Et celui-ci est sans aucun doute plus élevé si l’on prend en compte les attaques qui ont causé 1 à 12 morts. Nous semblons donc entrer dans un âge farouche où toutes les belles constructions humanistes bâties par la morale et les religions sur le caractère sacré de la vie humaine ne constituent plus des freins efficaces contre la barbarie.
Les récentes attaques meurtrières au Sri Lanka contre des églises et des hôtels, en réponse à celle qui a été perpétrée dans une mosquée en Nouvelle-Zélande, ne sont que la suite de cette folie démoniaque qui habite des individus qui, sous le couvert de la religion, ne sont en fait que des assassins. Nombre d’entre eux, malgré un rigorisme de façade, n’hésitent pas à prendre des libertés avec les prescriptions de l’islam, en se livrant au trafic de drogue, de cigarette et connaissent davantage le Kamasutra (recueil indien de positions érotiques) que le Coran. Plus tournés vers la mort que vers la vie, ils veulent imposer un monde où tout est grisaille, contraintes et soumission au risque de se voir lapidé, amputé d’un membre ou décapité. Aujourd’hui, voyager pour aller à la découverte du monde ne se fait plus sans appréhension. Souvenons-nous des attentats terroristes contre les touristes en Egypte en 2015 et récemment les deux touristes scandinaves tuées au Maroc…
Même les hôtels ne sont plus épargnés à cause de la forte concentration de nationalités qu’on y trouve. Maîtrisant les codes de la communication, les terroristes islamistes savent choisir la cible et l’endroit qui donnent une plus grande exposition médiatique. Après avoir perdu les territoires conquis en Irak et en Syrie même s’ils continuent à y tenir quelques bastions comme Hama, Idlib ou la frontière irako-syrienne, les terroristes islamistes de Daech ont essaimé dans le reste du monde en promettant de le rendre encore plus dangereux. D’ailleurs, ces derniers jours leur chef Abu Bakr Al Bagdhadi s’est rappelé au bon souvenir de tous ceux qui le croyaient mort en postant une vidéo dans le Net qui, si elle est authentique, va mobiliser encore plus tous les services de sécurité du monde. Ces terroristes, comme c’est reconnu maintenant par de nombreux services de renseignement, sont utilisés par certains Etats contre d’autres pour atteindre des objectifs politiques, économiques…
C’est pourquoi il sera encore plus difficile de les combattre à cause du dédoublement de personnalité d’acteurs étatiques qui en même temps qu’ils disent (ou font semblant de) les combattre, leur fournissent armes, nourriture, renseignements et parfois même moyens de transport. Le même jeu est en train de se dérouler dans notre continent où sont allumés plusieurs foyers terroristes. Par ailleurs, ce sanglant bilan des terroristes islamistes, aussi infâme soit-il, ne doit pas nous faire oublier cet autre résultat beaucoup plus lourd encore dont se nourrit d’ailleurs le premier et qui sont les morts (plusieurs centaines de milliers) causés par les interventions armées en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye et au Yémen… C’est le terrorisme d’Etat. Ici, il ne s’agit pas d’imposer une quelconque religion mais plutôt de calculs géopolitiques, économiques masqués sous le fallacieux prétexte d’apporter la démocratie et protéger les populations de ces pays contre les tyrans sanguinaires qui les dirigent.
Le paradoxe, c’est qu’après intervention de ces armées étrangères, ces pays sont complètement détruits avec des tués (et blessés) en nombre plus important que ne l’aurait fait le dirigeant « autocrate » et au lieu de démocratie, c’est l’anarchie qui s’installe. Des crimes de guerre attestés ont été commis par des dirigeants politiques et militaires mais ceux-ci n’ont jamais été inquiétés, la Cpi préférant regarder ailleurs, notamment vers l’Afrique. La légalité internationale, la plupart du temps, n’est maintenant opposée qu’aux nations faibles, les grandes puissances la foulant allègrement aux pieds dès que sont en jeu des intérêts qu’elles considèrent comme vitaux. Dans un tel contexte, l’Onu dont le rôle est de sauvegarder la paix entre nations grâce à la diplomatie multilatérale s’en trouve marginalisée ou paralysée. En vérité, aussi spectaculaire et condamnable soit-il, le terrorisme (islamiste) est-il plus dangereux pour la sécurité du monde que les interventions militaires de ces nations en roue libre qui se sont affranchies du droit international ?