Alors que le pays fait face à une tension de trésorerie aigüe, marquée par des problèmes de solvabilité et de planification budgétaire, imputables sans aucun doute à l’incompétence de l’actuel gouvernement et à la bamboula au haut sommet de l’Etat, le président de la République, toute honte bue, se permet de jouer avec l’intelligence des pauvres Sénégalais.
En marge de la cérémonie de lancement officiel du Programme d’appui à la modernisation de l’administration (Pama) au Centre international Abdou Diouf de Diamniadio, ce lundi 5 août, le chef de l’Etat, a vainement cherché à corrompre les Sénégalais avec des simulacres de remontrances à l’endroit de ses ministres en déplorant hypocritement le train de vie de l’Etat dont il est la principale locomotive. « De 2012 à maintenant, nous avons dépensé plus de 307 milliards francs CFA pour l’achat de véhicules. Je ne parle pas des entretiens, de la consommation de carburant », a-t-il tristement avoué. « Malgré les efforts qui ont été faits, poursuit-il, nous continuons d’enregistrer beaucoup de dépenses. On a évalué les factures de téléphone de 16 à 17 milliards par an pour les agents de l’administration ». Et c’est maintenant que le lion se réveille de son sommeil profond pour s’alarmer ? De qui se moque-t-on finalement ? Pendant toutes ces longues et difficiles années, le président qui savait abuser certaines dépenses de l’Etat a préféré ne rien faire pour arrêter le grand gaspillage. Il fallait donc attendre jusqu’à ce que les caisses de l’Etat soient totalement vides pour que l’homme qui nous gouverne bouge de son lit.
Le pays n’a plus d’argent
Maintenant qu’il ne reste aucun sous dans les coffres de l’Etat, que le niveau des recettes soit extrêmement bas par rapport aux dépenses très élevées, il ne reste qu’à appeler les Sénégalais à se serrer la ceinture. Le prix du ciment vient de grimper avec une hausse de 5 000 Fcfa sur le montant de la tonne. La Direction du commerce intérieur évoque un programme de logements sociaux pour tenter de justifier l’augmentation du prix du ciment, mais la réalité est autre. Le pays n’a plus d’argent et n’attire plus les investisseurs. La preuve, la Banque africaine de développement (BAD) a récemment approuvé un prêt de 8,6 milliards de Fcfa au profit de l’Etat du Sénégal pour renforcer la mobilisation des ressources internes ainsi que l’attractivité des investissements dans les secteurs stratégiques du PSE, lequel plan ne bluffe plus personne. L’Etat sénégalais à l’heure actuelle est dans l’incapacité de faire face à toutes ses dettes échues ou à ses engagements financiers. Il doit 247 milliards de francs CFA à la Société sénégalaise d’électricité (Senelec) et c’est juste un petit exemple.