C’est une émission de la 2Stv qui nous l’apprend : Kolda, capitale du Fouladou, 40 % des jeunes filles qui fréquentent l’école sont mariées. Jeunes pousses innocentes qui sautent les barricades et forcent les portes de l’âge adulte. Pauvres immatures qui apprennent les ficelles du monde à l’école sans négliger leurs obligations conjugales. Comment devenir ingénieur, médecin, directrice d’école et tutti quanti quand on doit s’occuper de ces grands garçons libidineux qui choisissent leurs femmes au berceau ?
Si elles parviennent à échapper au diktat de parents pressés de se débarrasser de la marmaille, elles doivent se faufiler entre les griffes d’enseignants très attirés par le premier âge. Difficile d’être une petite fille dans un monde où règne le Démon de midi. Freud appelait «instinct de régression involontaire» cet attachement excessif des grandes personnes aux enfants. Il faudrait, sans doute, commettre des psychanalystes et installer des divans pour expurger, chez ces traqueurs d’innocence, cette pulsion qui encourage l’échec scolaire.