SenePlus publie ci-dessous, la pétition initiée par le comité pour la vérité à propos du massacre de Thiaroye, à l’endroit des présidents de l’ensemble des États concernés aux fins de l’ouverture des fosses communes et un procès en révision des Tirailleurs africains.
Le massacre prémédité des Tirailleurs « Sénégalais » froidement exécutés par l’armée coloniale française, le 1er décembre 1944 à Thiaroye, est un crime d’État demeuré impuni à ce jour, doublé d’un mensonge d’État.
Cette sanglante machination politico-militaire révèle le visage inhumain du système colonial et inaugure une suite ininterrompue de massacres coloniaux d’une toute autre ampleur en Afrique et ailleurs dans l’Empire. Elle préfigure de surcroît, par le refus obstiné de payer aux Tirailleurs rapatriés leur dû (soldes de captivité et prime de démobilisation), la future « cristallisation » des pensions des anciens combattants africains au lendemain des « Indépendances ».
A la veille de la commémoration du 75ème anniversaire de ce crime imprescriptible de l’État français, qui n’a fait qu’un pas minimal pour sortir du mensonge officiel et refuse que toute la lumière soit faite, il est grand temps d’exiger le rétablissement de la vérité et de la justice pour les victimes de Thiaroye 1944.
Aussi, nous, signataires de la présente pétition, demandons à toute autorité étatique concernée, et d’abord aux présidents du Sénégal et de la France de :
Procéder sans délai à l’exhumation des corps des victimes ensevelis dans les fosses communes dont l’emplacement est désormais connu, afin d’offrir à chacune d’elles une sépulture décente sur le sol de la mère-patrie africaine
Leur attribuer la mention « Mort pour la France », en les nommant grâce à la liste des victimes ;
Innocenter ceux qui ont été condamnés à tort par le Tribunal Militaire de Dakar en mars 1945 par un procès en révision, pour les réhabiliter et décharger la mémoire des morts ;
Restituer à leurs ayants-droit les soldes et indemnités spoliées ;
Restituer au Service historique de la Défense l’intégralité des archives militaires restées auprès des forces terrestres de l’AOF, devenues forces françaises au Sénégal dissoutes en 2011.
Ce n’est qu’à ce prix que la reconnaissance envers les Tirailleurs sera réelle, la vérité historique rétablie, la justice rendue et une véritable réconciliation possible.