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La Chine, Le Premier Contact ExtÉrieur Avec L’afrique

La Chine, Le Premier Contact ExtÉrieur Avec L’afrique

Contrairement à une idée répandue, le premier contact extérieur de l’Afrique, avec le reste du monde, est la Chine. Il y a donc, une antériorité des relations sino-africaines sur les relations européo-africaines et américano-africaines.

La Chine aux cent dynasties, a connu des périodes fastueuses : époques Tang, Song et Ming, en particulier. Au début du XVème siècle, l’empereur confie la flotte chinoise à un homme exceptionnel, l’amiral Zheng He, eunuque de confession musulmane, issu d’une famille établie en Chine du Sud.

Les grandes jonques sont construites aux chantiers navals de Nankin. Elles sont alors à la pointe du progrès par leur taille, par leur conception (compartiments séparés qui empêchent de couler en cas d’accident (effet anti-titanic !), par les instruments de pilotage et de navigation (gouvernail d’étambot, compas et boussole), enfin. Tout cela constitue une avance considérable sur les caravelles occidentales contemporaines.

Sous la dynastie Ming et le règne de l’empereur Yongle (1360-1424), l’amiral Zheng He (1371-1435) entame sept expéditions maritimes en direction de l’Asie du Sud-est, de l’océan Indien, de l’Arabie et de l’Afrique de l’Est. Des dizaines d’États sont visités, de la Somalie au ‘’pays du malin’’, le Kenya.

L’homme noir est décrit dans les annales chinoises comme ‘’habile, courageux, intelligent et redresseur de torts’’. Ces explorateurs chinois offrent des cadeaux : soie, thé, porcelaine et rapportent d’Afrique des piments et un rhinocéros. Déjà, des princes africains sont invités à la cour impériale. Point d’entreprises militaires ou de conquêtes.

La Chine, persuadée d’être au centre du monde se contente de faire reconnaître sa puissance économique et son rayonnement culturel. Déjà ! Serait-on tenté de remarquer, nous renseigne l’éminent professeur français Claude Chancel, agrégé d’Histoire et grand spécialiste de la Chine, dans son livre co-écrit avec Libin Liu Le Grix, ‘’Le grand livre de la Chine, Eyrolles, Paris 2013’.

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Puis, la Chine se replie sur elle-même. Ses superbes jonques sont détruites. Pourquoi ? C’est ce dont débattent encore les historiens : coût de ces expéditions, incendie à Pékin, dû à un orage avertissant un pouvoir superstitieux de ne pas disperser ses forces à l’extérieur, alors que les ‘’barbares’’ du nord, turco-mongols, menacent de nouveau, querelles de pouvoir au sommet (entre eunuques et mandarins) ?

Toujours est-il que la Chine d’aujourd’hui se préoccupe de retrouver les épaves de ses anciens vaisseaux le long du littoral du Kenya. L’Histoire est aussi un enjeu politique. C’est donc dire que c’est la Chine qui est le précurseur de la mondialisation et le grand vainqueur de la globalisation. Quand la Chine et l’Afrique ré-ouvrent la route de la Soie en la complétant par une route de l’Acier, quand le Levant va à la rencontre du Couchant, ce n’est une nouveauté en soi, c’est juste de re-découvrir ce qui existait déjà en soi.

La Chine, le pays du Signe et l’Afrique, le continent du rythme, se complètent harmonieusement.

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