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La PromiscuitÉ Jusque Dans L’Être …

Qui sommes-nous ? Que sommes-nous ? Comment sommes-nous ? Bref, avons-nous finalement un ÊTRE à nous ?

Nous prions dans des langues étrangères et ânonnons très souvent des versets dont nous ne connaissons pas le sens ! Mais ça je peux l’accepter, car c’est Dieu qui l’a voulu ainsi : son infinie transcendance est la balance de sa justice infailliblement au-dessus de notre raison.

Nous parlons une langue étrangère qui nous est imposée par d’autres hommes…

Nous avons des institutions n’ayant guère d’ancrage dans nos cultures…

Nous avons une monnaie venue d’ailleurs…

Nous nous habillons comme des blancs ou comme des arabes, mais presque jamais comme Africains…

Ça je ne peux pas l’accepter ! Car l’accepter, c’est avouer implicitement un ascendant, voire une transcendance des autres sur nous. Soit nous sommes des êtres humains, soit nous ne le sommes pas : or l’homme, c’est d’abord la créativité, comme le certifie la culture. Créons notre être, créons nos valeurs, et nous créerons notre monde au lieu de le subir.

Nous ne pouvons pas toujours imiter les autres et en même temps prétendre les égaler. Réformons notre être, réformons nos pensées si nous voulons vraiment ÊTRE.

Nos rues nous ressemblent, nos demeures également. La saleté et nous, communions, parce que notre être n’est pas clair ! Nos comportements reflètent la nature confuse de nos pensées. Nos gouvernants sont les portraits crachés de notre être décousu. L’incohérence est notre être, or l’incohérence n’est pas du goût de la raison.

La raison, c’est l’ordre, la mesure, la tempérance et l’équilibre. Chez nous, tout est démesure parce que les vents venus d’horizons divers se bousculent dans nos têtes et créent un tourbillon d’être. Nous sommes tourbillonnés. Nous sommes ballotés et finalement anéantis. Nous sommes finalement le fruit du tourbillon de l’existence humaine. Feuilles mortes, déchets plastiques, brindilles d’herbes sont les symboles de notre façon d’exister et de notre façon d’être. Emportés par les vents, nous nous laissons allègrement incruster dans des abimes desquels nous ne pouvons nous sauver.

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Si j’étais un poète, je pleurerais la destinée de mon peuple par des vers écrits en sang sur le fémurs de nos ancêtres. J’irais exhumer leurs restes et y imprimerais ma fierté d’avoir des ancêtres comme eux et ma lâcheté de ne pas être digne d’eux. Mais je ne suis point poète.

Nous n’avons plus d’énergie à consacrer à nos problèmes parce que nous l’avons épuisée dans le service rendu à d’autres. Nous  nous époumonons à parler comme autrui, à penser et à agir comme lui. Nous ne sommes donc pas, car nous sommes le résidu de son être, de son histoire, de sa culture. Voilà pourquoi nous n’avons pas encore commencé à agir.

(À suivre)







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