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Le Dialogue Politique National En Marche

Le Dialogue Politique National En Marche

 La première édition de cet évènement, avait été lancée le samedi 28 mai 2016, au Palais de la République, par son Excellence le Président Macky SALL, qui avait profité de cette rencontre pour proposer à toute la classe politique et aux citoyens, de faire de cette date, une journée nationale de dialogue politique,  à  inscrire dans l’agenda républicain de notre pays.

 Tous les sénégalais s’étaient réjouis d’une telle initiative dans la mesure où le dialogue politique national est consubstantiel à la démocratie. Nous pouvons même affirmer, qu’il constitue un des acquis les plus importants de la démocratie sénégalaise. Aujourd’hui plus d’hier, ce dialogue apparait comme une exigence démocratique fondamentale qui permet à notre système démocratique de retrouver son lustre d’antan qui lui avait permis de se hisser très haut dans le firmament des nations authentiquement démocratiques. C’est dire qu’il apparaît comme une nécessité absolue qui s’inscrit dans la logique normale d’une République en marche.

Dans le monde entier, le Sénégal est perçu comme un pays de dialogue, c’est-à-dire un pays où les acteurs politiques se parlent, et essaient de trouver des solutions aux problèmes qui les interpellent, et non recourir à la violence comme mode de règlement des différents. C’est ainsi que notre pays fait partie des rares en Afrique au sud du Sahara qui n’ont pas connu de coups d’Etat militaire ou de Conférences nationales, comme modalités d’accès ou de conservation du pouvoir.

Un tel acquis, est à mettre au compte du génie du peuple sénégalais, qui de tout temps a préféré recourir au dialogue, certains diront à la palabre, comme méthode de résolution de ses contradictions. C’est la raison pour laquelle, de nombreux observateurs estiment qu’au Sénégal, le dialogue politique peut être considéré, à juste titre, comme un élément constitutif et une partie intégrante de la culture démocratique sénégalaise.

 De Blaise DIAGNE à CARPOT et Ngalandou DIOUF, de SENGHOR à Lamine GUEYE, de Mamadou DIA à Abdou DIOUF, de Abdoulaye WADE à Macky SALL aujourd’hui, le dialogue politique entre les différents acteurs politiques, a connu des fortunes diverses, mais il a toujours prévalu, sous une forme ou une autre. C’est pourquoi, pour les Sénégalais, la notion de dialogue politique n’est pas une nouveauté. Par contre, ce qui n’est pas encore bien perçu,  c’est le contenu précis qu’on donne du dialogue politique national inclusif regroupant toutes les forces vives de la nation : Le Communiqué de la présidence de République, en date du 23 mai 2019, signé par le Ministre d’Etat Mahmoud Saleh, directeur du cabinet politique de monsieur le Président de la République, a tracé un aperçu du contenu de ce dialogue : « un dialogue sans exclusive, constructif et ouvert à toutes les forces vives de la Nation, aux forces politiques, économiques et sociales ».

S’agit –il d’un vaste forum populaire à l’image de certaines conférences nationales qui ont regroupées les forces politiques, les forces vives de toute la Nation, pour trouver des solutions de sortie de crise dans des pays qui ont traversé des zones de turbulences ? Au Sénégal, il ne peut pas s’agir de cela, puisque le pays vient de sortir fraîchement d’une élection présidentielle où le candidat sortant, le président Macky Sall a très largement remporté la victoire, avec plus de 58% et plus de 66 % de taux de participation. Bien plus et fait inédit, l’élection n’a pas connu de contentieux juridictionnel, puisque les candidats de l’opposition n’ont déposé de recours. Cela constitue véritablement une l’illustration saisissante de la vitalité de la démocratie sénégalaise, qui garde encore son leadership, dans le landernau  des nations authentiquement démocratiques. C’est tout à l’honneur du génie de notre peuple !

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Pour ce qui concerne le volet politique du dialogue national, c’est-à-dire ce que nous appelons communément les concertations sur le processus électoral, le Sénégal dispose d’une expérience d’une richesse prodigieuse. Les rencontres entre le Ministère chargé des Elections et les partis politiques sont devenues presque institutionnalisées et régulières. Avant et après chaque élection, tous les acteurs du jeu politique se retrouvent autour de la table de concertation pour préparer, puis évaluer le scrutin et dégager des perspectives pour les échéances à venir.

On peut donc affirmer que ces concertations sur le processus électoral, sont une forme de dialogue politique, mais qui ne concernent que les partis politiques et les autres acteurs institutionnels ou non institutionnels impliqués dans le jeu électoral. C’est dire que ces rencontres sont très importantes, en ce sens qu’elles constituent non seulement un instrument d’arbitrage et de régulation, mais aussi, de correction et de rectification de la trajectoire électorale, en un mot de capitalisation des acquis démocratiques.

Au lendemain de la rencontre de Ngor Diarama du 9 mai 2019, le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a réuni les acteurs politiques autour de l’avant-  projet des Termes de références, élaborés par son département. Les plénipotentiaires des différents pôles politiques sont en train d’examiner les propositions contenues dans ce document, et il ya lieu de se réjouir des deux réunions qui se sont déjà tenues et qui augurent de bonnes perspectives de participation  pour la réussite des concertations.

Des écueils qui semblaient se dresser sur le chemin du dialogue politique national, viennent d’être levés par le Chef de l’Etat Macky Sall, qui vient de donner une suite favorable à certaines requêtes formulées par l’opposition, et qui peuvent être résumées ainsi : « Acceptation de valider la principale requête qui exigeait que le ministre de l’Intérieur ne conduise pas les concertations ; Nomination d’une personnalité neutre, indépendante et consensuelle, assistée d’autres personnalités du même genre, dans le cadre d’une « commission cellulaire », chargée  du pilotage du dialogue ; engagement à mettre en œuvre les consensus issus de cet exercice important dans la poursuite de la consolidation et de la modernisation de notre système démocratique, c’est-à-dire à valider toutes recommandations d’accord partie issues de ce dialogue national ».

C’est là assurément, l’expression de la volonté du Chef de l’Etat et de ses convictions éminemment patriotiques et républicaines, de sa vision prospective et de son engagement constant au service de la Nation. C’est précisément cela qui lui a permis de comprendre que l’heure du dialogue politique a sonné dans notre pays, dialogue dont personne ne doit se soustraire parce qu’il constitue une exigence démocratique fondamentale qui engage les différentes composantes de notre société.et une aspiration légitime à l’instauration d’un climat de paix et de concorde nationale.

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C’est parce qu’il a fait preuve d’un esprit d’ouverture et d’une très grande capacité d’écoute, que le président Macky Sall a institué dans l’agenda républicain une journée nationale dédiée au dialogue politique, mais c’est aussi parce que toute la trajectoire de son parcours militant est jalonnée par la recherche constante du consensus politique. Même s’il a remporté l’élection présidentielle du 24 février 2019, de façon absolument incontestable, qui ne souffre d’aucune ambigüité, parce que la victoire est claire et limpide comme l’eau de roche, le candidat de la coalition BBY est toujours guidé par des Convictions républicaines (pour reprendre le titre du Tome 1 de son œuvre en 4 volumes), que le dialogue politique national permet l’instauration d’un formidable et puissant élan de mobilisation populaire de toutes les forces vives de la Nation, pour impulser et propulser notre pays sur l’orbite de l’émergence. Quand bien même le Président Macky Sall est profondément convaincu  de l’épaisseur et de la robustesse de ses réalisations dans le domaine de la gouvernance économique et sociale, il estime que le dialogue politique national constitue un levier incontournable permettant à notre peuple, de prendre à bras le corps, les multiples défis qui l’interpellent,  en mutualisant les énergies et les volontés, pour permettre à notre pays de s’engager résolument, la tête haute et fière, dans le chemin de l’émergence et du développement durable. Au moment où le Sénégal va très bientôt dépasser la phase d’exploration pour entrer dans la phase active de la production du pétrole, du gaz  et d’autres  ressources naturelles, le dialogue politique national, apparaît comme une exigence démocratique et un impératif politique de premier ordre.

Certains hommes politiques ont déclaré que c’est avec l’avènement du Président Macky Sall au pouvoir depuis  2012, que le consensus politique né du « code Kéba Mbaye de 1992 », c’est-à-dire il y a 27 ans, a été jeté par-dessus bord pour se substituer à la gouvernance solitaire. Une telle affirmation n’est absolument pas conforme à la vérité. Ce que la longue et riche histoire électorale de notre pays nous enseigne, c’est que le processus électoral sénégalais n’est ni figé ni linéaire. Il obéit à une logique contradictoire qui fait qu’il est tantôt consensuel, tantôt non consensuel.

S’il est vrai que le Code Kéba Mbaye de 1992, objet de la loi n° 92-16 du 7 février 1992 (partie  législative) et du décret n° 92-267 du 15 février 1992 (partie  réglementaire), fut élaboré par une commission dite «  cellulaire »  sous la présidence du juge Kéba MBAYE et des membres de la société civile choisi par leur expertise et les représentants de 17 (dix-sept)  partis, a fait l’objet d’un large consensus au sein de la classe politique , il n’en demeure pas moins, que ce consensus n’a pas toujours su résister à l’épreuve du temps. Il a subi de nombreuses rides, suite à l’érosion du temps. Cela est absolument normal. C’est la raison pour laquelle l’exigence de l’opposition de mettre en place une commission dite « cellulaire » pour conduire le dialogue politique, ne me semble pas pertinent. Des hommes et des femmes neutres, indépendants, crédibles,  compétents, intègres et consensuels capables de se mettre à égale distance des chapelles politiques pour présider efficacement le dialogue politique national, notre pays n’en manque pas. Au contraire.

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 La commission « cellulaire » du temps du juge Kéba Mbaye était d’abord une réponse aux crises électorales particulièrement aigües des années 1978, 1983, 1988 et même 1993. Mais le dialogue dont il s’agit ici, ce n’est pas seulement électoral. Il est beaucoup plus vaste que la chose strictement électorale. Le dialogue politique national, inclusif, regroupant tous les segments et secteurs de la société, c’est-à-dire toutes les forces vives de la Nation, va au-delà des questions électorales pour se pencher sur les grands défis et enjeux qui interpellent notre société. Il faut reconnaître que notre pays ne dispose pas de beaucoup d’expériences de cette forme de dialogue.

Si l’on en juge par le nombre élevé d’acteurs de toutes les catégories sociales, professionnels, politiques, religieuses, économiques, de la société civile qui expriment tous les jours dans la presse, le souhait de participer à ce dialogue national, on doit se féliciter de l’engouement populaire suscité par cette initiative du Chef de l’Etat.

Parmi les méthodes de dialogue vécues dans notre pays on peut citer :

Le dialogue parlementaire qui ne concerne que les députés le dialogue sur le processus électoral qui ne concerne que les acteurs politiques

Les rencontres entre le Chef de l’Etat et les acteurs politiques (Le mardi 28 mai 2016, Jeudi 1er décembre 2016),

Les rencontres entre le Chef de l’Etat et d’autres segments de la société.

Les rencontres entre le Premier ministre, Mahammad Boune Abdallah DIONNE  avec les secrétaires généraux des syndicats de la santé ;  le syndicat autonome des enseignants du supérieur ; les syndicats d’enseignants, etc.

Toutes ces méthodes de dialogue politique ont donné des résultats significatifs parce qu’elles ont contribué à l’apaisement des tensions multiformes.

S’agissant du dialogue politique national inclusif, il y a lieu de bien le préparer, d’essayer de cerner avec précision et rigueur tous ses aspects organisationnels, méthodologiques et managérial pour garantir son succès. C’est pourquoi, une réflexion pointue devra être porté sur : son format, ses composantes, son modalité d’organisation, sa durée, ses séquences temporelles, ses commissions thématiques, son mode de prise de décision, les conditions de participation, les problèmes de communication, et tant d’autres questions, y compris un Code de conduite ou un règlement intérieur.

En conclusion, on peut affirmer que le dialogue politique national inclusif est en marche, et il appartient à tous les Sénégalais et Sénégalaises de l’accompagner en vue de garantir son succès.

Par Ousmane BADIANE

Chargé des Elections de la LD

Plénipotentiaire de BBY







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