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Affaire Adja Astou: Notre Cohésion Sociale Et Notre Vivre-ensemble à L’épreuve De Certains Propos Tenus à Travers Les Médias

Affaire Adja Astou: Notre Cohésion Sociale Et Notre Vivre-ensemble à L’épreuve De Certains Propos Tenus à Travers Les Médias

Le grand écrivain italien Umberto Eco disait : «  Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les

faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles.  » De même nous pouvons dire que les radios et chaines de télévision de notre pays donnent souvent la parole à des personnes incultes, méconnaissant totalement les réalités socioéconomiques de notre pays, dont les propos sont des fois sont des bombes à fragmentation lancées contre notre unité nationale. Les propos de la présentatrice de la chaîne privée «7Tv » Adja Astou indiquant que « le viol est plus fréquent chez la communauté hal-poular » en est un exemple parmi d’autres qui peuvent menacer la cohésion sociale et le vivre ensemble au Sénégal en stigmatisant ainsi toute une communauté. Actuellement dans les grandes villes du Sénégal, plus particulièrement à Dakar , beaucoup de jeunes sénégalais, issus de mariages mixtes interethniques ont grandi et ont été élevés dans une sous culture urbaine ,coupée des racines profondes du pays .Ils ne sont ni sérère , ni toucouleur , ni diola ,ni mandingue ,ni wolof , mais des boys towns wolophones parlant un argot wolof, sans aucune conscience historique ni sociale .Certains , jusqu’à l’âge adulte n’ont jamais voyagé au delà de la ville de Diamniadio , et ne peuvent citer les noms de leurs arrières grand parents. Cette couche sociale inculte ,nourrie d’une sous culture urbaine, même des fois rurbaine à ne se ressource qu’ à travers les navétanes , les coladéra , et les Lambe, elle a un mépris, pour tout ce qui vient du Sénégal des profondeurs , elle porte des préjugés débiles à l’égard de tous les sénégalais qui sont restés toucouleurs , wolof , diola ou sérère. Ils sont plus proches de leurs voisins de quartier d’origine capverdienne ou guinéenne que des autres sénégalais. Cette population n’a de héros que les lutteurs ou les chanteurs, à défaut elle intègre des sectes religieuses dirigées par des gourous. Chez ces gens la comme le disait Jacques Brel on ne pense pas, on éructe .Il ne faudra pas les laisser s’exprimer sur les plateaux de Télé dire des propos capables de désintégrer notre cohésion nationale, des propos «Youy tass rew ». Quand la pérennisation de la cohabitation pacifique entre les ethnies au Sénégal, il faudra tout un travail d’éducation qui devra être mené à travers les médias par des historiens des sociologues et des communicateurs traditionnels. Dans le curricula de formation de nos fonctionnaires et des journalistes, il faudra insister dans les connaissances de l’histoire et la culture de nos ethnies. C’est souvent la méconnaissance de l’autre qui amène tous les préjugés et toutes les haines. Jamais un wolof du Diolof ne tiendrait des propos aussi diffamant d’Adja Astou à l’égard de ses voisins peuls Djinguélbé ou léccé .

Aucun walo walo de Mbane ne de dira ces insanités à ses cousins peuls Diassarnabé ou Sovonabé .Les wolofs de Nianga, de Taïba, de Séddo Sébbé ont vécu depuis des siècles en isolat dans le milieu foutanké dans une parfaite

coexistence pacifique. Autant les fondateurs de la plus part des tarikhas du Sénégal ont des origines foutanké, autant le premier Almamy du Fouta Abdou Khadr Kane était de culture peule et wolof ; étant né et grandi au Saloum et ayant fait ses études au cœur du Cayor à Pire et ayant deux épouses wolof (Aram Bakar Mbodj et Marema Mbodj) . Notons aussi que les familles Wane et Kane de Kobillo et de Dimatt sont des exemples types de métissages interethniques entre wolofs et toucouleurs. Bou dérétt Diakhasso , khasté diekh . Il nous faut préserver l’héritage que nous ont transmis nos ancêtres : un sang , des mœurs, des coutumes, une terre, une langue, du moins un dialecte, un folklore, un art, en un mot, une culture enracinée dans un terroir et exprimée à travers une ethnie. Loin de renier les réalités de la culture sérère, toucouleur, soninké, wolof et diola, la Nation sénégalaise devra s’y appuyer, plus précisément elle s’appuiera sur leurs vertus, leur caractère de réalités, partant sur leur force émotionnelle. Au terme de sa réalisation, la Nation fera du vivre ensemble de ces ethnies différentes, un ensemble harmonieux.  Battons nous contre cette maladie de l’État-nation : l’homogénéisation à travers la sous culture urbaine. La richesse nationale naîtra de la diversité des cultures sénégalaises et de leur complémentarité . Que serait un wolof sans sa part de poulagou Le sérere serait il toujours serere s’il oublie sa longue coexistence avec le peul au Tékrour et son cousinage avec le Diola et son metissage avec les mandingues du Gabou .Enfin que serait le Toucouleur s’il oublie ses origines mandingues , soninké , wolofs et sérères. Alerte , alerte deux fois ,l’hyène djihadiste rode à nos frontières, l’odeur du gaz et du pétrole attire tous les fossoyeurs de nations. Consolidons la trame multiséculaire sur lequel est tissé notre commun de vivre ensemble .Soyons des sénégalais d’origine mandingues, diola , toucouleur , serere soninké de

confession musulmane ou chrétienne.Mais soyons avant tout des sénégalais

Le Diawdine Amadou Bakhaw DIAW

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