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Souffle Sur Les Enfants De La Rue

Souffle Sur Les Enfants De La Rue

« Aube de la vie humaine, l’enfant fait écho à l’aube du jour, à l’aube de l’année et à l’aube de l’humanité. Elle ne peut dès lors, laisser aucun adulte indifférent. Mais aussi parce que l’enfant renferme le futur et tout le potentiel humain en devenir, il est à la fois germe et espoir d’une éclosion prometteuse.»

Et le doyen de rappeler les rudesses de la condition d’enfant dans les sociétés et les littératures. « Les images fortes, point n’est besoin peut-être d’aller les chercher ailleurs, tant elles sont parmi nous, dans notre décor quotidien où leur ténacité donne l’air de nous narguer.

De nouveaux-nés jetés dans les caniveaux des grandes villes, s’ils ne sont pas déposés aux carrefours de nos banlieues, font partie désormais

de nos décors urbains.

Ô comble de paradoxe ! Ces jeunes mendiants qui, en ce début du 3e millénaire, se bousculent avec les étudiants aux portes des cités universitaires ou dans les couloirs des bâtiments de nos universités, hauts temples du savoir ? C’est vrai que tout cela n’est que l’arbre qui cache la forêt de la misère sociale dont la solution définitive doit aller en profondeur et de façon radicale dans l’histoire des mentalité ».

Feu Birahim Diop, notre collègue, travailleur infatigable et discret à qui revenait l’honneur de faire la synthèse des contributions, a loué la qualité et le sérieux de la réflexion de même que la diversité dessujets abordés : éducation, santé, travail, déviances. Il n’avait pas manqué de relever ceux qui n’ont pas été traités (pédophilie, droits des enfants).

Malgré tout : « le champ de réflexion a été aussi large et profond que possible. Les échanges issus d’approches et de questionnement novateurs, certes différents, mais aussi convergents, ont été essentiels ».

Ils permettent de mieux comprendre la situation de l’enfance, notamment dans les pays pauvres, et d’agir en sa faveur pour une meilleure prise en charge dans la politique de développement tant au plan national que régional (NEPAD) par exemple.

Dans le rapport des Assises Nationales (politiques, économiques et sociales), dans la partie diagnostique, on a souligné : « la déstructuration de la famille dont le rôle s’amenuise, on a le bouleversement des rôles traditionnels des hommes et des femmes, les changements de mentalités, notamment chez les jeunes dont le poids dans la société sénégalaise est de plus en plus important, alors que les possibilités de leur assurer un emploi dans le secteur moderne sont minces, ce qui participe à l’expression d’une culture de la débrouille (cf rapport cité, éd. Harmattan p.61-62). Par la même occasion on a souligné l’existence de germes de changement déjà activés dont sont porteurs les femmes et des jeunes et qui ne demandent qu’à être encouragés ».

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Dans les termes de référence (TDR), une mention explicite est faite à la solidarité avec les couches vulnérables, à la protection de la petite enfance, la lutte contre la mendicité, la lutte contre l’exclusion, les persécutions, les précarités et la pauvreté (op. cit. p.352).

Réformes ou évolution

Parmi les réformes préconisées par les Assises figure l’emploi, singulièrement l’emploi des jeunes (charte de bonne gouvernance, Mai

2009 p.7). Malheureusement depuis le dépôt des conclusions des Assises, on constate que les enfants talibés sont toujours dans la précarité comme à Ziguinchor qui dans le passé avait été épargné par le fléau (cf l’observateur du 31 Janvier au 1er Février 2015 p.12).

Le débat sur la réforme des daaras va dans tous les sens. Une récente étude de cartographie des écoles coraniques de Dakar réalisée par la cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, renseigne sur l’existence dans cette région de 30.000 enfants mendiants, sur un effectif de 54.837 talibés (Observateur du 15 Janvier 2015, p.10). Le taux de chômage des diplômés du Supérieur en 2015 est passé de 16% à 31% en 2011, soit une hausse de 15% en 6 ans (Walf du 6 Février 2015).

A entendre les autorités gouvernementales depuis 1960, le Sénégal s’est doté de mécanismes, de structures, de plans non seulement pour prendre en charge les enfants en situation de vulnérabilité, mais aussi les jeunes à la recherche d’emploi. Actuellement, la stratégie nationale de protection des enfants est validée depuis décembre 2013 (cf Le Soleil du 10 Février 2015). Or, on constate l’inefficacité et l’impuissance de l’Etat concernant par exemple la question de la mendicité. Abdoul Aziz Kébé, dans sa thèse d’Etat soutenue le 17 Février 2015, souligne : « Cette impuissance de l’Etat transparaît dans la floraison d’initiatives prises, les unes à la suite des autres, sans que le problème ne connaisse un recul. Au demeurant, le florès de plans d’actions, de mesures administratives et politiques, de cadres juridiques, traduit l’échec constant des pouvoirs publics dans ce domaine. »

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Depuis l’initiative du Pacte Solidarité en 1977 jusqu’en 2012, on ne peut pas dire que l’Etat ne se soit pas soucié de la question. Cependant, on peut douter de la volonté politique d’y mettre un terme. Si cette volonté existe, il reste alors que les rapports de force ne sont pas en sa faveur et qu’il ne trouve pas l’angle adéquat pour négocier avec les acteurs la bonne issue.

Que faire alors ?
Serigne Fallou Dieng soufi alias Abu Loubaabet, fait des propositions pertinentes sur la question des enfants dans les daaras.

« Mais n’ayant pas réussi à scolariser les centaines de milliers des élèves se retrouvant dans les écoles coraniques non formelles, le gouvernement décida en 2009, de créer une nouvelle division au Ministère de l’éducation nationale, dénommée l’inspection des daaras, afin de s’assurer que les écoles coraniques dispensent une éducation, qui ne se concentre pas sur la seule mémorisation du Saint Coran.

Donc, l’Etat se doit alors de composer avec cet état de fait objectif. En incitant les autorités maraboutiques à organiser un système de l’autorégulation, qui sera à la fois, faîtière, consultative et normative. Soumis sous une réelle marge contraignante de ladite commission consultative, qui se chargera de définir les modalités et d’élaborer les stratégies à mettre en œuvre, en vue d’éradiquer ces deux fléaux monstrueux, que sont la mendicité et l’exploitation

indécente de enfants. Et pour ce faire, les religieux en rapport avec l’Etat, en toute souveraineté et dans un climat de compréhension mutuelle, définiront les normes juridiques et légales requises pour la création de Daaras. Des normes seront adoptées comme règles qui s’imposeront à tous. Cette institution représentera le cadre légal et contraignant, qui désormais régira les Daaras au Sénégal.

Dès lors, toute nouvelle création de Daaras sera assujettie à l’autorisation de ladite structure. Cette autorisation répondra à un certain nombre de conditionnalités, notamment un engagement formel de s’abstenir de pousser les enfants à la mendicité, ou à toute forme de leur exploitation. En un mot, de mettre ces enfants dans des conditions de vie, respectueuse des normes hygiéniques et nutritionnelles.

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L’Etat, en ce qui le concerne devra s’engager à budgétiser annuellement des allocations de ressources nécessaires pour appuyer le fonctionnement de Daaras. Il faut le dire tout de même, la résolution du casse-tête de la mendicité ne doit pas être une affaire qui incombe qu’à l’Etat seulement. Mais, il revient aussi aux chefs des confréries soufis et autres dignitaires religieux, très nantis, de mettre la main dans la poche, pour contribuer aussi, à l’effort de soulager les talibés, du sort lamentable dans lequel se trouve la petite structure éducative, orpheline qu’est le Daaras. Et d’enjoindre les daaras à verser une part des fonds de cultes reçus, pour bien-être des apprenants des Daaras.

Les Organisations non Gouvernementales (ONG) ont le droit et mieux, doivent procéder à des inspections systématiques dans les Daaras, afin de relever toutes les situations anormales, auxquelles ces enfants seraient exposés et, en cas de nécessité, de prendre des sanctions à l’endroit des contrevenants. »

Serigne Fallou Dieng soufi, alias Abu loubaabat « Vivement l’autorégulation des Daaras et non à l’imposition des lois

intrusives »

Sur la question de l’emploi des jeunes, Falilou Diouf ; in walf des 9 et 10 Février 2015 a fait des propositions sérieuses et pratiques. Les pistes et niches qu’il indique méritent une attention des pouvoirs publics :

– Réparation et réhabilitation des infrastructures publiques ;

– Construction des cases de santé et éradication des abris provisoires ;

– Formation par le biais des ateliers d’apprentissages professionnels (AAPS)

– Contres d’incubation des produits informatiques.

La liste n’est pas exhaustive, l’auteur en est conscient. Il a

réfléchi sur les sources de financement complémentaire secteur privé,

ONG, etc.)

Mieux que la volonté politique, il faut une claire conscience des enjeux ; « la création de filets de sécurité pour une jeunesse en errance et la valorisation de ce potentiel à travers la formation et l’apprentissage professionnel sont les gages les plus sûrs pour assurer la paix sur le front social et préparer le pays aux défis à venir ».

La meilleure sécurité est le développement, la transparence, l’équité, la justice, la solidarité.

bbuuba@seneplus.com







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