La demande de rançon est très connue chez les cybercriminels et chez les terroristes. Dans ces deux secteurs, il est fréquent de voir des attaques perpétrées par des malfrats qui en retour demandent une rançon pour soit libérer un otage ou soit libérer un programme qu’ils ont fini de hacker et contrôler à distance grâce à un système ultrasophistiqué composé de virus malveillants.
Cependant, une néo demande de rançon méconnue mais qui est loin d’être un fœtus car bénéficiant d’un système non moins basé sur le numérique, prend de plus en plus de l’ampleur et a fini d’atteindre des proportions insoupçonnées dans les villages. Il s’agit d’une demande de rançon menée par des voleurs de bétails qui usent d’un stratagème entouré d’une nébuleuse affaire de vol pour soutirer des sommes colossales à leurs victimes qui dans la foulée, perdront doublement. D’abord, les voleurs après avoir dérobé les bétails qui peuvent être des troupeaux de vaches, chèvres, moutons ou des chevaux, des charrettes, entre autres, entrent en contact avec le propriétaire du bien volé. Puis, ces malfaiteurs obnubilés par le gain facile, leur demandent une certaine somme d’argent pour recouvrer leus biens. Égarés à cause de la perte de leurs biens, leurs sources de revenus, les victimes pour la plupart des cas constituées de villageois sont contraintes de se plier aux exigences léonines des rançonneurs. Avec une forte parcimonie, les racketteurs parviennent à éculer un pan des nouvelles technologies et de la communication pour commettre leur incongruité. En effet, les malfrats avant de commettre leur forfaiture, font leur B2B en d’autres termes usent de leurs carnets d’adresse pour avoir les coordonées de leur cible. Une fois en possession des contacts, ils lancent l’assaut ou le virus en langage cybernétique pour piquer les biens ciblés. Déboussolé apres être dépossédé de son bétail, la victime se voit contactée par un numéro qui s’affiche clairement lors des premiers échanges. Une conservation est ainsi racontée par une victime du nom de Modou habitant au village de Diagnel, situé à 15 encablures de Kaoloack. » Quand ils ont volé mon cheval et ma charrette. Le lendemain, je suis allé à la recherche de mes biens. 24h durant, j’étais dans un tourbillon, car ce matériel est mon gagne-pain. Je travaille avec pour nourrir ma famille. Ainsi, au bout de 24 h, mon téléphone a sonné et un numéro non privé s’affiche sur mon écran puis j’ai décroché. Alors, une personne au bout du fil me propose de lui envoyer 50.000 F CFA ( environ 76 euros), pour retrouver ma charette et mon cheval. J’ai immédiatement obtempéré car j’étais déboussolé et finalement il a disparu depuis que je lui ai envoyé l’argent ».
Poursuivant le récit de sa mésaventure avec les demandeurs de rançon, Modou laisse entendre ceci: » quelques jours après, un autre numéro bien affiché m’a contacté à nouveau. Cette fois-ci, j’ai été prudent en lui posant un peu plus de questions sur la possibilité de recouvrer mes biens. Et il s’est porté garant alors je lui ai envoyé une forte somme d’argent. Après quelques jours, il me contacte encore pour m’indiquer un endroit où je devais aller pour récupérer le matériel. Il s’agit d’une forêt qui se trouve près de Latmingué, une communauté rurale de l’arrondissement de Koumbal, région de Kaolack. Alors sans tarder je suis allé là-bas, pendant toute une journée, nous etions en contact permanent mais avec un numéro privé. Ce n’est que vers 22h, qu’il m’a appelé pour la dernière fois pour me préciser l’endroit où se trouvent mes biens et je me suis dirigé directement là-bas. Une fois sur place, j’ai trouvé le cheval et la charrette sous un arbre. Ce fut un grand ouf de soulagement pour moi malgré tout ce que j’ai enduré « .
L’omerta autour de cette forfaiture
Cette expérience vécue par Modou en dit long sur ce phénomène de rançon qui sévit dans les villages. D’autres villageois ont vécu les affres de ce nouveau phénomène. L’ enquête menée auprès des villageois révèle qu’aucune victime n’ose jusqu’à présent porter plainte contre ces gens là par peur des mesures de rétorsion. Les malfrats les menacent de revenir pour voler à nouveau leurs bétails s’ils osent ester en justice.
Ainsi, une véritable omerta continue de régner sur cette affaire, une bonne agape ou un bon festin pour les demandeurs de rançon qui empochent d’énormes sommes d’argent au détriment des villageois estomaqués. Pourquoi cette omerta autour de cette forfaiture? A en croître les victimes, les rançonneurs sont de connivence avec des hauts placés de l’appareil judiciaire d’où l’impunité dont ils bénéficient. Mais également, ils sont organisés dans le cadre d’une engeance ou encore font partie d’une escouade qui leur permet de se coordonner pour commettre leur forfait. Une situation qui interpelle les autorités du Sénégal afin d’endiguer cette nouvelle pratique de demande de rançon. Ces voleurs évitent maintenant de fourguer les betails volés dans les marchés hebdomadaires par peur d’être reperés et lynchés. C’est pourquoi cette ingénieuse idée a été fourbie de concert avec des personnalités serviles.
Ablaye Modou Ndiaye
Share on: WhatsAppL’article Vol de bétail au Sénégal: La demande de rançon, le subterfuge des voleurs .