Ils sont tombés les armes à la main. La défaite est toujours âcre, surtout lorsque vous avez le sentiment d’avoir mérité la victoire. Bien malheureusement, l’histoire ne retient que celle-ci. Et c’est l’Algérie qui est championne d’Afrique 2019. Le Sénégal, finaliste, mais perdante. C’est une symphonie déjà connue. Mais ils se sont battus, nos Lions. Ils ont certainement manqué de pragmatisme ; mignon péché de nous autres sénégalais. Combien de fois avions-nous l’occasion de pointer au sommet de la pyramide, depuis le Mondial2002, mais sans jamais chatouiller le Graal ?
Soit ! La configuration globale du match nous donne largement victorieux. Sadio Mané a mouillé le maillot. Malgré le but contre son camp, Salif Sané a assuré. Presque tous ! Statistiques : 61 % de possession de balle, 12 contre 2 de tirs cadrés et 18 fautes contres 32, 6 corners contre 2, 2 cartons jaunes contre 4. Et on passe ! Certains esprits critiques, raisonnablement, peuvent se dire que c’est encore là une fuite en avant, une manière de masquer la réalité, de la sublimer. Mais enfin, ce n’est pas le cas. Nous pensons, très sincèrement, que le Sénégal aurait mérité de gagner ce match. Les commentateurs, sur toutes les chaines majeures, à la fin du match, le souhaitaient, tant la pression sur le but algérien était tenace. Et la vérité du jeu visible. Le plus important, c’est de se donner la force de recommencer. Nous y arriverons à force de perspicacité et d’autocritique. Pourquoi nous ne gagnons pas, même lorsque nous sommes les plus talentueux, les plus forts et même les plus déterminés ?
C’est une grande question qui mérite introspection. Sans doute, les gens voudraient donc que des têtes tombent. Mais, il ne faut tomber dans les pièges du passé et vouloir coûte que coûte avoir un ou des boucs émissaires. L’ère des générations spontanées est révolue. Il faut construire dans la durée et laisser le temps de mettre en place une équipe compétitive, qui se bonifie d’année en année, de campagne en campagne. Ce n’est que comme cela qu’on goutera un jour aux joies de la victoire finale à une Can. A l’image de l’Allemagne qui a laissé à son sélectionneur Joachim Löw le temps de gagner une coupe du monde. Il trône à la tête de la Mannschaft, depuis 2006. Même si la victoire a, une nouvelle fois, filé entre les doigts des Lions, cette campagne africaine est une réussite. Cette défaite doit être fondatrice des triomphes futurs. En attendant la prochaine Can, il faudra donc maintenir la flamme, l’entretenir. Maintenir l’élan patriotique qui a accompagné nos vaillants Lions.
Pour l’avenir, il faudra rectifier ce qui doit l’être, notamment, régler la question des latéraux, et poursuivre la marche en avant. Pour le reste, c’est un message pour les plus jeunes. Nés en 2002, un peu avant ou après, ils sont l’avenir. Quel message pour eux ? Message d’espoir, bien sûr !