Après l’odieux assassinat de Bineta Camara, cette belle fille pleine de vie et espoir de ses parents, une fureur inouïe a envahi mon cœur meurtri ! Évidemment, ce meurtre récent est loin d’être un cas isolé au Sénégal ! La triste réalité est que la population de notre pays est en train d’être décimée par les agresseurs-tueurs, les voleurs-tueurs, les chauffeurs tueurs, les violeurs-tueurs, les transporteurs-tueurs et les charlatans-tueurs !
Malgré tout, mon pays a tourné le dos à la peine de mort et à la loi du Talion ! À tout cela, s’ajoutent les enlèvements, les séquestrations, les rapts d’enfants et les disparitions d’êtres humains. Depuis des années, j’ai souvent écouté les « droits-de-l’hommistes » qui ont pour sombre mission de combattre farouchement la peine de mort. J’avoue qu’ils ne sont jamais arrivés à me convaincre dans leurs argumentaires fallacieux, illogiques et injustes. Ces activistes semblent tout simplement vouloir quelque chose et son contraire. À mon avis, ils ne sont rien d’autre que de prétendus défenseurs des « droits humains ».
En réalité, ils ne défendent que les « droits des tueurs ». Pour eux, tout semble indiquer que le « droit du tueur » est supérieur au « droit du tué ». Voilà donc que depuis que la peine de mort a été abolie dans notre pays, j’ai constaté avec amertume et stupéfaction une recrudescence quasi quotidienne des crimes les plus abjects auxquels s’ajoutent des actes de cruauté exacerbée que je n’ai jamais cru possible dans un pays de paix, habité par des « enfants du Seigneur Jésus » et des musulmans « xeetu yonent bi » (le peuple du Prophète Mouhamed PSL). Un pays de foi, de droit et de « teraanga » comme le Sénégal ! Je ne comprends véritablement pas ceux qui s’opposent à la peine de mort ! Comment peuvent-ils s’obstiner après l’horrible assassinat de l’innocente Bineta Camara, le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye et de Fallou Diop, le bébé de 28 mois retrouvé mort et mis dans un sac en plastique le 19 mars 2018 ?
En 2012, tout le monde se souvient du corps ensanglanté de Mamadou Thially Ndiaye poignardé à la fleur de l’âge, devant son épouse hurlant de rage et de désespoir dans les ténèbres de la ville de Dakar ? Ont-ils vu les corps inertes de Sidy Diop, Pape Balla Guéye et Gora Ndao le baay faal ? Je ne comprends pas ! Je ne comprends véritablement pas la logique de certains « droits-del’hommistes » qui déploient tant d’énergie pour imposer aux sceptiques comme moi, des arguments douteux et fallacieux qui, au demeurant, ne résistent à aucune analyse objective. Tout cela, rien que pour défendre des meurtriers et des assassins avérés, multi récidivistes et sanguinaires. Comment peut-on protéger un tueur contre la loi du Talion ?
Comment peut-on, au nom des droits humains, s’opposer à la mise à mort d’un assassin qui, jouissant de toutes ses facultés mentales, s’attaque à un pauvre innocent, le trucide froidement et parfois le découpe, le dépèce ou le brûle dans une fournaise ? Comment peut-on s’opposer à la mise à mort d’un homme qui a choisi, sans pitié, d’ôter la vie à un autre homme ou une femme ? La pauvre victime n’a-t-elle donc pas de droits ? J’aimerais bien voir la réaction de ces fameux défenseurs de meurtriers si un lâche tueur avait égorgé leur enfant comme c’est le cas pour le père de Bineta Camara dont la fille a été lâchement assassinée. J’aimerais bien les voir si leur père, leur mère ou leur épouse avaient été victimes d’attaque fatale de ces tueurs ? Tant que je ne me trouverai pas devant un tel scénario impliquant un de ces fameux « défenseurs d’assassin », je ne croirais pas en la plus infime parcelle de leur plaidoyer. Je ne croirais nullement à une seule portion des argumentaires qu’ils étalent à cor et cri et le plus souvent avec une flagrante hypocrisie, pour s’opposer à la peine capitale. Il leur est toujours facile de jouer ce rôle de défenseur de meurtrier, car aucun des leurs n’est égorgé, poignardé ou fusillé ! Ceux qui défendent les tueurs comprendront-ils enfin que la vie de ceux qui ont été gratuitement assassinés, a la même valeur que la vie de leur propre père, de leur mère, de leur épouse ou de leur enfant ?
Ne m’accusez pas ! Ne m’accusez surtout pas d’être un fondamentaliste musulman ou un intégriste religieux d’Al Qaida, je suis farouchement opposé à leur concept et leur interprétation de la charia. Mais, je crois fortement pouvoir évoquer les enseignements du saint Coran, texte de référence supposée pour 95 % des Sénégalais, même si, en réalité, la plupart d’entre eux n’y croient même pas au fond ! En effet, l’Islam et le Coran dont nous nous réclamons majoritairement, nous prescrivent la loi du Talion. Certes, le Talion n’exclut pas le pardon en cas de réparation juste et équitable, mais il n’exclut pas non plus la peine capitale contre le meurtrier formellement coupable, contrairement à cette règle que nous imposent les « droitsde-l’hommistes » !
Le saint Coran a dit : (Sourate 2, La Vache, Verset 178) : « Ô ! vous qui croyez ! La loi du Talion vous est prescrite en cas de meurtre : l’homme libre pour l’homme libre, l’esclave pour l’esclave, la femme pour la femme ». En un mot, une vie pour une vie point barre ! En plus des textes sacrés, l’article 5 de la Charte du Kouroukan Fouga, adoptée par les représentants du Mandé traditionnel et leurs alliés, réunis en 1236 à Kurukan Fuga, actuel cercle de Kangaba (République du Mali) dispose : « Chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique. En conséquence, tout acte attentatoire à la vie d’autrui est puni de mort ». À mon avis, abolir la peine capitale n’est pas une mesure juste. Il n’est pas équitable ! Il est loin d’être dissuasif !
La preuve, la population de notre pays est en train d’être décimée à grande vitesse par des meurtriers qui sont devenus plus nombreux, plus audacieux et plus cruels ! Et comme pour les encourager, les pseudodéfenseurs des droits humains oublient toujours les droits des victimes et ceux de leurs ayants droit ! La vérité est que celui qui ôte la vie à son prochain n’a véritablement plus droit à la vie ! Agir autrement, c’est cultiver la rancœur, la frustration, les germes de la vengeance et de la justice populaire, souvent exécutés par une foule excédée, haineuse et incontrôlable. Rappelez-vous le sort d’Abdou Lahat Wade, le meurtrier de la petite Ndéye Selbé Diouf. Il a été sauvagement lynché par une foule en furie ! Certains militants des droits humains font preuve d’une partialité et d’une amnésie révoltantes en oubliant que la peine capitale a toujours existé sur Terre et chez presque tous les peuples de la planète. Elle a existé chez les Mongols et les Tartares, les Arabes et les Berbères, les Zoulous et les Bantous. Elle a existé chez les Navajos et les Sioux, les Apaches et les Cheyennes.
La peine de mort est appliquée jusqu’à nos jours chez les Chinois et les Japonais et ceci depuis l’aube des temps ! Ce n’est pas pour rien qu’aux États-Unis, la plus grande puissance au monde, la peine de mort est encore appliquée au niveau fédéral et dans 35 États fédérés sur les 50 que compte cette nation. Qui oserait affirmer pour autant que le pays de Donald Trump serait une nation primitive ou rétrograde ? Et pourtant, les assassins avérés y sont envoyés à la potence, à la chaise électrique ou reçoivent une injection létale. La France, pays de liberté, d’égalité et de fraternité, n’est-elle pas le pays du célèbre Dr Guillotin, inventeur inspiré de la fameuse guillotine ? Mon opinion finale est la suivante : j’invite les institutions de notre pays à ramener la peine capitale ! Il faudrait que tout assassin reconnu coupable sans aucune parcelle de doute ou preuve du contraire, soit passible de la peine de mort, y compris, d’ailleurs, les prétendus « malades mentaux » dont la pathologie souvent douteuse, n’est qu’un subterfuge malhonnêtement brandi par certains avocats véreux, pour servir de bouée de sauvetage à leur client qui risquerait la mise à mort. Ma seule et unique réserve pour ce choix est l’erreur sur le coupable comme ce fut le cas dans la douloureuse histoire de Nicola Sacco et Bartholomeo Vanzetti ou de celle portée à l’écran par Christian Ranucci dans le film Le pullover rouge.
La condamnation à perpétuité ne suffit pas ! Car, non seulement elle n’arrive presque jamais à son terme, mais elle est loin d’être équitable ! Elle n’est tout simplement pas juste ! En effet, nous avons connu de nombreux exemples de condamnés à perpète qui se sont évadés ou qui, graciés, ont repris leur arme de la mort et ont récidivé plus gravement en abrégeant la vie d’honnêtes citoyens !
Monsieur le président de la République, après Dieu, vous êtes le garant de notre vie et de notre sécurité. Ramenez-nous la peine capitale s’il vous plaît. Mais surtout, faites-la exécuter de temps à autre avec sagesse et vigilance, car elle dissuaderait fortement les assassins potentiels. Cette option serait sûrement plus efficace que ce « laisser-aller », ce « laisser-faire » et ce « laisser-tuer » qui prévalent dans notre société. Il est prouvé que les assassins eux-mêmes ont très peur de mourir. Oui, ce sont de vrais lâches ! Ils ont horriblement peur de la mort, même s’ils se permettent de la distribuer avec violence et cruauté dans les familles d’innocentes victimes. Maintenant, avec l’assurance d’impunité que leur garantissent les « droits-de-l’hommistes », ils n’ont plus peur, ils sont ragaillardis. Ils sont sûrs que quoiqu’il arrive, leur vie sera épargnée et leur profession de tueur préservée !
Par Moumar GUEYE
Écrivain/Lanceur d’alerte
Grand-Croix de l’Ordre du Mérite
Email : moumar@orange.sn