Le pétrole (en latin petroleum, du grec petra «roche», et du latin oleum, «huile») est une roche liquide d’origine naturelle, une huile minérale composée d’une multitude de composées organiques, essentiellement des hydrocarbures, piégée dans les formations géologiques particulières. Le pétrole fournit la quasi-totalité des carburants liquides (fioul, gazole, kérosène, essence, Gpl). Cette ressource non renouvelable appelée «or noir» provoque la ruée des puissances occidentales dans les pays détenteurs de pétrole, poussant même certains à penser à une «malédiction du pétrole». Cette malédiction du pétrole installe certains pays détenteurs de ressources naturelles dans une économie de rente aux dépens de secteurs porteurs comme l’industrie ou l’agriculture. Selon Fary Ndao géologue : «Installer une économie de rente, introduit des inégalités et une perte de productivité.»
L’étude historique des gisements de pétrole et de gaz découverts au Sénégal montre que notre pays est très riche en ressources énergétiques.
Pour le pétrole, les prévisions de Cairn Energy tablent jusqu’à 125 000 barils par jour pour le champ Sne, selon le bilan semestriel de la Junior britannique publié en aout 2018. Cairn est opérateur et possède 40% de participation directe dans les 3 blocs situés au large des côtes sénégalaises aux cotés de ses partenaires joint-venture que sont Woodside (35%), Far Limited (15%) et la compagnie pétrolière nationale Petrosen (10%).
En ce qui concerne le gaz, la découverte d’un vaste gisement qui est à cheval sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie a poussé les 2 (deux) pays à signer en février 2018 un accord de coopération internationale. Le champ gazier Grand tortue/Ahmeyin est considéré comme le plus important gisement en Afrique de l’Ouest.
Les contrats pétroliers liant l’Etat du Sénégal et certaines compagnies pétrolières sont entourés d’une grande nébulosité. A cet effet, avec le code pétrolier de 1998, les contrats sont négociés entre les compagnies pétrolières et Petrosen sans appel d’offres, la manière dont sont octroyés les blocs pétroliers était très discrétionnaire. D’après l’ancien ministre de l’Energie, Monsieur Thierno Alassane Sall, le contrat liant l’Etat du Sénégal à Total était biaisé. L’offre de Total a été beaucoup moins intéressante et classée 5é par rapport à BP, Kosmos et d’autres qui étaient soumissionnaires. Il a refusé de signer le contrat et, finalement il a été signé par le président de la République et contre-signé par le Premier ministre, ce qui a occasionné son départ du gouvernement.
En ce qui concerne le contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures N° 2012-596 signé par le Président Macky Sall le 19 juin 2012 entre l’Etat du Sénégal et Petro-Tim, la présence du frère du Président de la République, en tant que représentant d’une compagnie privée (Petro-Tim) peu crédible, relève d’une légèreté ou d’un réel conflit d’intérêts.
Cette société Petro-Tim créée le 19 janvier 2012 avec un capital social de seulement 25 millions de francs Cfa (50 000 dollars). Cette entreprise, qui d’évidence n’était qu’un écran, rétrocéda à Timis Corporation les blocs de Cayar et de Saint-Louis offshore profond à peine 2 ans plus tard. Timis Corporation elle-même créée pour la circonstance, cédera un mois plus tard 60% de ses intérêts à Kosmos, sous la forme d’une convention d’affermage.
L’homme d’affaires Frank Timis, cité de corruption dans un reportage de la Bbc, est passé par le frère du Président Macky Sall en l’occurrence Aliou Sall, pour bénéficier de contrat occulte. D’ailleurs le modus operandi de Frank Timis consiste à passer par des proches de Présidents en Afrique capables d’infléchir les décisions au plus haut niveau. Au Burkina Faso il est passé par le frère du Président Blaise Compaoré et au Liberia par le fils de la Présidente Ellen Johnson Sirleaf pour s’adjuger des contrats occultes.
Le contrat liant l’Etat du Sénégal par l’intermédiaire de Petrosen et Petro-Tim était donc illégal car violant les dispositions de l’article 8 de la loi 98-05- du 08 janvier 1998 portant code pétrolier aux termes desquels : «Nul ne peut être titulaire d’un titre minier d’hydrocarbures ou d’un contrat de services s’il ne justifie pas des capacités techniques et financières nécessaires pour mener à bien les opérations pétrolières.»
Le président de Pastef, Ousmane Sonko, dénonce les contrats pétroliers signés par l’Etat du Sénégal et certaines compagnies pétrolières car n’ayant pas respecté les procédures et les règles de transparence à travers son livre : «Pétrole et gaz au Sénégal : chronique d’une spoliation » ; ce livre a valu à Ousmane Sonko, inspecteur des impôts et domaines, d’être radié de la Fonction publique par décret présidentiel. L’ouvrage retrace avec précision la gestion controversée du pétrole et du gaz par les autorités sénégalaises et certains milieux d’affaires.
Serigne DIENG
Enseignant
Coordonnateur de la Section Pastef de la commune de Sakal
engiresdieng@gmail.com