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Un Intellectuel Discret Et Un PÉdagogue Hors Pair S’en Est AllÉ

Un Intellectuel Discret Et Un PÉdagogue Hors Pair S’en Est AllÉ

Rappel de quelques pans d’un parcours de vie d’un brillant intellectuel…

Après des études à l’Université de Bordeaux, le Pr. Saïdou Dia a prouvé ses compétences à l’Ecole de journalisme de Dakar qui était dirigé par Feu Pr. Babacar Sine, un célèbre philosophe, après le départ des coopérants canadiens. Sa tâche était plus que difficile. Toujours souriant et serviable, il devait inculquer aux nouveaux étudiants les rudiments de cette nouvelle science à peine balbutiante dans nos pays : Les sciences de l’information et de la communication.

De célèbres journalistes et même des stars du petit écran lui doivent leurs premiers pas dans les études qui leur mèneront à l’obtention de ce diplôme de journalisme de l’université de Dakar tant convoité. Avec nous, les relations étaient assez particulières car ses deux sœursAoua Dia Thiam et Fatima Dia- ont été mes camarades au Lycée Blaise Diagne. De plus, mon cousin Mama Sow, professeur à l’Inseps de Dakar et ex entraineur adjoint des Lions de l’épopée 2002 a été son ami ; ils se sont connus en France durant leurs années estudiantines. Cet intellectuel discret, lecteur de toutes sortes d’ouvrages à la bibliothèque très fournie, m’avait adopté à sa manière, m’invitait chez lui pour de longs déjeuners ou diners en tête, me déposait avec sa Peugeot 504 chez moi à la Médina, me soutenait financièrement quand les bourses tardaient, me prodiguait des conseils utiles dans le cadre de l’exercice de ma profession de journaliste.

C’est l’un des rares professeurs qui m’a aidé à ne pas avoir la grosse tête et à rester modeste et humble en toutes circonstances et en tous lieux. Pourtant, il pouvait se vanter de son statut social car sa famille était de la bourgeoisie dakaroise et sa mère était l’une des premières pharmaciennes de ce pays. Sa modestie épousait parfois les contours de cette timidité si caractéristique des esprits brillants. Seul l’homme l’intéressait qu’il soit balayeur, chauffeur, vendeuse de brochettes, étudiant ou professeur. De son point de vue, peu importe.

Respect à tout être humain. Durant la décennie 90, nos chemins ont été séparés par les aléas de la vie professionnelle et familiale. Nous nous sommes installés dans des pays de la sous-région et le Pr saidou Dia, lui, est devenu expert de l’Onu grâce à son expertise avérée à Madagascar et dans d’autres pays africains. Très digne, il a refusé un poste à Peshawar (Paksistan) dans cette zone frontalière si meurtrière avec l’Afghanistan où règne la loi des violents talibans. Il n’a jamais usé des passe droits et profité des privilèges indus dans le monde onusien où la magouille est parfois érigée en mode de management des cadres. Avant sa brutale disparition, un ami commun nous a confié qu’il a travaillé à Maurice (Océan Indien). Nous lui devons cet hommage car l’homme a été toujours utile et a servi son pays et l’Afrique. Il est resté un patriote et un adepte convaincu de la justice sociale.

Au nom de tous mes camarades de la 13éme profession du Cesti ( Mame Less Camara, Boubacar Boris Diop, Sophie Senghor, Khalifa Babacar Ndiaye, Sané Madi Camara, Abdou Demba Tall, Moustapha Sarr Diagne, et Ibrahima Mané), nous présentons nos très vives condoléances à notre confrère Babacar Touré, à ses soeurs Fatima Dia , Aoua Dia Touré, à ses enfants, à toute la famille Dia, à ses collègues de l’Ucad et de l’Onu. Que la terre de Yoff lui soit légère. Firdawssi, que les prairies célestes du paradis soient ta dernière demeure. Repose en paix, diambar. Baye nga sa war.

Momar Wade est Journaliste, 13ème promotion du Cesti







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