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SÉnÉgal Circus

SÉnÉgal Circus

Depuis quelques mois, nous avons la bizarre impression que tout est fait pour divertir les citoyens sénégalais de l’essentiel, et surtout de mettre un voile impudique sur leurs réelles préoccupations.

Il règne une atmosphère de désordre, voire de panique sur les personnes qui nous gouvernent depuis cette satanée émission de la BBC, dont nous n’avons toujours pas, malgré les plaintes annoncées, reçu le moindre éclaircissement propre à nous rassurer sur la bonne gouvernance sobre et vertueuse promise il y a 7 ans de cela.

D’abord, il y a ce serpent de mer qu’est « le statut spécial de Touba », chaque année remis sur le tapis de prières. Pourquoi pas ? Nous croyions humblement que le « royaume Mouride de Touba » était encore en simple gestation ! Oh que non ! Il est, au contraire, en pleine expansion, comme le prouvent les derniers évènements tragicomiques qui viennent de se produire dans cette contrée avec le show obscène de l’une des 7 Veuves-sic- du défunt marabout, Saltimbanque, pêcheur devant l’Eternel selon ses propres aveux, ou encore ce pauvre cadavre, trimballé un peu partout et dont l’enterrement dans le cimetière de la localité a été refusé car le défunt aurait été homo de son vivant !

Mais où diantre allons-nous ? Pourquoi ne pas créer dans la foulée du royaume Mouride de Touba, l’Empire Tidjane de Tivaouane, la principauté Layène de Ndakarou, le Sultanat Niassène de Kaolack, ou encore l’Emirat Khadre de Thiénaba, voire le grand-Duché de Popenguine ? Thieyy Sénégal !

Et pour couronner le tout, l’orchestre médiatique emballé par cette gouvernance bruyante nous tympanise avec cette cacophonie sur le troisième mandat alors que les prochaines élections présidentielles sont prévues dans 5 ans ! Même pour notre traditionnel « ataya », on ne dépasse plus guère les deux « tours », alors imaginez pour un mandat supplémentaire dont on voit bien ce qu’il est en train de causer comme malheurs en Guinée voisine, comme si on ne se souvenait pas des morts de 2011, à côté desquels l’actuel locataire du palais a tracé sa route vers le pouvoir. Mamadou Diop fait des galipettes d’horreur dans sa tombe, le pauvre…

Pendant ce temps-là, les petits meurtres entre amis se poursuivent et les limogeages de bavards imprudents se succèdent à un rythme effréné, comme dans une frénétique panique, comme s’ils n’avaient que ça à faire, juste préoccupés à préserver leurs avantages et leurs positions juteuses au détriment des vrais enjeux qui sont proposés dans l’urgence à notre pays. Le Sénégal brûle et ils regardent ailleurs. Que proposent-ils pour gouverner cette jeunesse ni éduquée, ni instruite, ni informée, qui est affalée toute la journée contre le mur qui soutient leur colonne vertébrale, à deviser sur Messi, Ronaldo, Wally Seck ou Bathio Ndiaye, ou mieux à agonir d’injures le président de la République seul responsable selon eux de leur inactivité et de leur désœuvrement endogène, et que prépare-t-on à ces hommes qui plus tard auront donc à gérer ces zombies ? Ils sont vraiment dans la merde. Aucune formation professionnelle, aucun rêve de vivre dans leur pays, pour la plupart déjà pères de 3 ou 4 mômes dont ils ignorent jusqu’aux prénoms, ces jeunes qui revendiquent deux cerveaux dans les biceps et un muscle dans le cerveau sont la poudre de la bombe qui va nous péter à la gueule dans une dizaine d’années. La mèche est allumée déjà. On le sait. Mais on ne veut pas voir. On repousse les urgences, on les dissout dans de la rhétorique populiste et politicienne et on évoque dans un autisme ahurissant la probabilité d’une inconstitutionnalité ou non d’un troisième mandat pour celui qui leur avait promis une rupture aux allures d’espoirs renouvelés. Face à cette mèche qui approche du détonateur, un « homme d’Etat » se doit de gouverner pour les générations futures, alors qu’ils ne savent endosser que le costume étriqué de l’homme politique qui n’est préoccupé que par sa réélection.

On pense alors à ce PSE, évoqué et convoqué pour tout et n’importe quoi, et qui va, nous le craignons encore, emplir notre calebasse des Danaïdes avec ses milliards promis.

Le chat échaudé craignant l’eau froide, l’évocation de cette légende grecque se justifie, au vu de ce que nous avons su déjà faire de telles sommes, il n’y a pas encore 10 ans, c’est-à-dire « rien » !! Près de 3000 milliards, en plus des 2000 de la Chine se déversent sur le Sénégal, en espérant que ce ne soit pas sur Ndoumbélane… On se comprend…Pourquoi faire ? Parce que, en fait, au jour d’aujourd’hui, on peut constater que les prérequis ne sont pas encore posés et ils conditionnent la réussite d’un programme si ambitieux et déterminant pour l’avenir de nos enfants qui auront eux, à rembourser ces sommes astronomiques, lesquelles quand on les évoque, au lieu de nous terrifier, nous enthousiasment. C’est louche non ?

A-t-on décidé que ces plans tirés sur la comète devaient être réalisés par une jeunesse mieux formée, citoyenne, éduquée et patriote, et qu’il fallait mettre le paquet sur une jeunesse instruite et en bonne santé ? Comment va-t-on remettre les sénégalais au travail et surtout dans les champs ? Comment va-t-on persuader ce jeune homme ou cette jeune fille qu’ils peuvent retourner dans leurs villages, où les attendent des vrais projets de développement, ce qui leur éviterait de passer leur vie à être pourchassés par ceux qui rêvent naturellement et très justement d’avoir des trottoirs et des rues dignes d’une capitale ? Comment va-t-on faire croire au jeune homme amoureux d’une jeune fille, que pour espérer l’épouser, il ne se sentira pas condamné à prendre les « pirogues de notre plus dramatique échec » ? Ces choses ne se sont pas lues entres les lignes de ce PSE. La seule information qui transpire de ce document, est d’ordre sonore ! C’est le bruit enivrant du tiroir-caisse…

Cet environnement délétère fait le lit à une bombe dont la mèche amorcée finira par une déflagration monumentale !

Pendant qu’on nous amuse avec ce troisième mandat alors que le deuxième débute à peine, des milliers de jeunes sénégalais sont dans l’enfer libyen. Ils s’en tamponnent… Des jeunes garçons et des jeunes filles ont fui leurs politiques mortifères, harassés de ne compter pour rien, et de n’être d’aucune façon dans leurs plans. Les fortunes accumulées par les chefs d’états africains, sont souvent équivalentes à la dette des pays africains. Ils font semblant de ne pas voir. Ils sont complices. Ils les ont sacrifiés. Et le souvenir d’une Assemblée Nationale Sénégalaise, dressée à l’unisson pour faire une standing ovation à François Hollande, juste parce qu’il avait déclaré que son pays allait dorénavant accorder plus de visas d’entrée aux jeunes sénégalais, démontrait à l’envi leur impuissance à faire rêver leur jeunesse désespérée. Ce jour-là, ce sont nos représentants qui implicitement ont dit à Hollande « merci de nous en débarrasser, on ne sait pas quoi en faire, nous avons à gérer nos carrières et à assurer l’avenir de proches, les autres étant trop loin de nos divers discours vides de sens ». C’est grave de penser à ce retournement historique gravissime qui fait penser que si les bateaux qui avaient emporté les millions d’esclaves vers les Amériques revenaient à Gorée, ils couleraient vers le fond, emplis de passagers qui se battraient aux guichets leur proposant l’espoir, prêts à acheter leurs chaînes au prix fort.

Quand un homme plonge dans un brasier en poussant un « ouf ! » de soulagement, cela signifie que ce qu’il fuit est plus grave que le feu. Trouver des solutions est plus urgent que de se garantir une réélection pour un troisième mandat. Ce qui est le propre d’un véritable homme d’état et non la caractéristique d’un simple homme politique.

Mais comme nous sommes dans la République de l’abîme que l’on peut traduire en « politique de la B.I.M., qu’il serait drôle de décliner en République de la Bêtise, de l’Indiscipline, et de la Méchanceté… Allons rek !







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