Merci qui ?
Le Mercy ship, bien sûr.
Ce bateau hôpital dont le séjour de 10 mois au Sénégal est annoncé à grand renfort de publicité.
Bienheureux patients qui passeront l’étape du tri.
Mais faire en 10 mois ce que nos hôpitaux ne peuvent toujours pas faire en 60 ans d’indépendance pose quand même question.
N’est-ce pas, Abdoulaye Cissé ?
Bien sûr que les patients qui réussiront à se faire enrôler pour se faire soigner et éventuellement guérir de leur pathologie ne remercieront jamais assez le Mercy ships, ce navire hôpital encore si bien appelé bateau de l’espoir. Car il y’en a qui fonde beaucoup d’espoir en l’arrivée de cet hôpital flottant.
Les derniers espoirs d’ailleurs pour beaucoup.
D’abord parce que c’est gratuit, mais ensuite, et là pub gratuite : il s’agit de la prise en charge de maladies rares. Et pour l’essentiel, de la chirurgie de reconstitution.
Pardon pour les prouesses médicales des très réputés Dr. Saloum Diop chirurgien digestif et hépatobiliaire pour la reconstitution d’appareil digestif et surtout vital pour les patients, grand respect au Dr. Silly Touré, un de nos meilleurs sinon le meilleur en chirurgie maxillo-facial et stomatologie ou encore le Dr Raymond Diouf pour tous les patients à qui cet oto-rhino-laryngologiste à pu redonner le souffle.
Ils ont pu faire des coups dont l’histoire médicale du Sénégal est témoin, mais on ne leur a jamais plus donné les moyens de faire une chirurgie de masse.
A travers eux, hommage à toutes les bonnes âmes du corps médical.
Et je n’ai pas de doute que nos braves médecins offriront leur collaboration puisqu’ils parcourent déjà l’Afrique et le monde à partager leurs connaissances et expériences.
C’est juste que le bateau le Mercy ships a déjà tout à son bord en terme de matos, alors que nos hôpitaux n’ont rien, ou plus exactement n’ont pas grand chose pour pouvoir exercer cette chirurgie de pointe.
Ah si, ils ont quelques choses nos hôpitaux : de très bons médecins, mais ces derniers sont hélas démunis.
Le Mercy ships, n’est rien d’autres que les opérations de consultations gratuites et de soins gratuits que proposent ici certaines associations ou quelques bonnes volontés en mobilisant des médecins pour le bénéfice des populations de leur localité.
Ce n’est pas plus compliqué que ça, sauf que le bateau est extrêmement bien équipé en matériel et en ressources humaines jusqu’au cuisinier qui régale le personnel à bord pour les mois d’expédition en mer.
Ce n’est que depuis 1978 que cette association fondée par un couple à Lausanne en Suisse met des bateaux hôpitaux en mer. L’association en a 4 aujourd’hui dont le Africa Mercy acquis en 2007 et qui est le plus grand navire de la flotte.
1978, ce n’est juste pas si loin que ca, en tout cas pas pour la vie d’une nation indépendante depuis près de 60 ans.
Si des bénévoles l’ont fait, pourquoi nous, nous ne sommes pas capables nous, d’avoir un hôpital bâti qui ne fait pas 10 mois et partir mais qui va rester pour la prise en charge des malades et peut-être gratuitement pour ce qu’on appelle ailleurs les ALD (Affections Longues Durée) dont personne ne peut payer les soins.
Le succès du tri des malades, alignés à tour d’arrivée sous le chaud soleil, certains sont assis par terre, d’autres sont couchés à même le sol dont les handicapés et les vieilles personnes dans des conditions d’organisation et le mépris des malades, cette situation dénote de l’incapacité de l’État à offrir des soins de santé.
A défaut de grives, on se contente de merles . . . à défaut de soins de santé efficaces, on peut bien se contenter de monter à bord du Mercy Ships et de nourrir l’espoir de guérir.
Tout le monde ne sera pas servi, hélas.
Et pourtant l’accès aux soins de santé est un droit universel auquel l’État ne peut se soustraire de le mettre à disposition de ses populations.
On peut toujours rêver bien sur.
Merci tout de même au Mercy Ships,
Welcome & have nice stay.