Il est beau il est beau si beau si beau
comme il est beau Maodo Malick Sy
cette lumière qui l’irradie vient d’un soleil qui n’est point le nôtre
ces rayons diaphanes qui dessinent son front viennent du Grand Est
là où Dieu mit au monde un prophète grand et irradiant du nom diaphane de Muhammad
Maodo Malick n’est pas qui veut
qui veut n’est pas Maodo Malick
cet astre vient d’un ciel unique d’un astre unique
sa lueur n’est pas de notre terre mais d’une autre terre qu’Allah Seul chuchote
et la Tidjaniya s’est levée et ce chant n’est pas prêt de se taire
il vient de contrées lointaines où des oasis de lait parfumé coulent
il vient de pèlerins lointains aux turbans de soie sonore aux chapelets de feu
et Maodo Malick est arrivé et Tivaoune s’est muée en oasis de foi où la loi de l’amour et de la droiture ont forgé les coeurs
Maodo Malick n’est pas un chant
il est le coeur du chant le bras du chant le temps du chant
il est le chant avant le chant il est la voie avant la voix
il est ce chemin premier qui posa la pierre première
le maçon venu sans briques et qui de ses mains a fait des briques plus solides que le ciment
et la cité miraculeuse grandit
et la cité miraculeuse monta
et la cité miraculeuse s’habilla de blanc
telle est Tivaoune la maison grandiose de Maodo Malick
telle est Tivaoune le coeur insoumis de Maodo Malick
telle s’est accomplie sa prière matinale
telle s’est accomplie sa prière du soir
telle s’est accomplie sa prière de l’aube
tel son chapelet a figé le temps dans l’amour de Muhammad
et ses descendants lumineux ont foré bien des puits d’eau douce d’eau sucrée
leurs paroles ont forgé des coeurs dans l’Islam soumis des passions
et l’épée s’est figée dans le fourreau comme le coeur dans l’abandon de Dieu
Maodo est grand
Maodo est vaste
Maodo est une banque sans guichets servez-vous avec le code de son coeur et il saura vous donner l’équivalent en or
Enfant j’ai grandi sous ton nom enfant
la Tidjaniya berçait mon sommeil sous le regard d’une mère plus belle que mille soleils
et mon père était noble qui avait fait du chemin de Maodo Malick son grenier de mil toujours faste ses enfants portaient les noms des fils et petits fils de Maodo
aux héritiers du premier tronc jusqu’aux héritiers des branches le temps avait tissé des lauriers de lumière
– Serigne Babacar Sy le rempli le vertueux
– Mame Abdou Aziz Sy Dabakh le sauvé le reposant le généreux
– Serigne Mouhamadoul Mansour Sy le veilleur des tablettes
– toi Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Makhtoum l’étoilé l’extase de l’esprit
– Serigne Abdoul Aziz Sy al-Amin le serviteur le réparateur le tisserand
– Serigne Babacar Sy Mansour le roc cette « pierre qui n’est pas de celle des termitières »
– Maodo Malick
que sur tes descendants et sur tes fidèles descende une lune de laine
puisse le feu de Maodo Malick éclairer nos cases la nuit des nuits les plus sombres
puisse son nom tracer nos chemins vers Allah puisse son front si lumineux être notre torche dans l’obscurité
puisse son visage si reposant et si désaltérant être notre refuge quand nos cœurs battent vite et que nos angoisses troublent nos prières
le monde est devenu sans nom
et l’homme plus cruel que les bêtes
l’homme prie et Dieu ne répond pas
et l’homme sait pourquoi Il ne peut pas répondre
le mal est devenu roi
la haine est devenue reine
l’argent croit pouvoir défier Dieu
le fils n’est plus le fils mais le brigand
le père n’est plus le père mais le fossoyeur
la mère n’est plus la mère mais la terrifiante rentière
Dieu s’est voilé et Muhammad a fui ses maisons de l’enfer et du sang
mais Maodo Malick reste sur les chemins épineux
et son chant désherbe ronces et débris
car telle est la voie des envoyés à qui Muhammad a donné à tenir un bout de son bâton
et Maodo Malck est bien un envoyé
son nom lave de toute souillure
son nom ouvre les routes fermées
son nom conduit à la table des victuailles
son nom apaise son nom fortifie
son nom est un lit son nom est un drap
son message le plus moelleux des oreillers
car tel Dieu l’a voulu tel
Muhammad l’y a invité car Maodo est l’ami du meilleur des envoyés Muhammad
si grand Muhammad
si beau Muhammad le rempart des remparts
Merci à toi Maodo Malick
merci pour le soleil des jours et la splendeur des champs d’arachides
merci pour les fruits merci pour les branches gorgées de sève
merci pour le tronc nourricier
merci Maodo pour les chants du coq
merci pour les graines merci pour les oiseaux
merci pour le sein chaud de nos mères le regard digne de nos pères
merci pour nos mains que tu sais rendre propres pour partager tous les repas
merci pour nos coeurs bandés vers Le Tout Puissant soumis à Muhammad le meilleur d’entre nous merci pour nos regards qui enjambent les ponts pour aimer nos prochains
merci pour le respect du voisin
merci pour l’aumône qui n’est souvent qu’un souhait quand nous ne possédons rien pour donner et que notre coeur donne
merci pour les ablutions rafraichissantes
merci pour les prières reposantes
merci pour les nattes de pierre devenues natte de velours sous nos genoux car la foi anesthésie tout sous la parole de Dieu les sourates sont des puits de confiture les appels du muezzin invitent sur des routes de fleurs et de parfums invincibles merci de « l’écorce vers le noyau »
– Maodo Malick Sy gloire à toi
On te nomme dans les livres des hommes Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick ibn Othman ibn Demba ibn Camseddine
1855 fut l’année de la première lumière qui ouvrit tes yeux et tu rejoignis plus tard une autre lumière plus belle auprès de Dieu en 1922
soixante sept ans fut ton règne sur terre et ce règne perdure et perdurera jusqu’à la fin des temps de l’école malikite
à l’école ash’arite tu bêchas le champ de la confrérie soufie Tidjane
tu le bêchas tant
et tant que les greniers en sont pleins pour les siècles à venir les noms de tes géniteurs sonnent comme le plus beau des chants de muezzin à cinq heures
Sidy Ousmane Sy est ton père – que la plus fraîche des sources le désaltère
– Fatoumata Wade Wele est ta mère – que les plus juteuses dattes du Paradis soient son repas
– et la cité éblouie de Gaaya a vu Muhammad y descendre et embrasser l’enfant prodigue les livres racontent que ton père vient du Boundou le Boundou si faste en prophéties
– Maodo Malick rien de la jurisprudence à la théologie
des mathématiques à l’astronomie
de la prosodie à la poésie
ne t’étaient inconnues de la Mauritanie à Saint-Louis Louga Pire Sagatta Saldé Podor
tu couronnas Tivaoune la cité que Mor Massamba Diéry Dieng souffla à ton oreille et que tu s bâtie
– l’ami de Muhammad
toi aussi tu es « Assadullah » le lion d’Allah
toi qui as fait de la Tijaniya les portes d’or de la culture et de l’éducation
car c’est bien l’éducation qui précède l’enseignement
qui ne lave pas son bol avant d’y poser sa nourriture n’a pas été éduqué
la Mecque t’ouvrit ses portes en 1888 l’année des trois 8
tu avais 33 ans l’âge des deux 3
tu as prolongé bien loin les champs de récolte de Ahmed Tijani
nous avons lu dans le jour dans la nuit sous le soleil sous la pluie sous les miettes des bougies
ton « Qilâsu thahab « l’or décanté »
et nous avons eu l’esprit plus décanté que le safir
les daaras fleurissent et sur les tablettes poussent des dattes
l’Islam en est l’arrosoir et tu as tenu l’arrosoir
et tes enfants ont fortifié l’arrosoir
le Maouloud est ton oeuvre et tu as fait du 12 Rabi Al Amal un jour de gloire et de bénédiction pour le Sceau des Messagers
et Muhammad le sait
et il le témoigne
et le chante à Son Maître Dieu
les Tidjanes ont retaillé la plume des fins lettrés
et leur encre enfle le papyrus
ils ont lu tous les livres
visité tout l’Est et quand ils chantent ils terrifient le Diable
leurs chants de célébration sont une fête pour le coeur
et le coeur pleure et les djinns pleurent
Muhammad le sait et des nuits et des nuits il vient habiter Tivaoune
et Tivaoune se peuple
Muhammad aime Tivaoune
il est dans les rues de Tivaoune
et Dieu vient souvent marcher à ses côtés sur le chemin des mausolées
Muhammad aime Maodo Malick et qui Muhammad aime
Dieu l’aime
quel plus noble lieutenant que celui qui s’est abandonné au prophète
et donné tous ses biens au Levant pour Le seul Nom d’Allah gloire à toi Maodo Malick
paix et repos à tes compagnons Mama Mor Khoudia Sy qui pria sur ton linceul
et ton porteur d’eau Ngouda Mboup qui veillait sur tes ablutions
– Maodo Malick le beau le si beau
nous répétons ici la récitation proclamée pour entrevoir l’oeil du Messager
« Mawlaya sali wa salim dayiman abada alal ibibika xayri xalxi kuliximu »
si tu y ajoutais ta bénédiction
Muhammad viendrait à nous comme il est venu à toi puisse t-il nous visiter dans nos sommeils et dans nos rêves.
(écrit en perspective du Maouloud du samedi 09 novembre 2019)