Il est né le 10 avril 1992 à Bambali, dans la région de Sedhiou (Sud du Sénégal). Il mesure 1,75 m et ne pèse que 69 kg. Vous avez compris qu’il s’agit de Sadio Mané. La star de l’équipe nationale du Sénégal. Mieux et n’ayons pas peur des mots, disons : la superstar du football africain. Pourtant tous ses qualificatifs loin d’être laudatifs, ne lui montent pas la tête. Au contraire, le numéro 10 des Lions et des Reds de Liverpool garde les pieds sur terre. Ce qui le différencie d’ailleurs des autres et l’approche d’un certain Lionel Messi. Sadio Mané est tout simplement un joueur hors norme. Loin de la Jet-Set et des faits divers, il est l’exemple type qu’il faut montrer à la jeunesse ; dans les écoles de football. Mieux, alors les attaquants font preuve d’un égoïsme compréhensible, Mané affiche son altruisme, en décidant délibérément de ne plus exécuter les penalties de l’équipe nationale. Sa passion reste le football. Sa patrie, le Sénégal. Timide voire extraverti, il peine à s’adresser à la presse. Il lève rarement la tête quand il s’exprime devant les médias.
Le sourire aux lèvres, Mané cherche difficilement ses mots dans la langue de Molière parce qu’ayant abandonné les bancs en classe de 3ème pour tenter une aventure incertaine qui l’a menée de la Génération foot au FC Liverpool en passant par le FC Metz, RB Salzbourg et Southampton. Sadio Mané, c’est aussi ce Sénégalais bon teint, qui est loin d’être à l’aise dans la langue de Kocc Barma. «Je ne m’exprime pas très bien en wolof ; alors soyez indulgents avec moi», suggère-t-il aux journalistes qui l’avaient envahi après une séance d’entrainement à la veille de son entrée en lice dans la coupe d’Afrique des nations (CAN) face l’Algérie. Sa meilleure communication, c’est quand elle est faite dans la langue de Shakespeare. Sans occulter bien sûr le Socé (sa langue maternelle).
CHAMBREUR
«Les amis de Koulibaly, comment vous allez ?», balance-t-il aux journalistes, d’un ton taquin, pour les chambrer, à sa descente du bus pour une séance d’entrainement sur le terrain annexe du stade du 30 juin du Caire. Sadio Mané n’épargne pas non plus ses collègues. Notamment Idrissa Gana Guèye, le métronome des Lions dans cette 32ème édition. Alors que le derby de la Mersey dépasse les frontières anglaises, la rivalité gagnant de plus en plus en intensité, Mané n’hésitera pas sur un ton amical de dire à son coéquipier en sélection : «Everton, c’est un club de l’Europa League». Il aime la vie. Mais autrement ! Cette joie de vivre avec ses proches l’approche davantage de son village qu’il a permis de sortir de l’anonymat. Sans complexe, il avoue d’ailleurs être «peut-être le seul pro au monde à ne pas savoir jouer à la PlayStation».
Le social en bandoulière, Sadio Mané reste un «poison» pour les défenseurs adverses. Un exemple suffit pour étayer nos propos. Le succès éclatant des Reds le 13 mars 2019, à l’Allianz Arena, porte sa griffe. Ce soir là, il a enterré à lui tout seul, le Bayern Munich. Co-Meilleurs buteurs de la Premier League avec 22 réalisations. Co-meilleurs buteurs de son club en Ligue des champions, avec 4 buts, Sadio Mané boxe désormais dans la cour des Grands. Il n’est pas seulement en pôle position pour le titre du meilleur footballeur africain de l’année 2019. Il peut aussi se permettre de viser le ballon d’or France Football et le titre du Best Player de la Fifa. Ses concurrents immédiats sont Virgil van Dijk (battu en finale de la Ligue des nations), Lionel Messi (battu en demi-finale de la Ligue des champions et en demi-finale de la Copa América), Mo Salah (éliminé en 8èmes de finale de la CAN), Cristiano Ronaldo (vainqueur de la Ligue des nations). Autant dire que rien n’est plus impossible pour l’international sénégalais. Surtout s’il venait à faire monter son équipe, sur la plus haute marche du podium au soir du 19 juillet 2019. Il aura alors accompli sa mission.