Monsieur le Directeur Général,
Je viens demander votre compréhension envers les graves inquiétudes des victimes des immeubles Sn/Hlm de Hann-Maristes.
Ces inquiétudes se résument en une question et une seule : pourquoi, après tant d’années de discussions ayant abouti à un accord sur une solution globale du dossier, une démarche unilatérale a-t-elle été initiée, à la surprise générale, en vue d’une évacuation des résidents par la gendarmerie ?
L’argument relatif à la sécurité et au devoir de protection de l’Etat est blessant, pour éviter de dire méprisant, à l’égard des centaines de chefs de famille qui ont fait confiance à la Sn/Hlm et qui, de ce seul fait, vivent dans le danger depuis plus de 15 ans. Personne n’aime la sécurité de nos familles plus que nous et il est étrange, pour dire le moins, que vous sembliez suggérer le contraire.
En isolant la question de la sécurité, vous nous donnez l’impression d’engager une bataille d’opinion en vue d’isoler notre collectif, discréditer ses porte-parole que vous citez nommément, et justifier de futures injustices. Ce qui n’était sûrement pas votre intention.
Bien entendu, nul n’ignore que le sous-préfet de Grand-Dakar a commis un « arrêté de péril » en se substituant au maire de notre commune, que la loi habilite à prendre un tel acte. Ledit « arrêté » ordonne en particulier l’évacuation immédiate de sept immeubles qui sont … déjà évacués depuis 15 ans pour certains, mais qui tiennent encore debout.
La légèreté des motifs de cet « arrêté » indique que cette grave question de la sécurité est utilisée comme prétexte pour justifier un déguerpissement pur et simple de propriétaires dont les droits fonciers sur le site concerné sont pourtant incontestables et reconnus par tous les services de l’Etat et experts ayant étudié la question. Ceci ne peut manquer d’alimenter les suspicions quant à la volonté de certains lobbies de morceler et vendre le site, en vue de leur enrichissement personnel.
C’est pourquoi, en raison de tout ce qui me relie aussi bien à la Sn/Hlm qu’au collectif des propriétaires, je vous exhorte à rejeter tout emploi de la force contre les résidents, qui ne pourrait que compliquer davantage le dossier.
La bonne option me paraît être la poursuite des concertations et la mise en œuvre effective et immédiate des accords déjà conclus et qui portent sur le triptyque Relogement-Reconstruction-Restitution.
Les résidents veulent une garantie de la continuité du paiement des loyers pendant la période de relogement, pour leur éviter le sort dramatique vécu par leurs prédécesseurs. C’est pourquoi ils demandent que ces paiements soient pris en charge dans le cadre du budget du projet de reconstruction, et non soumis aux aléas de la trésorerie de l’Etat ou de la Sn/Hlm. J’espère que vous pourrez satisfaire cette préoccupation légitime.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, en même temps que mes vœux de succès dans vos missions, l’expression de ma très haute considération.
Mamadou Bamba Ndiaye est ex-PCA de la SN/HLM, ancien député à l’Assemblée Nationale, Immeuble O, Hlm/Hann Maristes