Monsieur frère pouvait se passer de cette épreuve si l’autre « frère de sang » avait voulu comprendre le sens, l’essence de notre combat.
Si nous étions nombreux à nous engager pour que Wade parte, c’est que nous avions la très forte impression que le vieux nous narguait et avait la forte volonté de mettre son fils à la tête de ce pays.
Il a appris à ses dépens que le Sénégalais souvent très indifférent, peut se lever de façon inattendue pour dire « Non »
C’est malheureux que Macky sur qui nous portions beaucoup d’espoir en arrive à cette situation inimaginable.
Le 23 juin 2011, jour symbolique, nous avions tous vu des jeunes, des femmes, des vieux en pleurs entonnant l’hymne national et le fameux « chant de l’honneur ». « Nous disons non Ngoné Latyr… »
Notre frère était de la partie. Nous l’appelions déjà par son prénom « Macky ».
Aujourd’hui, huit ans après, nous pleurons de déception. Nous sommes nombreux- et même parmi ses partisans- à souffrir atrocement.
Les accusations contre le frère, notre frère, sont gravissimes. Aliou Sall peut exhiber le Coran comme bon lui semble. Nous ne sommes pas obligés de croire à son acte qui ressemble à bien des manières à une extrême inquiétude dans un pays laïc aux croyances multiples.
Lui, le « mieux élu » qui nous promettait non sans emphase une gouvernance sobre et vertueuse, est responsable au premier chef de notre drame.
Pourquoi il a osé nous faire ça ?
Pourquoi s’est-il mis inutilement dans cette galère ?
Pourquoi la leçon n’est pas assimilée ?
Pourquoi il s’est dédit?
Pourquoi il n’a pas respecté cette « majorité silencieuse » loin d’être guidée par une lutte des places, une lutte pour des poches pour des proches ?
Pourquoi Macky n’a pas compris que dans ce pays, désormais, aucun gouvernant n’aura plus un blanc-seing pour diriger à sa guise ?
