASP pouvaient suppléer le maire dans certaines tâches. Les résultats commençaient à affleurer. Tout repart de zéro avec le cortège d’embauches souvent caractérisées par les proximités partisanes.
Certains éjectés heureusement ont leurs vécus et leurs métiers. Ils s’en remettront, regagnant leurs maisons qu’ils possédaient avant leurs nominations. Sans rancune et forts de leurs compétences.
Que leur vie soit belle. Ils n’auront qu’à remettre l’ouvrage sur le métier. En toute élégance. Avec toujours le désir d’écrire et de partager ce à quoi ils n’ont jamais cessé de croire. Notre sécurité attendra. Tant que le remplaçant suce ses bonbons… Et vogue la galère.