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Mais OÙ Sont Les Africains ?

Mais OÙ Sont Les Africains ?

Depuis la publication de « Critique de la raison nègre« , j’ai été invité à plusieurs reprises en Allemagne. 

En réalité, s’il y a un pays dans le monde où mon travail exerce peut-être la plus grosse influence publique, c’est bel et bien en Allemagne. 

Il m’a été demandeé à plusieurs reprises pourquoi est-ce le cas ? Je n’en sais strictement rien.

La visite a Cologne a donc pris fin. 

J’ai tres souvent été invite en Allemagne – Berlin, Hambourg, Munich, Augsburg, Dusseldorf etc. Universités et autres institutions culturelles, musées, gouvernement, fondations privées et ainsi de suite. La visite a Cologne fut, de tous les points de vue, spéciale. 

Une tres grosse énergie dans l’air. Tous les soirs, un énorme public composé en très grande partie de jeunes. Une réception tout a fait inattendue à la Mairie. Un mélange de festivités et de débats publics. Et pourtant des thèmes loin d’être légers. 

Je suis venu comme le passant que je suis, et suis reparti comme je suis arrivé. Ailleurs. 

Les temps que nous vivons sont comme indéchiffrables. Partout l’escalade. La haine aussi. Viscérale. Et Dieu sait, tant de distractions, de choses inutiles, des gens qui ne savent plus pourquoi ils sont la. 

Il est de plus en plus difficile de vivre dans les interstices. Comment créer, de nouveau, des espaces de respiration commune ? Or a Cologne, j’ai eu l’impression de respirer, et cela m’a fait du bien. 

J’espère que tous ceux et toutes celles qui sont venus ont éprouve le même bien-être intellectuel, et qu’ensemble nous avons partagé quelque chose de précieux.

Après New York et Cologne, je suis arrivé à Bologne (Italie) hier. 

L’été europeen se poursuit. La canicule aussi. 

Je serai ici pendant une semaine. Un séminaire sur le corridor Lagos-Kinshasa-Johannesburg, dans le cadre du séminaire annuel de l’Académie de Théorie Critique.

Il s’agira de réfléchir, avec plusieurs autres, sur le fait urbain à l’âge planétaire. 

Le corridor dont il s’agit est un corridor intellectuel. Ces trois villes forment l’essentiel de la contribution théorique africaniste au débat global sur les cités contemporaines. 

Nous travaillerons « avec » Filip de Boeck, Abdoumaliq Simone, mais aussi Rem Koolhaus, et plusieurs autres – les compositeurs et musiciens, les cinéastes, les écrivains, les photographes, les stylistes, les cinéastes, l’air, l’eau, l’atmosphère, l’or, toutes sortes d’infrastructures, toutes sortes de métabolismes, à la jointure entre l’humanité et les autres figures du vivant.

Lors de la soirée d’ouverture, j’ai apercu un ou deux Africain.e.s dont un de nos étudiants à Johannesburg qui vient de terminer sa thèse sur Windhoek (la capitale de la Namibie). 

Il y a très peu d’Africain.e.s dans ces cénacles qui se multiplient pourtant. C’était la même chose a New York. 

Nous sommes très peu présents dans ces lieux où se joue la pensée d’aujourd’hui et de demain. Nous sommes très peu présents a nous-mêmes. Il y a quelque chose de tragique dans cette énorme absence au monde. Et, loin des polémiques inutiles, c’est ce qui me chagrine le plus.

Saskia Sassen a prononcé la leçon inaugurale. 

Le reste sera enclenché demain, à commencer par le séminaire obligatoire sur le corridor Lagos-Kinshasa et Johannesburg.

L’Afrique est donc la. Mais où sont les Africain.e.s ?







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