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Hommage à Mame Birame Diouf

Hommage à Mame Birame Diouf

En cette veille de Tabaski 2019, Mame Birame Diouf nous a quittés sur la pointe des pieds, pour aller rejoindre dans l’au-delà quelques-uns des amis de sa génération, avec qui il a partagé les heures de gloire du mouvement étudiant de Dakar des années «1977» (Lamine Diagne, Babacar Sakho, Mansour Ndiaye, entre autres).

Malgré les occupations nombreuses liées à la fête de l’Aïd el kebir, les Sénégalais sont venus nombreux à la mosquée du Point E où se déroulait la prière mortuaire. Des abords du lieu de culte jusqu’à la piscine olympique et aux ruelles qui jouxtent le périmètre de la mosquée, des véhicules de toutes sortes se sont garés. Une foule nombreuse, en rangs serrés et compacts, a assisté à l’oraison funèbre de notre compatriote qui vient d’être arraché à notre affection.

Ce combattant infatigable de la liberté et de la démocratie a marqué d’une pierre indélébile, par son courage et son engagement patriotique, l’histoire de notre Peuple en général et du mouvement étudiant sénégalais en particulier.

Après de brillantes études universitaires à Bordeaux, sanctionnées par un diplôme en Economie de l’entreprise et du développement, il décida de rentrer au bercail pour mettre son savoir et son savoir- faire au service de son pays.

C’est ainsi qu’il fit ses premières armes à la Sodesp (Société de développement de l’élevage dans  la zone sylvo-pastorale), de septembre 1980 à février 1981, comme chef de la Division de l’ordonnancement. A l’époque, il faut le rappeler, la Sodesp était sous tutelle du ministère du Développement rural et était conjointement financée par l‘Usaid, le Fed et l’Etat sénégalais.

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A la disparition de la Sodesp, Mame Birame fut recruté en qualité de chef de Division administrative et financière d’un projet basé à Kaffrine, Parce (Projet d’aménagement et de reboisement des forêts du Centre Est), dans la période d’octobre 1981 à avril 1984.

A la fin de sa mission, un autre projet de la direction du Développement communautaire du ministère du Développement social sollicita son expertise comme responsable de l’administration et des finances du «Projet des petits projets ruraux» qui était financé par la Banque mondiale et l’Etat du Sénégal dans la période d’avril 1984 à mai 1988

Après son passage dans les projets, le Crdi (Centre de recherche pour le développement international/Canada), à la suite d’un appel candidatures, porta son choix sur l’expert consultant en économie, pour assumer les fonctions d’administrateur du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, responsable de l’administration générale et de la gestion du personnel, de mai 1988 à juillet 1989.

Après cet épisode dans son parcours professionnel, Mame Birame Diouf prit la décision d’ouvrir son propre cabinet en qualité de consultant indépendant (novembre 1989 à mai 2004).

Mais à partir de mai 2004, il reprit du service chez les mutualistes qui le sollicitent pour assumer les fonctions de directeur général de l’Umecu/Defs (Union des mutuelles d’épargne et de crédit de l’Unacois/Defs). Cette collaboration s’est poursuivie jusqu’en octobre 2006, où il décida de retourner à son cabinet pour reprendre ses activités de consultance.

En mars 2012 intervint la deuxième alternance politique qui a porté au pouvoir le Président Macky Sall et ses alliés de la coalition Bby. C’est ainsi que l’expert consultant qui avait rejoint les rangs de l’Afp entre-temps fut sollicité par le cabinet du ministre Alioune Sarr en charge du Commerce et des Pme et président de l’Ancp (Alliance nationale des cadres progressistes). Les fonctions de conseiller technique lui sont confiées. Lorsque le ministre a changé de département, Mame Birame l’a accompagné au ministère du Tourisme et des transports aériens jusqu’à sa disparition ce vendredi 9 août 2019.

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Voilà brièvement retracé le parcours professionnel de ce digne fils du Sine-Saloum, expert avisé et reconnu en Economie de l’entreprise et du développement. Mame Birame Diouf peut être considéré à juste titre comme l’un des meilleurs de notre génération. Il est incontestablement un cadre techniquement compétent et un militant politiquement engagé au service de son Peuple.

Son parcours politique est tout aussi élogieux que son cursus professionnel. Déjà sur les bancs de l’Université, il s’était distingué par son courage et son engagement conséquent dans les batailles du mouvement étudiant sénégalais et africain pour l’amélioration des conditions de vie matérielle et sociale des étudiants et pour la démocratisation de l’espace universitaire. Lors de la grève estudiantine historique de «l’année 1977» qui a été considérée comme l’une des plus longues et des plus dures de l’histoire du mouvement étudiant sénégalais, il a joué un rôle de premier plan dans la mobilisation comme dans la réorganisation des étudiants.

Mame Birame Diouf a été un militant actif de la Ld (Ligue démocratique) depuis la période de clandestinité. Il fut membre du Comité central et de la Commission économique du parti.

Au niveau de l’Afp (Alliance des forces de progrès), il a occupé d’importantes responsabilités comme membre du bureau politique et de l’Ancp dont il assurait la présidence de la Commission économique.

Au niveau des collectivités territoriales, il assumait les fonctions de président de la Commission des finances du Conseil départemental de Foundiougne.

Mais Mame Birame Diouf n’était pas que cela. Il était surtout et avant tout un concentré de générosité, un homme pétri de qualités humaines et qui aimait rendre service à son prochain. Il fréquentait beaucoup les réseaux sociaux. Et grâce à sa vaste culture politique et encyclopédique, il apportait des éclairages très utiles sur des faits de société. Il était un membre dynamique du Club Sénégal émergent (Cse), présidé par Youssoupha Diallo, dont il était l’un des conseillers les plus avisés.

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C’est cet homme multi-dimensionnel que notre pays vient de perdre et dont le parcours professionnel et politique servira de boussole et de repère à la jeune génération. Que la terre de Yoff lui soit légère !

Ousmane BADIANE

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