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Burkini Et Fureurs

La France, qui se targue d’être le pays de la Liberté au point de l’inscrire dans sa devise, perd trop souvent la tête sur les sujets liés à l’Islam. A gauche, à droite, au centre comme aux extrêmes, la manière de vivre des femmes musulmanes provoquent des éruptions colériques aux antipodes des traditions héritées de la philosophie des «Lumières». Un ancien ministre de droite s’est même permis de dire stoïquement à la télé que «le burkini est un coup de canif porté aux valeurs de la République».

Diantre, de quelle République parle-t-on ? De cette République qui tolère le nudisme sur certaines de ses plages, qui fait la queue dans les boites hot pour se rincer les yeux devant des strip teaseuses… ? Quand on a la liberté de tout dévoiler, de se montrer nu(e) à la une de magazines grand public, bref de s’effeuiller comme un arbre en automne, on doit admettre le droit des autres à tout cacher. A moins que cette liberté clamée soit à géométrie variable. La philosophie des Lumières nous a appris que «la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres». Une idée piquée au philosophe écossais John Stuart Mill et mal appliquée au pays de la «raison pensante».

Ici, au pays de Voltaire et de la guillotine, la part des uns n’est pas forcément la même que celle des autres. Cela dépend des rapports de pouvoir. Et c’est ce que l’on constate souvent lorsqu’il s’agit de traiter la question de l’Islam. Si l’on y respectait vraiment les libertés, la France serait à l’abri de beaucoup de fureurs.







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