Depuis quelques jours, beaucoup de sénégalais agitent la question de la peine de mort pensant qu’elle pourrait être une mesure dissuasive face à la recrudescence de la violence aboutissant à des crimes, la plupart, odieux.
Face à l’émotion, les théoriciens de cette thése parlent plus avec passion.
D’emblée, la question à se poser est de savoir si ramener la peine de mort ne serait-elle pas une violation de l’un de nos droits fondamentaux, à savoir le droit à la vie?
Dans des systèmes judiciaires défaillants ou les procès iniques sont monnaie courante, la peine de mort peut être discriminatoire.
Elle peut être utilisée contre les plus vulnérables, les minorités religieuses où ethniques, des pauvres, des déficients mentaux.
Des gouvernants peuvent s’en servir pour réduire des opposants au silence.
La justice des hommes ne peut être parfaite, elle ne peut être qu’à la dimension humaine.
Combien d’innocents ont été exécutés dans certains pays ou condamnés à vie.
En outre, et c’est le point déterminant, un innocent peut être élargi de prison pour un crime qu’il n’a pas commis, mais une exécution est par nature irréversible.
Autre question, qui démontre de l’inutilité ou de l’utilité de cette mesure radicale, qualifiée aussi de barbare, est de savoir si les personnes qui ont perdu des êtres chers dans des crimes terribles verront leur peine réellement soulagée si les auteurs des crimes sont à leur tour éxécutés?
Ces familles n’auraient-elles pas plus de satisfaction en se soumettant à la justice actuelle? Elles ont droit d’exiger un procès équitable et des sanctions si la culpabilité est établie.
C’est leur droit le plus sacré et le moins violables.
Recourir à la peine de mort, c’est comme se venger.
Ce qui n’a jamais été la solution.
La réponse consiste à réduire la violence et non encore à donner la mort.
Exécuter quelqu’un parce qu’elle a pris la vie de quelqu’un d’autre, c’est une vengeance. Une société qui exécute des délinquants se rend responsable de la même violence que celle condamnée.
Cela n’a rien à voir avec la justice. Les droits humains s’appliquent aux meilleurs comme aux pires d’entres nous.
Et à nous de ne pas tomber de travers.
Mamadou Haby Ly dit Papis
Maître es lettres
Share on: WhatsAppL’article Peine de mort, mesure dissuasive ou vengeance? .