Apprenons à mettre notre petit orgueil de côté, à présenter des excuses, c’est une véritable compétence relationnelle qui renforce les liens et la confiance mutuelle, dit-on. Maitre Augustin Senghor dispose de cette belle élégance. Après l’incident survenu dans la zone mixte entre Kalidou Koulibaly et certains journalistes où le joueur a lâché des mots discourtois à l’endroit de toute une corporation, c’est le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), en véritable gentleman, qui est monté au créneau pour éteindre le feu. «Veuillez recevoir les excuses de la Fédération sénégalaise de football», a lâché le membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), devant un parterre d’Envoyés Spéciaux, venus assistés hier, mardi 2 juillet, à la séance d’entraînement des Lions suite à leur brillante victoire devant les Harambee Stars du Kenya. Une simple phrase. Mais elle vaut son pesant d’or. Parce qu’elle a su apaiser les esprits.
Kalidou Koulibaly est connu pour ses tacles à la régulière appréciés par les grands de ce monde. Mais l’enfant de «Ngano» fait aussi partie de cette race de footballeurs qui allient talent, sérieux et respect. Son patriotisme ne peut souffrir d’aucune ambiguïté. Mais force est de reconnaître qu’il a pété les plombs, en s’attaquant d’une manière générale aux journalistes, qui l’ont souvent encensé, défendu contre des racistes et autres pseudo-supporters en Série A. Quelle que soit la pression autour de la sélection nationale dont il a fait allusion d’ailleurs, quelles que soient les critiques, il faut souvent savoir raison garder.
Toutefois, à nous autres, Sénégalais, apprenons à faire preuve de tolérance. Mais aussi et surtout à nous aimer entre nous. Nous sommes en passe d’avoir la fâcheuse habitude de nous détester. Or, notre pays est une grande nation et avec des hommes et des femmes de valeur. Sadio Mané est notre Diégo Armando Maradona. Il est notre Zinédine Zidane. Il est notre Mo Salah. Alors, aidons-le à se transcender. Aidons-le à devenir davantage meilleur qu’il ne l’est encore aujourd’hui. Le Sénégal n’est pas le droit d’être l’ennemi du Sénégal, dans cette phase finale de la coupe d’Afrique des nations. Par conséquent, restons positifs et tournons cette page.