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La Guerre Des Sorties De L’autoroute à Péage

La guerre des « sorties » à certains endroits de l’autoroute à péage !

Pendant que Eiffage, la société concessionnaire de l’autoroute, et Ageroute se refilent le bébé, les usagers trinquent dans les bouchons.  

C’est simple, à devoir sortir à certains endroits, Keur Massar & Rufisque cap des biches entre autres, on perd le plaisir d’avoir emprunté l’autoroute à péage.

Finalement, on paie pour rester prisonniers des embouteillages

Dans cette chronique Abdoulaye Cissé, vous évoquez la guerre des sorties. .

C’est quand même un peu gonflé de la part de Gérard Sénac patron de Eiffage de la société d’autoroute à péage de nous dire que son ouvrage s’arrête une fois que la barrière se lève à la sortie.

Mais peut-on véritablement parler de sortie quand des milliers d’automobilistes sont pris au piège et en otage tous les jours surtout au niveau des sorties Keur Massar et Rufisque Cap des Biches.

Même après avoir payé le passage au prix fort, l’autoroute refuse de libérer les usagers.

On met plus de temps pour sortir que le trajet en lui-même.

En se défilant et en refilant le bébé à l’agéroute et donc à l’État, le patron de Eiffage fait preuve d’un égoïsme qui n’a de nom que son portefeuille. Les bons points de la concession autoroutière, c’est à dire le fric, pour lui. Et s’il y’a des investissements à faire pour améliorer la qualité de l’utilisation de l’ouvrage, ce n’est pas lui, c’est les autres.

Dire que l’autoroute s’arrête une fois que la barrière se lève est d’une évidence qui crève les yeux. Mais qu’est-ce qu’une autoroute sans les aménagements connexes pour délester le trop plein de voitures sur chaque tronçon.

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On est là, dans un jugement moral simplement mais dans la réalité le patron de Eiffage n’a pas tort quand il dit que l’aménagement des routes en ville, des ronds-points qui constituent de véritable goulot d’étranglement pour les milliers d’usagers n’est pas de son ressort mais plutôt de l’Ageroute qu’il invite à la discussion pour trouver une solution.

De discussion dans le langage du chef d’entreprise, c’est juste de savoir qui va payer la facture.

La saturation de l’autoroute à péage pose avec acuité un problème majeur qui est le mal le plus profond de notre société : la planification, ou plutôt l’absence de planification qui frise le manque de vision de nos dirigeants.

Comment n’a-t-on pas prévu les aménagements qui vont avec la concession autoroutière pour une utilisation efficiente de l’infrastructure ?

Quel est l’intérêt d’avoir une autoroute, à péage en plus, si par ailleurs on perd du temps et de l’argent finalement pour rentrer du travail le soir ou juste vaquer à ses occupations ?

Dans un pays ou les chiffres, les statistiques sont corrompus, les études très souvent bidonnées, on a vite dépassé les projections de fréquentations de l’autoroute. Mais on ne l’a jamais dit pour que le citoyen ne sache pas combien on lui pompe du fric et surtout ne pas pouvoir le rapporter à combien M. Eiffage va encaisser dans une concession autoroutière dont le montage à des relents d’un gouffre financier, pour ne pas dire plus.

En matière d’aménagement et de réalisation d’infrastructures modernes, on n’est vraiment pas encore au point.

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Ce ne sont certainement pas les ingénieurs et les génies qui manquent. On en a, à suffisance et des meilleurs d’ailleurs. C’est surtout la vision politique qui nous plombe tout.

Le donneur d’ordre a une vision de courte durée, souvent électoraliste pour les ouvrages, souvent taf-taf pour gonfler le bilan pour les échéances électorales.

On a fait la VDN, Voix de Dégagement Nord pour se rendre compte moins de 5 ans après qu’il faudra presque refaire l’essentiel, c’est-à-dire fermer encore à des endroits essentiels, parce que bien évidemment il faut des passerelles, des autoponts pour utiliser le nouveau langage.

La libération des emprises des projets comme le TER ou même l’autoroute à péage engloutissent des milliards parce que très souvent ce ne sont pas que des privés qu’il faut faire partir. Parfois c’est carrément des édifices publics construits avec les mêmes deniers publics.

On va faire le BRT, c’est bien. Mais quand le voile va se lever sur les routes nouvellement inaugurées et dont la construction a pris des années et qu’il va falloir déconstruire pour laisser passer le bus rapide rapide dans sa voie réservée, les populations vont se dire mais Diable que ne savait-on pas en faisant ces projets.

Eiffage, Ageroute, État du Sénégal, tous coupables !

Une seule victime : les contribuables sénégalais dont les impôts financent pourtant le développement.







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