L’Organisation mondiale de la santé (Oms) estime que le fardeau mondial du cancer a aujourd’hui atteint 18,1 millions de nouveaux cas et 9,6 millions de décès en 2018. En outre, un homme sur cinq et une femme sur six dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie ; un homme sur huit et une femme sur 11 meurent de cette maladie.
A l’échelle mondiale, le nombre total de personnes vivant avec un cancer dans les cinq ans suivant le diagnostic, appelé prévalence à cinq ans, est estimé à 43,8 millions. Le cancer cause plus de décès que le Sida, la tuberculose et le paludisme réunis.
Selon l’Oms, plusieurs millions de vies peuvent être sauvées si les pays utilisent les connaissances existantes et les meilleurs moyens effectifs à prévenir et traiter le cancer. Il est estimé que plus de la moitié de tous les cas de cancer et de décès, qui en résultent dans le monde, peut être potentiellement évitée. Malgré tout, les projections basées sur l’estimation de Globocan 2012, prédisent une augmentation significative de 19,3 millions de nouveaux cas de cancer par an d’ici 2025. En 2030, les données mondiales sont suspectées à croitre à 21,4 millions de nouveaux cas de cancer avec 13,2 millions de décès. Le taux de cancer continuera à augmenter en 2035 avec 23 980 858 nouveaux cas. Dans les pays moins développés où l’on note, en 2012, plus de la moitié de tous les cancers (56.8%) et des décès dus au cancer (64.9%), la maladie continuera à augmenter en 2025 si des mesures préventives ne sont pas largement appliquées. Il y a plus.
En addition au nombre de cas de cancer élevé, le coût financier est substantiel. Le cancer est, en effet, parmi toutes les causes de décès dans le monde, le plus grand dévastateur économique. Certes, les données limitées ne permettent pas d’estimer le coût économique dans le monde mais, une portion du coût total du cancer était estimée à 895 milliards (US$).
L’efficacité des efforts de prévention peut en partie expliquer la diminution observée des taux d’incidence de certains cancers, comme le cancer du poumon (par exemple chez les hommes en Europe du Nord et en Amérique du Nord) et le cancer du col utérin (dans la plupart des régions autres que l’Afrique subsaharienne). Cependant, les nouvelles données montrent que la plupart des pays sont toujours confrontés à une augmentation du nombre absolu de cas diagnostiqués et nécessitant traitement et soins.
Au Sénégal, le nombre de nouveaux cas de cancer est estimé à 8 361 avec 6 141 cas de décès en 2015. En 2025, l’incidence est suspectée à croitre à 11 541 nouveaux cas avec 8 410 morts imputables au cancer. Le taux de cas de cancer continuera à augmenter à 16 226 nouveaux cas d’ici 2035 avec 11 541 décès si des mesures préventives ne sont pas largement appliquées. Pour résumer, il y a eu plus de 30 000 cas de décès dus au cancer ces cinq dernières années au Sénégal malgré toutes les stratégies politiques, alors que plus de 20 000 cas de décès pouvaient être évités avec des programmes adaptés malgré nos ressources économiques limitées.
Selon le Centre international de recherche sur le cancer, des politiques doivent être mises en œuvre de toute urgence afin de développer d’effectives et d’abordables approches à la détection précoce, au diagnostic et au traitement du cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes des pays en développement. Il est critique de donner les taux de morbidité et de mortalité actuels avec les récents progrès de ces dernières années dans la plupart du globe.
Pour participer aux nombreux efforts consacrés à la lutte contre cette maladie, je viens de concevoir un programme mondial contre le cancer adapté pour tous les pays à faibles ou moyens revenus. Il est composé de 91 articles de recherches scientifiques publiés aux Etats-Unis par le prestigieux journal “Journal of Virology and Mycology”. Je compte, dans les prochains jours, détailler ce généreux programme qui pourrait sans doute inspirer les décideurs afin de mieux relever les défis que nous impose la lutte contre le cancer.
Dr. El Hadji Seydou MBAYE
PhD Biologie, Pathologies Humaines, avec la collaboration du Centre International de Recherche sur le Cancer / Organisation Mondiale
de la Santé
Certifié Grade 10/10 Fédération Internationale de Gynécologie Obstétrique (FIGO), Conseil d’Accréditation Oncologique Européen (Caoe) et l’Institut Catalan d’Oncologie (ICO)
Membre associé de la Société Mondiale de Virologie
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