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Pour L’honneur Du SÉnÉgal…

Certes, il y avait un mémorable 23 juin 2011. Pour les férus de date, désormais, il y a le vendredi 14 juin 2019. Cette date est entrée dans la mémoire collective. Pour cause, une partie du peuple regroupée dans la plateforme «Aar Linu Bokk » a assiégé, contre vents et marées, la mythique Place de la Nation ou Obélisque pour un rassemblement d’information et de sensibilisation, suite à la diffusion d’un reportage par la chaine britannique BBC intitulé : « Un scandale à 10 milliards » sur l’octroi de licences de pétrole à Pétrotim et faisant état de faits de corruption impliquant le frère du président de la République.

A la surprise générale, le préfet de Dakar a interdit la manifestation pour des motifs de : «Menaces réelles de troubles à l’ordre public», « risques d’infiltration» et tutti quanti. Joignant le geste à la parole, le préfet a inondé la place de l’Obélisque de policiers armés jusqu’aux dents pour casser du manifestants. Mais, le refus du l’autorité administrative n’a ni entamé la mobilisation, ni la détermination de la Plate- forme « Aar Linu Bokk » dont l’appel a été plus que entendu par les citoyens, en majorité par les jeunes.

Face à ces positions antagonistes, le risque de confrontation était inévitable. Conséquence, on a eu droit, hélas, à des scènes de violences, de guérilla urbaine, de gaz lacrymogènes, de rues en flammes avec leurs lots de blessés, d’arrestations et de désagréments…

Du déjà vu, certes. En 2011. Mais, l’on croyait que ces images étaient du passé. En démocratie comme dans tout autre domaine : « Qui n’avance pas recule». Surtout qu’un des leaders de la révolte de 2011 contre le 3e mandat de Abdoulaye Wade, Macky Sall, en l’occurrence, est au pouvoir depuis 2012. Il vient d’être confortablement réélu le 24 février dernier. Dans son premier discours après sa réélection, le président de la République promettait de «décrypter le message des 42% » qui ont voté contre lui. Manifestement, Macky Sall n’a pas encore compris pourquoi, près de la moitié du pays lui a tourné le dos. En choisissant de mâter et d’étouffer par la force toutes les voix discordantes, le président de la République divise les Sénégalais, au lieu de les rassembler tel que le lui impose sa charge de « père de la Nation ».

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Le bon sens recommande que la manifestation soit autorisée et encadrée. Mais hélas… Au lieu de réparer les lignes de fractures ethniques, religieuses apparues lors de la campagne électorale, Macky Sall continue de braquer contre lui des compatriotes qui ont comme lui le patriotisme bandoulière.

L’affaire Pétrotim n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La transparence sur la gestion de nos ressources naturelles que réclame la Plateforme « Aar Linu Bokk » n’est pas la mer à boire. Le président Macky Sall peut aisément accéder à cette demande à condition d’être à équidistance des parties et de laisser la justice faire son travail. Il eu va de l’honneur du Sénégal et de la démocratie.







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