Il y a quelque chose de tragiquement significatif dans l’usage que le pouvoir a tenté de faire du retour des Lions de leur parcours cairote : un holdup de désirs multiples. Une jeunesse en perte de rêve social transfère ses envies sur les tibias de la bande de Sadio Mané. Elle (la jeunesse), elle solde, dilue son quotidien de détresse et merdique, contre un espoir et un plaisir par délégation footballistique.
Faut-il le dire : cette spontanéité populaire de l’accueil des Lions est un aveu : nos rêves et désirs d’une vie meilleure trouvent refuge dans les maillots de 24 coureurs de fond. Opération récupération donc d’un désir de joie : mobilisation spontanée ? Anesthésie sociale. On peut le subodorer quand, en moins de dix minutes de speech, le président cite plus de sept fois la jeunesse et leur tresse des lauriers.
Évidemment, les mauvais esprits comme moi, ne manqueront pas de dire : ils veulent enterrer le pétrole et l’affaire Pétrotim., les prix des denrées qui vont prendre les assesseurs comme l’essence et l’électricité.
Après le week-end d’élixir footeux, il faudra bien revenir sur terre, dans notre réalité qui ne disparaîtra pas avec cette finale…perdue.
Dakar Dem Dikk met à la disposition des jeunes banlieusards une cinquantaine de bus pour rentrer sans rien casser. C’est bien. Mais c’est mieux d’assurer, d’améliorer le transport dans la capitale tous les jours. La Radio télévision nationale, veut continuer l’opération anesthésie lundi en organisant un concert avec le « You » national.
Vous avez dit « Opium du peuple » ?