Qu’il est bon d’avoir autour de soi un esprit éclairé, afin qu’il vous affranchisse de vos limites ! Et je dois dire que je l’ai, en la personne de monsieur droit de la maison Futurs Médias, mon juriste Daouda Mine !
Le voilà à me faire savoir qu’on ne peut reporter sine die une élection sans impérativement en fixer la date, au risque de violer les dispositions du Code électoral.
Ce qui est le cas en ce qui concerne le report des municipales, fixé dans un délai approximatif. Après une levée de bouclier de la société civile, qui a rappelé à Maigret qu’il ne pouvait procéder au report des locales prévues en 2019, sans fixer les dates de sa tenue.
Une première bourde ministérielle à laquelle est venue s’ajouter une autre. Un amendement fixant la tenue de ces mêmes locales au plus tard le 28 mars 2021. Nous voilà bien plus avancés. Nous sommes, tout au plus, au fait de l’intervalle de 17 mois, mais toujours ignorant de la date précise. Merci pour l’imprécision.
C’est tout de même gros à avaler, qu’on ne puisse programmer convenablement une élection dans une République vieille de 59 ans. Il s’agit quand même d’un projet de loi, en principe validé par les juristes du département et du palais avant qu’il n’atterrisse sur la table du président de l’Assemblée nationale !
Etonnant que ces erreurs de débutants puissent arriver en ce bastion si sécurisé et juridiquement armé.
Qu’on ne me parle pas de la bourde récente des spécialistes du droit à Genève. A moins que cela ne devienne une récidive.
Quand on dit que les idées précises conduisent souvent à ne rien faire. Il faut entendre qu’il y a tout à faire avant de se tourner les pouces ! Et c’est là que le bât blesse chez nous.
Les Sénégalais méritent plus de respect, même s’ils ne l’exigent pas. Encore qu’ils n’ont pas dit qu’ils n’exigeaient pas.
Surtout quand ils savent que le régime impose la force et la vision républicaine du prince en fonction de son agenda de ses intérêts personnels.
Il suffit d’un retour en zone, dans les sphères politiciennes, pour s’en convaincre et voir que des choses ont été faites conformément à ses désirs.
En atteste, le référendum voté en mode fast-track, tout comme le vote de la révision du Code électoral instaurant le parrainage passé comme lettre à la poste à l’Assemblée nationale, en dépit des prières de l’église et appels de certains membres de la société civile.
Comme quoi, qui peut le plus peut le moins.
La grande information est que nous savons tout au moins que les locales sont chassées jusqu’en 2021, à quelques encablures des législatives de 2022, elles mêmes à quelques bordées de la présidentielle… début 2024.
Autant d’ingrédients pour donner sa langue au chat et ne pas interpréter un ensemble électoral dont le général imbattable en politique a les codes d’accès.
Plus fortiche que le politikos Macky, tu meurs ! Le Sénégal a son Machiavel !
Gare cependant à la tumeur sociale et la torpeur économique, parce que de ce côté, rien n’est acquis !
Jummah Moubarak et bon week-end à tous !