Depuis qu’il l’a mise sur la place publique, pas révélée à ceux qui ont encore une fibre écolo et qui s’irrite du peu de vertu durable de certaines de nos usines qui nous asphyxient et qui nous pompent l’air, le ministre de l’environnement traine ses tonnes de déchets toxiques comme un boulet.
Il ne les a pas produites, ces tonnes de liquides toxiques, mais le ministre incarne la puissance publique qui doit trouver la solution pour nous débarrasser et proprement de ces déchets.
N’allez surtout pas croire que les déchets étaient devenus trop encombrants et qu’il fallait juste les faire disparaître, qu’on a trouvé le raccourci de pouvoir les incinérer dans les fours à haute densité des cimenteries du pays.
Nous devrions tous nous enchainer sur les voies des camions qui vont exfiltrer cas barils de ces déchets vers les fours pour éviter qu’on nous envoie dans l’air ce que nos yeux ne pouvait plus souffrir de voir entreposer.
Petit rappel : le 08 juillet dernier, à peine un peu plus d’un mois, le ministre affirmait avec certitude que le Sénégal n’était pas outillé pour traiter ces déchets. Et là subitement, on tiendrait la solution presque miracle, et sans aucun dégats pour la population.
C’est sûr qu’on nous ment. Ca crève les yeux, au moins autant que la fumée acre qui va se dégager des bouches d’évacuation des rejets des usines de ciments.
Principe de précaution oblige, nous préférons nous en tenir à la première vérité de la puissance publique. Au moins, jusqu’à la preuve attestée par A + B qu’il n’y aucun danger à incinérer ces déchets.
En voilà un sujet, un bon sujet qui mériterait une commission d’enquête parlementaire pour bien évaluer l’impact environnemental de la destruction de ces déchets par le feu.
Si l’on y prend garde, on risque de créer plus de dégats qu’on ne résoudrait le problème. A titre d’exemple, cela fait 8 ans que le japon entrepose et cherche la solution scientifique pour ses déchets radioactifs depuis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Il y a certes une différence entre déchets radioactifs et toxiques, mais ça se saurait s’il suffisait juste de brûler l’un ou l’autre pour s’en débarrasser.
Ce serait un bon job aussi pour le Conseil Economique Social et Environnemental de s’emparer du sujet pour la redevabilité publique des décisions qui engagent l’avenir de plusieurs générations.
Cela en réveillerait presque celui qui s’est définitivement couché hier, le sémillant journaliste spécialisé en environnement Mame Aly Konté décédé ce dimanche à la suite d’un malaise.
Ça la fiche mal qu’il nous quitte à cet instant. MAK, comme il signait ses dossiers références dans Sud quotidien pendant plus d’un ¼ de siècle. Mame Aly konté aurait eu le fin mot sur cet empoisonnement de notre environnement qui se prépare. Sa conscience écolo et durable n’est plus à faire.
Ces mots pour Mame Aly Konté sont aussi pour rappeler finalement que sur terre, tout est vanité. Que dis-je : que tout est vain.
L’histoire de Mame Aly Konté avec sa maison Sud s’est tristement arrêtée. Avec dignité MAK ne l’a jamais publiquement évoqué, la décence nous interdit d’en rajouter.
Il est à espérer que sa famille, sa seule famille de Sud, il n’en a pas une autre soit de ceux qui le porteront en terre ce lundi matin. La mort, finalement il n’y a que çà de vrai. Je n’ai pas de doute que vous y serez tous, Babacar Touré, Paa Ndiaga Sylla, Vieux Savané, Latif s’il arrive à soulager son agenda de ministre, la complice de toujours Saphie Ly, Hawa Ba, Bocar Niane est excusé pour son éloignement du pays, Ibrahima Bakhoum et j’en oublie certainement. S’y croiseront aussi Domingo, Cheikh Mbengue, les connaisseurs connaissent.
Finalement MAK nous enseigne le principe de précaution jusque dans sa tombe : il ne faut pas attendre une autre mort pour que ça se fasse.
Repos Grand MAK, je suis sûr que tu as préparé une relève pour une conscience citoyenne écolo pour nous sauver des prédateurs de notre environnement.