Le mardi 28 mai 2019, après avoir accepté une des revendications de l’opposition par rapport au choix d’une personnalité neutre pour diriger le dialogue, le Président Macky Sall, pour la deuxième fois depuis son accession à
la magistrature suprême, a tenu un dialogue national avec une frange de la classe politique en absence du secrétaire général national du PDS maître Abdoulaye Wade, du leader de PASTEF Ousmane Sonko et autres… À la veille du dialogue, le Parti Démocratique Sénégalais, communiqué à l’appui, a noté dans un français châtié qu’il ne participera point à ce dialogue. Le lendemain du dialogue ( mercredi 29 mai), le leader de PASTEF Ousmane Sonko, dans une brillante intervention lors de son point de presse, a donné les raisons pour lesquelles il a boycotté le dialogue national. Autant d’arguments valables pour ne pas participer à ce « jeu de pistes complexes ». Comment dialoguer après un hold-up électoral orchestré par le Président Sall et sa bande de « comploteurs » ? Comment, après avoir confié l’organisation de l’élection présidentielle à Aly Ngouye Ndiaye dont les manœuvres ont été le fruit de sa victoire au soir du 24 février, Macky peut appeler au dialogue ? Mais bon sang ! Comment, après avoir bradé nos ressources avec des contrats signés qui relèguent les intérêts du Sénégal au second plan, appeler l’opposition au
dialogue ? La problématique soulevée ci-haut mérite de prendre un recul pour réfléchir et éviter de verser dans le verbiage et les attaques ad hominem. Il me semble, après avoir lu certains valets de Oumar Sarr, qui versent leurs tripes sur Karim Wade, qu’il y a des acteurs politiques plus prompts à dénigrer qu’à cogiter. Ils sont toujours dans des accusations fortuites et des invectives qui révèlent leur bassesse intellectuelle. C’est connu par tous : le Président Macky Sall a toujours refusé de dialoguer avec l’opposition sur les questions d’intérêts national. Il a toujours agi en
Président de la République tout puissant qui fait ce que bon lui semble. Ceux qui ont fait la psychanalyse savent qu’en apparence Macky feint, mais au fond il est animé par autre chose… que de dialoguer pour préserver les intérêts du Sénégal. En clair, quand il a été question de confier l’organisation de l’élection présentielle à une personnalité neutre le Président Sall a refusé. Quand il a été question de discuter sur la question de la fiabilité du fichier électoral le Président Sall a dit niet. Pire, quand il a été question de la suppression du poste de premier ministre, le Président Sall a pris une décision unilatérale sans consulter qui que ce soit dans l’opposition. Or, en touchant le poste de premier ministre dans la constitution du 22 janvier 2001, il a directement touché 18 articles et indirectement 40 articles. Fondamentalement, un changement d’une telle envergure aurait nécessité une large consultation. Si le Président a appelé au dialogue c’est parce que son intérêt est menacé. Après le spectacle désolant qu’il a offert aux yeux des observateurs lors des échéances électorales du 24 février 2019, le Président Sall veut rendre sa victoire crédible en appelant l’opposition au dialogue. Un dialogue dont le but est de manipuler l’opinion nationale et internationale. On a pas besoin d’avoir la clairvoyance d’un haruspice pour savoir que ce dialogue n’aura aucun impact positif sur la situation anxiogène que vit la population Sénégalaise. Les propositions du Président Macky Sall qui constituent un magma incohérent n’ont jusque là rien apporté qui puisse régler la question du chômage des jeunes, de la violence qui aboie dans la banlieue, de l’extrême pauvreté qui sévit dans notre pays… Il faut arrêter ce cirque et faire face aux vraies questions. Il n’y a aucun sens de dialoguer avec un homme qui ne respecte pas sa parole. Rien de ce que le Président Sall fait ne m’étonnera. Parce qu’il a montré aux yeux du monde qu’il peut dire une chose et son contraire. Un homme qui, tout au long de son premier mandat, a agi pour ses propres intérêts en manipulant, au besoin, la justice pour arriver à ses fins. Énormément d’actes et de faits, notamment l’emprisonnement arbitraire et l’exil forcé de Karim Wade, l’emprisonnement et la radiation de l’édile de Dakar
Khalifa Sall, la radiation d’Ousmane Sonko de la fonction publique…, démontrent que le Président Sall a toujours agi en « dictateur » et jamais en homme de dialogue. Oumar Sarr connait bien le Président Sall. Il sait qu’il est, comme d’habitude, dans la politique politicienne. Entre calcul politique et manipulation, Macky s’appuie toujours sur des politiciens et intellectuels corrompus, des gens qui ne font qu’empocher l’argent du contribuable. Les politiciens professionnels retardent le Sénégal. Il est grand temps de se remettre au travail et d’arrêter de berner le peuple.
Depuis son accession au pouvoir, le Président Macky Sall a géré le pays dans la traque des adversaires potentiels, la manipulation de la justice, le wax wahet, la gestion clanique du pouvoir, les manœuvres politiciennes… Il a toujours exclu de discuter avec l’opposition sur des questions d’enjeu national. Donc, il n’a qu’à terminer son dernier mandat, assumer ses responsabilités et payer les pots cassés. Le boycotte du dialogue national est d’une nécessité probante.
El Hadji Omar Massaly
Secrétaire adjoint chargé de la communication et de la presse du MEEL
national
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