Il existe deux textes de référence que les États doivent toujours garder à l’esprit :
– la résolution des Nations Unies adoptées à La Havane en Septembre 1990 dite Principes de base relatifs au rôle du Barreau ;
– Et la déclaration des Nations Unies de 1998 sur les défenseurs des Droits de l’Homme .
La première résolution citée à savoir celle de La Havane prescrit expressément de ne pas assimiler l’avocat à ses clients ou à la cause de ses clients. A titre d’illustration, ce n’est pas parce que l’avocat défend une personne présumée homosexuelle ou pèdophile ou violeur ou terroriste ou auteur d’atteinte contre la sûreté de l’Etat qu’il approuve de tels actes ou en fait la promotion !
Le rôle de l’avocat est de plaider en défense, en demande, de conseiller et de postuler. Et il le fait, dans le respect de règles déontologiques, actées dans des textes locaux et internationaux. Quant à la déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme, elle définit ces derniers comme des individus qui s’engagent, seuls ou collectivement, pour la promotion, la protection et la mise en œuvre des libertés fondamentales et des droits de l’homme. La déclaration reconnaît aux défenseurs, le droit de critiquer les institutions et organes de l’Etat et de faire des propositions.
Selon un auteur : “La Déclaration donne une définition large de ce qu’est un défenseur des droits humains. Elle fait rentrer dans cette catégorie non seulement ceux qui défendent les droits humains en tant que professionnels spécialisés, mais aussi les membres d’autres corps de métier, tels les journalistes et les avocats, sans oublier les bénévoles et tous ceux qui ont une activité en rapport avec les droits humains, même si ce n’est qu’occasionnellement.’’ La déclaration appelle les États à protéger les défenseurs contre toute violence, menace, représailles, discrimination, pression ou autre action arbitraire.
Bref , les États sont appelés à protéger le droit de défendre les droits de l’homme . Les nations unies à partir de l’année 2000 ont mis en place un mécanisme visant à protéger les défenseurs avec l’érection d’un rapporteur spécial sur les défenseurs des droits humains.
Les États sont certes puissants et les règles de protection des défenseurs relevant du domaine de la soft law ; Mais pour autant les États doivent éviter le déshonneur d’être indexés comme des États- hors la loi. De leur côté, les défenseurs doivent aussi faire toujours preuve d’exigence vis-à-vis d’eux-mêmes.