L’ère des indépendances organisées à partir de 1960 sonne l’accession à la souveraineté
internationale de l’État du Sénégal, porté sur les fonds baptismaux par un clivage politico-
maraboutique issu des flancs d’un système d’accommodation établi par des chainons de
mensonges et de traitrises actés dans l’emprisonnement du Président du Conseil Mamadou
Dia. Ce processus historique enclenché dans une dynamique de prédation des élites semble au
fil des années s’éterniser par l’entregent de « familles présidentielles » qui sucent le sang du
peuple en devenant par l’exercice d’un pouvoir fourre-tout insatiables. Que ce soit dans la
classe maraboutique ou politique, la société civile et les organisations syndicales,
l’émiettement du pouvoir présidentiel par la satisfaction du désir des parents, du fils, du frère
ou du gendre crée plus de problème au mépris de la morale de cette célèbre boutade:
« L’histoire se répète souvent sous deux tournures : une première sous forme de tragédie et
une deuxième sous forme de comédie ». L’épisode Karim Wade a constitué véritablement une
tragédie dans la gestion de nos deniers publics par une gabegie et des détournements sans
commune mesure dans l’histoire du Sénégal. Au moment où le Président de la République,
Macky Sall, devait épargner le peuple de la comédie « Alioune Sall » dans sa
responsabilisation aux fonctions publiques, l’esprit républicain de la « patrie avant le parti et
la famille » devient amnésique de sa propre morale de gouvernance politique. De fil en
aiguille et par le goût du pouvoir, de Maire des maires à la Caisse de dépôt et consignation, il
fera apparaitre au cœur de la République, le feuilleton de Timis. Il faut oser le dire. Timis ne
présage rien de bon car « timis » n’augure autre chose que l’obscurité. Prions donc que la
claire de lune vienne éclaircir les cieux du Sénégal car il est difficile aujourd’hui de décrire ce
que peut ressentir le « sénégalais conscient et averti ». ce type de sénégalais, il est même rare
de le trouver tellement balloté entre la faux, la démesure, la traitrise, la trahison, le mensonge,
l’infidélité, l’injustice, les assassinats, les agressions, la pauvreté, les maladies, la faim, la
traitrise, la jalousie etc. Finalement, il devient un enfant corvéable et à la merci de l’élite
politique. Heureusement que les générations se renouvellent et la nouvelle génération a
montré par deux fois qu’il est capable de sursaut républicain en 2000 et en 2012. De cet
enfant qui grandit, qui étudie et qui devient citoyen à part entière et non entièrement à part, il
lui faut être non seulement un résistant engagé dans un combat qui le conduit, au nom de la
patrie et de l’honneur, à d’immenses sacrifices : celle de sa propre personne et de ses
ambitions personnelles. C’’est comme si ceux qui nous dirigent considèrent le peuple comme
un agrégat d’individus incultes, de demeurés à la limites de cons bien heureux « sénégal
rewou diamou leu » « nit you baxx nio fi teudeu », une merdre à bis repetita, alors que le Sud
du pays fut en feu durant une vingtaine d’années. Malgré une dynamique de paix et une
certaine accalmie, cette crise en région naturelle de Casamance reste le tendon d’Achille de la
République. A bon entendeur, le pétrole et le gaz sont aussi des produits ultra-inflammables.
Si une certaine désobéissance doit devenir notre mode de vie, c’est parce que dans l’ordre de
la loi, le peuple n’espère plus la justice et l’équité. Aux risques encourus s’ajoutera
certainement le sacrifice pour la liberté future de nos enfants. De la réalité à l'imaginaire, le
pétrole et le gaz exploseront comme un feu d'artifice dans les comptes bancaires étrangers et
autres paradis fiscaux des hommes d’affaires comme Alioune Sall, Frank Timis ou Karim
Wade, qui pour se dédouaner, supplieront la colère divine d’accepter leur rédemption. Pour
ces hauts fonctionnaires, patriotes ou opportunistes, qui refusent d’ouvrir les dossiers
sensibles en privilégiant l’émergence d’une morale corporatiste au sein des institutions
étatiques, nous leurs dirons que la colère d’un peuple aguerri, par toutes sortes de mensonges
et de forfaitures depuis plus d’une cinquante années, transmettra un espoir sibyllin d’une
« armée de l’ombre » dans le formidable combat entre le « Ying » et le « Yang ». Nous
aimerions dans d’autres circonstances, ne jamais revivre, ne jamais revoir, ces pratiques
nébuleuses qui insultent le peuple sénégalais dans ce qu’il a de plus chère à travers le
triptyque : Paix-Cohésion sociale-Stabilité. Wassalam.
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