Doing business : So what ?
Sommet Russie/Afrique : Et après ?
Des indicateurs et des conclaves qui sont loin de se traduire dans le quotidien des africains depuis que l’Occident, et maintenant la Russie, nous offre ses sucettes.
Le peuple veut maintenant qu’on s’occupe un peu plus de ses affaires.
Requête terre à terre, mais finalement pas banale du tout.
C’était pourtant un sommet Russie/Afrique, ça veut dire que l’Afrique doit parler d’une seule et même voix. Solidaire jusqu’au bout, les uns des autres.
Dès lors, comment comprendre le sort réservé à la délégation Camerounaise sans qu’aucune voix de dirigeants africains ne s’en indigne.
Parce que le tout blazé Paul Biya s’est désisté d’assister au grand raout du tout puissant Poutine que le ministre camerounais des relations extérieures, Lejeune Mbella-mbella qui conduisait la délégation de son pays à Sotchi, a été contraint d’assister debout à la cérémonie d’ouverture sans jamais être installé. Singulière méthode de représailles à la limite de la torture des temps modernes.
C’est dire le respect que le maître du Kremlin voue à ses invités d’un jour.
On n’est quand même pas obligé d’être tous représenté par les chefs d’État ou les chefs de gouvernement parce que c’est Poutine himself qui convoque. On se demande encore pourquoi l’Afrique continue à être le joujou des « Grands » de ce monde. Grand entre guillemet bien sûr, parce que c’est nous qui les consacrons ainsi à leur courir après pour la pitance de nos peuples.
Il est quand même étonnant que 60 ans après les indépendances et la conférence de Berlin qui a consacré le tong-tong de l’Afrique entre nos ancêtres les colons, que les héritiers de ces derniers revendiquent chacun son bout d’Afrique.
La France doit être jalouse ne plus avoir le monopole de son sommet avec les 58, depuis que l’Amérique la titille avec son MCA en directions des misérables du continent.
L’Allemagne de Goethe a initié en 2018 son cycle de sommet avec l’Afrique comme le font déjà, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie, le Japon, et quand cela ne suffit pas, on s’y met avec un Grand ensemble l’union européenne qui réunit l’Afrique.
De quoi tous ces sommets ont-ils le nom : tant, nous sommes tous convaincus que l’Afrique ne se développera pas sans l’Afrique et les Africains.
Alors, est-il trop de demander un sommet Afrique-Afrique ? Au moins, on sera sur que le gagnant, c’est l’Afrique. Mais là, nos dirigeants sont tous allés, voir Sotchi et revenir.
Aucun engagement majeurs pour des accords de développement sauf pour les pays comme le Centrafrique de Faustin Touadera, qui toute honte bue quémande des armes lourdes à Poutine.
C’est sûr que ça va faire tourner l’industrie militaire de l’ancienne Union soviétique. Le peuple centrafricain peut déjà trembler.
Et quand on ne court pas les sommets, nos dirigeants, pour ceux qui gagnent quelques bons points des maitres en notation, se gargarisent des classements si joliment appelés « Doing business ».
Et on se demande encore c’est pour qui réellement le business tant l’écart est grand entre les bons points et l’état d’extrême pauvreté dans nos pays.
Il n’est pas besoin d’être expert aussi pour voir que le petit peuple ne fait vraiment pas de bonnes affaires.
Le business serait-il si abstrait que cela, que même quand le Doing business is good, qu’on ait du mal à le voir se traduire dans le quotidien du plus grand nombre.
Partout dans le monde, les riches deviennent plus riches, les pauvres crèvent la dalle chaque jour un peu plus. Et le sénégal ne fait pas exception, sauf à exploser tous les records de création de nouveaux riches sous le lit de la corruption.
1980 déjà, le socio-anthropologue Jean Copans nous disait que Cheikh Ahmadou Bamba avait créé la plus grande multinationale d’économie sociale et solidaire qu’est la doctrine du Mourisdisme. Il lui a juste manqué un DRH pour labéliser son œuvre.
C’est presque honteux qu’on n’en ait rien fait depuis au point d’attendre que la nouvelle économie mondiale nous fasse redécouvrir les bonnes vertus de l’économie sociale et solidaire qui était pourtant là, entre nos mains.
C’est quand on va ouvrir les yeux pour voir que le Doing business ne « do » pas le business pour nous.
Tant que la puissance publique ne se sentira pas redevable de son peuple pour agir pour le peuple et pour le peuple seulement, on continuera à truster le ventre mou de ces classements et même à flirter avec les sommets de ces classements, mais ça ne va rien changer.