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Le Grand Deal

Le Grand Deal

Puisqu’on en a perdu notre latin, on va titrer en anglais cette chronique destinée a priori à y voir plus clair dans ce vaudeville politicien qui nous tient depuis des lustres en haleine, parfois fétide, et qui met en scène, dans le désordre, nos institutions, nos magistrats, notre président de la République, un ex-président et son fils qu’il rendit tout-puissant de sa seule volonté, et aussi toute une pléiade de supposés médiateurs souvent enturbannés qui s’égarent parfois de leur confinement spirituel pour s’aventurer dans un marécage temporel quelque peu salissant.

La situation qui prévaut depuis l’inauguration de la Mosquée Massalikoul Djinane a emprunté non pas « les Voies du paradis » auxquelles cette manifestation nous conviait à l’origine, mais des chemins bien tortueux que nos intelligences chahutées encombrent de leurs questionnements. Un peu d’histoire, tout de même privée de ce grand « H » qui sied aux Hommes d’Etat, est nécessaire pour y adosser notre questionnement légitime sur l’imbroglio politico-judiciaire qui rythme notre vie politique depuis 2012, date à laquelle les sénégalais ont confié les rênes de leur pays à un homme qui avait bénéficié des ardeurs patriotiques issues d’un « 23 juin 2011», fondateur de nouvelles exigences citoyennes et de valeurs conquérantes, porteuses d’espoirs d’un Sénégal nouveau que tout un peuple appelait de ses vœux. On nous parlait alors de reddition des comptes, d’opération « gorkhi », dont le symbole avait un nom et un prénom, Karim et Wade, qui servaient d’exutoire à la colère d’un peuple qui avait remis les clés de SA révolution à un homme qui parlait de « gouvernance sobre et vertueuse ».

 C’était le bon temps. On se prit à avaliser des torsions juridiques qui ressuscitèrent opportunément une CREI désuète, pour faire rendre à l’homme symbole qu’était Karim Wade les 2000 hallucinants milliards qu’il était censé avoir volé à notre pays. On lui tailla un costard qui d’ourlets en ourlets prit des allures de short de sale garnement, et au final il ne fut jugé et condamné « QUE » si on ose dire, pour 138 milliards. Ce n’est pas une paille, mais tout de même, ça sentait la retraite en rase campagne. La machine à faire du symbolique était en marche et malgré les intercessions à l’époque des chefs d’états africains, des guides religieux, et des instances politiques africaines, le glaive de Macky Sall, pardon, de la Justice s’abattit sur un KMW qui fit dignement ses mois de prison, en profitant pour apprendre le wolof…c’est pour rire…

Quatre années durant, nous fîmes ballotés de coups de tonnerre en coups tordus, pris en otage par une presse qui en fit un feuilleton rentable, mais au bout du compte, Macky-Mandrake fit sortir de son chapeau un émissaire qatari qui vint dans un Jet rutilant, faire évaporer de notre humide contrée, l’homme-symbole, mais pas le délit. Allez comprendre !!! Depuis une cohorte de porte-parole embarrassés et fixant le bout de leurs escarpins, nous explique sans rire que l’impétrant n’a qu’à bien se tenir… loin de son pays au risque d’être le cas échéant frappé par la foudre d’une contrainte par corps à laquelle se raccrochent des citoyens incrédules, mais qui gardent l’espoir que l’on ne s’est tout de même pas payé leur tête, au prix d’un deal qui a des allures de bonneteau, ce jeu de trottoirs où un prestidigitateur, Macky-Mandrake, vous montre trois cartes, que vous regardez fixement, les fait tourner sur la table, et hop !

Vous en retourne une autre, celle évidemment que vous n’aviez pas prévue. La table du jeu de bonneteau, c’est en fait le tapis de prière du médiateur religieux sur lequel on a sacrifié les valeurs républicaines qui présidaient à cet épisode de notre vie politique que tout un peuple avait demandé à son nouveau Roi d’écrire avec les plus belles lettres de notre démocratie. Mais le deal s’est fait sur l’autel de notre Dahira publique. Akassa !!! Dieu reconnaîtra les siens. Les Sénégalais attendront encore les lendemains qui pour l’instant s’acharnent à déchanter.







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