Un silence de plomb s’est abattu sur le pays qui, en vérité, exprimait la conscience populaire claire du vol électoral sans scrupule de la bande libérale néocoloniale. Dans un pays où malgré tout le premier président, Senghor, a cédé le pouvoir, son remplaçant A. Diouf a reconnu sa défaite ne 2000 et le monarque A. Wade a accepté sa défaite en 2012.
Macky Sall lui enchaîne depuis 2016 les annonces anticipées de chiffres des résultats des élections ou consultations électorales avant de les faire confirmer par les institutions dédiées à cet effet. Comme écrit dans notre édition de mars 2019 « ces forfaitures ont été réalisées lors : – du référendum-waxeet 2016 – des législatives-chaos orchestré de 2017 – du parrainage-sélection 2018 – de la présidentielle 2019 dont Macky avait dit « j’en fais mon affaire« .
Les thuriféraires griots du pouvoir voleur des élections, des libéraux aux ex-gauches, se sont réjouis que « l’opposition soit KO debout » pendant que Macky et sa garde rapprochée attendaient que le peuple prenne les rues pour abattre une répression préparée par l’achat massif à coups d’endettement du pays de matériels de répression.
Voilà comme dit en mars dernier que « L’autocratie Mackiste/APR/BBY se croit tout permis et veut encore une fois que l’opposition accepte d’être les dindons de la farce. Or cette fois, la déclaration commune des 4 candidats ne reconnaît pas « les résultats de Kandji » et refuse de faire recours à l’arbitrage du Conseil Constitutionnel considéré comme indigne de confiance« .
S‘étant lui même pris à son propre piège en limitant à deux le mandat présidentiel, Macky a parachevé ses coups tordus en supprimant le poste de premier ministre pour faire d’une pierre plusieurs coups : – court-circuiter la concurrence du dauphinat dans son propre camp, garder toutes les cartes en main si il est contraint de choisir un dauphin et se donner tous les moyens dictatoriaux de trafiquer la Constitution et de soumettre les institutions comme il l’a fait jusqu’ici pour s’assurer, le moment venu, un troisième mandat.
Le renard prend l’opposition pour des corbeaux
Une fois ses forfaitures réalisées, voilà notre « maître renard », Macky, s’adresser sans honte à « maître corbeau » (l’opposition) en appelant au « dialogue national sans exclusive, constructif et ouvert à toutes les forces vives du pays, forces politiques, économiques et sociales« . « Maître renard » le libéral appâte ainsi en faisant appel « à la bonne volonté de toutes les composantes de notre nation pour bâtir ensemble une gouvernance concertée« .
Pour que les « corbeaux » de l’opposition renie leur rejet des résultats truqués de la présidentielle volée, « maître renard », Macky, leur tint ce langage : « Il est important, pour l’intérêt supérieur de la nation, de construire un espace de consensus national sur les grandes questions qui rythment la marche de notre nation vers la paix, la sécurité et la prospérité« .
Macky le flatteur, qui ne vit qu’au dépens du naïf qui l’écoute, décide d’inviter toute l’opposition, la « société civile« , les chefs religieux et traditionnels, les « forces vives de la nation » à ce jeu de dupes. Même les syndicats y sont conviés après qu’il ait déclaré sans ambage ne pouvoir augmenter les salaires alors que selon ses propres dires son pouvoir a « dépensé 300 à 500 milliards pour acheter des voitures pour les ministres, les députés, etc« . Macky cherche même à faire peur en appelant au « consensus pour éviter que les étrangers ne viennent nous imposer sur le pétrole et le gaz« .
La main sur le cœur Macky n’hésite pas à proclamer ’’qu’en vertu du serment que je viens de prêter, je serai le président de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais. Je renouvelle, par conséquent, mon appel au dialogue ».
Macky le renard joue à l’opposition du « Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois » en s’attribuant les vertus suivantes : « J’ai toujours pensé que la démocratie ne saurait ou ne devrait être réduite à la confrontation permanente entre pouvoir et opposition, entre majorité et minorité« .
Voilà un président qui, depuis 2012 ne règne que par la « confrontation permanente » pour flouer l’opposition de tous ses droits, y compris les droits inscrits dans la Constitution qui est sans cesse bafouée, qui dit tout et son contraire, se joue tant des richesses du pays que de ses institutions et se croit tout permis, voilà un président sans foi ni loi qui demande soudainement qu’on lui fasse confiance.
En fait les libéraux et leurs valets de l’ex-gauche se regardent dans le miroir croyant y voir le peuple et toute l’opposition. Ils croient que tout est achetable. Leur devise est : « tout à un prix« . Non la dignité et la cause du peuple et en particulier du peuple laborieux, de la classe ouvrière ne peuvent avoir un prix, ne sont pas achetables.
Le silence accusateur du peuple exprimé par le refus de l’opposition des résultats électoraux fabriqués par la République des copains et des coquins fait que le roi Macky est nu. Que faire pour retrouver une crédibilité perdue ? C’est le « fromage » convoité par le « renard », Macky, qui l’amène à se déguiser en paon faisant la roue.
L’entourloupe du « dialogue » engloutie par la BBC
Alors que la véritable opposition, alternative au libéralisme néocolonial, rejettait le piège attrape-nigaud du « dialogue » à travers la voix de son candidat à la présidentielle O. Sonko, tombait sur les téléscripteurs des réseaux sociaux l’émission de la BBC épinglant le frère du président Macky sur la gestion nébuleuse du pétrole et du gaz.
L‘odeur du pétrole et du gaz est en train de transformer le libéralisme néocolonial au Sénégal en mafia néocoloniale.
La social-démocratie néocoloniale sous Senghor et Diouf s’est aplatie devant l’impérialisme françafricain avant de se social-libéraliser avec les plans d’ajustement structurel dictés par le FMI et la BM.
Les libéraux avec Wade ont fabriqué les politiciens milliardaires en CFA au point que la ruée sur l’agent du peuple a même fécondé le rêve de monarchiser la République pour que son fils biologique lui succède.
Le rejeton libéral du Wadisme qu’est Macky élu en 2012 contre les pratiques monarchisantes de son mentor Wade s’enfonce allègrement dans le marais nauséabond de la mafia familiale et clanique.
On devrait se demander pourquoi ces « révélations » faites bien avant par des Sénégalais, notamment le candidat O. Sonko dans son livre sur « pétrole et gaz au Sénégal, chronique d’une spoliation« , font le buzz que parce que BBC, la chaîne des impérialistes anglais, l’équivalent de France 24 des impérialistes Français en a fait un reportage ? Le landernau politique et médiatique Sénégalais est-il sous influence impérialiste ? Est-il si diffcile 60 ans après les indépendances de se débarrasser du fléau servile défini par Frantz Fanon : « Peau noire et masque blanc » ?
En outre il ne faut pas être dupes des contradictions inter-impérialistes qui se tapissent derrière ces dites « révélations » de la BBC qui travaille pour les groupes monopolistes anglais du pétrole et du gaz. Ces contradictions inter-impérialistes seront de plus en plus accrues en Afrique notamment en raison même du Brexit, c’est-à-dire de la sortie de l’impérialisme britannique de la coalition des impérailistes Européens dans l’Union Européenne.
Mais au nom de quoi peut-on se laisser prendre par la ligne « anti-impérialiste » des libéraux néocoloniaux flanqués de l’ex-gauche qui n’ont cessé de vendre le pays et ses richesses aux impérialistes Français en empochant les miettes en milliards de francs CFA que daignaient leurs laisser sous la table les Orange, Total, Bolloré, Bouygues, Alstom, Auchan, Carrefour, etc.
Même le père du libéralisme Sénégalais Wade a eu le toupet de diversifier relativement les investissements étrangers au pays. C’est une singularité de la bourgeoisie néocoloniale Sénégalaise de manipuler les opinions publiques de nos pays.
En effet le même Wade, qui bâtissait le monument dit de « la renaissance« et qui suscita une certaine fierté dans certains milieux africains, devait décevoir les mêmes en allant, escorté par des avions mirages Français, trahir Khaddafi et l’UA à Benghazi.
La schizophrénie inhérente à la bourgeoisie et à la petite bourgeoisie néocoloniale se manifeste encore une fois par le fait que 4 mois après le rejet des résultats électoraux « Kandji » par les trois concurrents autorisés par le parrainage mackiste, le front du refus a été brisé.
C‘est tout à l’honneur de O. Sonko d’incarner, comme il l’a fait depuis son engagement en politique, l’alternative antilibérale, patriotique, panafricaniste et anti-impérialiste aux alternances libérales qui conduisent le pays à la catastrophe.
Il faut prendre au sérieux les révélations sur l’état réel de plus en plus catastrophique de l’économie nationale. Notamment les propos suivants d’un ex-ministre, Thierno Alassane Sall, qui avait démissionné en s’opposant aux contrats signés sur le pétrole et le gaz : « En arrivant au pouvoir Macky Sall avait trouvé une dette publique autour de 2700 milliards de F CFA (début 2012). En sept ans, il l’a amené à 8600 milliards soit une augmentation de 211%. Aucun autre indicateur économique pertinent n’a augmenté à ce rythme fulgurant durant la même période : les exportations, essentiels pour couvrir la dette externe en devises, ont augmenté cumulativement de 47% et les recettes budgétaires de seulement 51% selon les services du FMI. Par conséquent, en 2018 notre pays a consacré plus de 40% des recettes budgétaires (soit 1000 milliards de F CFA) au paiement de la dette (principal et intérêts) selon toujours les services du FMI. Le régime de Macky Sall a maintenu ce rythme effréné de déficit public important et d’endettement au premier trimestre 2019. D’après le même communiqué du Ministère des Finances, le déficit public (la différence entre les dépenses et les recettes budgétaires de l’administration centrale) a atteint 706 milliards de F CFA (dépenses 1217 milliards – recettes 511 milliards) au premier trimestre 2019 alors qu’il ne devrait pas dépasser 721 milliards pour toute l’année (hors dons) selon le Budget 2019 et les engagements du gouvernement auprès du FMI en janvier 2019 (page 31 du rapport du FMI portant Article IV et septième revue du programme PSI avec le gouvernement sénégalais). Cette tendance est irresponsable et insoutenable. Il est également important de noter que le niveau des dépenses publiques au premier trimestre 2019 indiqué dans le communiqué (1217 milliards) dépasse de plus de 200 milliards ceux publiés par la Direction de la Prévision et des Études Économiques (DPEE) du ministère des Finances (voir page 44 de la note de conjoncture du premier trimestre 2019)« .
Sans ignorer les raisons politiques liées à la préparation par Macky dès maintenant de la présidentielle de 2024, n’y a t-il pas tout simplement aussi une vraie raison économique cachée de cet appel soudain au « dialogue national » ?
Un pays mis en faillite par la gestion gabegique et népotique opaque des libéraux et de leurs alliés sociaux libéraux flanques des renégats de la gauche.
D‘autres « révélations » sont donc à venir et n’attendons pas que ça sonne vrai parce que cela provient des presses impérialistes. De même ne cherchons pas nos exemples, nos références et modèles uniquement chez les pays impérialistes, mais on en trouve aussi en Afrique et ailleurs dans le monde, en Amérique du Sud et en Asie.