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Haro, Sur Les Faussaires De Tout Acabit (par Boubacar Sadio)

Haro, Sur Les Faussaires De Tout Acabit (par Boubacar  Sadio)

CONTRIBUTION

A Son Excellence Macky Sall : «Le pays, sous votre magistère calamiteux, est infesté  de prédateurs cupides, de brigands impénitents, d’autorités versées dans la drogue, infectée par  des ministres et des députés faussaires et polluée par des homosexuels et des francs-maçons»

Monsieur le Président de la République, qui l’eut cru, un «honorable» député, soit disant représentant du peuple, impliqué dans une sordide, sombre et sale affaire de faux billets de banque, relevant, à n’en point douter un seul instant, de la haute délinquance financière et du grand banditisme. Comment un député, censé représenter le peuple et défendre les intérêts de celui-ci, peut-il procéder à du faux monnayage, c’est-à-dire à contrefaire, falsifier ou altérer une monnaie qui a cours légal dans notre pays et ailleurs ? En effet, les billets trouvés par devers «Tonton député» comme l’appelle si affectueusement, et certainement avec déférence, ses supposés complices, étaient composés de franc CFA, d’euros et de dollars américains.

Monsieur le Président de la République, selon des informations publiées par la presse, vous seriez très déçu et très énervé par le comportement du sieur Seydina Fall, alias Boughazelli qui, en réalité, et il est bon et très utile de le préciser, est un député à votre service et non à celui du peuple. C’est parce que vous avez cautionné sa présence sur la liste de votre coalition qu’il a pu être élu à la représentation nationale. N’oublions que vous aviez reçu carte blanche des membres de «Benno bokk yaakaar» pour établir la liste nationale ainsi que les listes départementales. Vos responsabilités morale et politique sont engagées de par votre choix de le faire figurer sur une des listes.

Monsieur le Président de la République, franchement et en toute honnêteté, je ne crois pas du tout, alors pas du tout, que vous ayez été  indigné par la forfaiture commise par votre député. Vos juristes puristes me rappelleront doctement le principe sacro-saint de la présomption d’innocence ; et j’accepterai en toute modestie de le leur concéder. Seulement, la flagrance est tellement évidente, patente et éclatante qu’on ne peut point douter de l’implication (terme moins chargé) de «tonton député» dans cette dégueulasse affaire. Et qu’elle est cette indignation, cette déception et cet énervement sélectifs ? Pourquoi ne vous étiez-vous pas indigné de voir Cheikh Oumar Hanne acheter un kilo de haricots à plus de 4 000 francs, de tous ces cas de détournements de deniers publics opérés sous votre magistère, sous vos yeux et dont vous  avez eu connaissance parce qu’ayant mis certains sous le coude, et de votre propre aveu.

Monsieur le Président de la République, ce qui est extrêmement grave et scandaleux dans cette affaire, c’est la liberté dont a bénéficié le mis en cause qui a pu vaquer à ses occupations tranquillement, sans entraves, comme si on avait voulu lui aménager un créneau temporel pour lui permettre d’effacer des traces, dissiper des indices et supprimer des éléments de preuve. Jamais les enquêteurs de la Section n’oseraient prendre la responsabilité de libérer le sieur Seydina Fall de leur propre initiative ; ils ne pouvaient le faire que sur instructions expresses du maitre de poursuite, du directeur de la police judiciaire qu’est le Procureur de la République. IL faut vraiment se désoler de la manière dont l’enquête a débuté ; personnellement cela ne me rassure guère sur la suite. Le sieur Seydina n’aurait jamais dû quitter les locaux de la section de recherches dès son arrestation ; en le libérant sur convocation, on lui a délibérément et volontairement accordé des facilités, des opportunités et l’occasion de brouiller les pistes. C’est de l’entrave au bon et correct déroulement de l’enquête et à la manifestation de la vérité ; c’est une véritable forfaiture judiciaire à dénoncer avec toute l’indignation qui y sied. Les autorités à la base de ce forfait sont des complices à posteriori de Seydina Fall.

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Monsieur le Président de la République, cette affaire est gravissime parce que portant sur des montants faramineux qui vous donnent le tournis ; on parle de milliards de francs en faux billets. L’injection de telles masses d’argent, de tant milliards engrangés par le biais d’activités souterraines illégales et illicites dans le circuit financier officiel peut porter un grand coup à notre économie réelle. Il est par conséquent de votre devoir de veiller à ce que ce dossier aboutisse sur un procès juste et équitable qui déterminera de manière claire et nette les responsabilités des uns et des autres ; comme vous l’aviez dit, et malheureusement vous en avez toujours pris le contrepied, veillez à ce que personne ne soit protégé, fut-il un des hérauts, un des ardents défenseurs d’un troisième mandat en votre faveur. Le sieur Seydina Fall a été pris mais, pour votre gouverne, je puis vous assurer qu’il y en a d’autres qui se livrent à cette détestable activité qui, il faut le reconnaitre a traversé tous les régimes. Je me souviens, alors que j’étais chef de la section de police judiciaire de la sûreté urbaine de Dakar, de ce haut responsable du Parti socialiste que j’avais déféré pour faux billets ; et si je dévoilais son identité aujourd’hui les Sénégalais seraient effarés et en resteraient bouche bée.

Monsieur le Président de la République, il vous appartient de tout faire pour qu’une institution d’élite aussi prestigieuse que la Gendarmerie nationale ne se voit pas déshonorée et humiliée dans l’accomplissement de ses missions régaliennes, le moral de la troupe risque d’en être affecté ; malheureusement c’est ce qui avait semblé se dessiner aux premières heures de l’interpellation des faussaires. Il faut être du métier, un véritable professionnel, et je prétends l’être, pour mesurer la somme de sacrifices, d’efforts, d’ingéniosité et le nombre d’heures de nuits blanches et de filatures qu’il a fallu aux enquêteurs de la section de recherches pour appréhender ces dangereux malfaiteurs, ces criminels. Jamais le sieur Seydina Fall n’aurait dû quitter les locaux de la gendarmerie ; il a été appréhendé en flagrant délit, ce qui lui  ôtait d’office et automatiquement son privilège immunitaire. Ce dont je suis sûr, c’est que les gendarmes enquêteurs se sont, à un moment donné, sentis frustrés par la liberté dont jouissait le grand faussaire qui non seulement a pu se rendre chez son marabout, un homme de Dieu qu’on n’embarque aussi facilement dans des certaines considérations, mais a pu en profiter pour dissiper des éléments compromettants. On ne garde pas quelqu’un pour le simple plaisir, c’est  une pratique judiciaire qui relève de la tactique procédurale pour se donner les moyens de réunir tous les éléments nécessaires et utiles à la manifestation de la vérité. Il apparait ainsi évident que priver les enquêteurs de cette opportunité est incompréhensible et inexplicable. Il a été officiellement donné l’occasion à un présumé grand bandit de faire disparaitre des preuves. Quant à ces hurluberlus qui disent bêtement que si Seydina Fall a été appréhendé que parce que l’autorité politique l’a voulu, ils ignorent le professionnalisme, le sens du devoir et la dignité des gendarmes dans l’exercice de leur métier ; ils savent prendre des initiatives et assumer leurs responsabilités sans se faire manipuler.

Monsieur le Président de la République, pendant que l’on parle de faux, je me permets de vous rappeler que je vous avais interpellé, vous et votre ministre Aly Ngouille Ndiaye sur son rapport de présentation sur lequel vous vous étiez fondé pour signer les deux  décrets attribuant des permis de recherches et d’exploitations d’hydrocarbures liquides et gazeux à Pétro-Tim Ltd, propriété du sieur Frank Timis. J’avais dit que c’était une forfaiture d’une exceptionnelle gravité et que du faux d’une telle dimension et à un si haut niveau de responsabilité au cœur de l’Etat posait un véritable problème de crédibilité des membres du gouvernement et de fiabilité de nos institutions.

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Monsieur le Président de la République, vous et votre ministre n’avez jusqu’à présent pas daigné répondre encore moins réagir. Sachez que vous ne pouvez continuer à opposer à ce qui apparait comme une interpellation collective et citoyenne, un silence et une morgue de mauvais aloi. Vous, tout comme lui, exercez des fonctions et assumez des responsabilités au nom et pour le compte du peuple souverain qui, à ce titre, a un droit de regard sur vos faits et gestes, vos actes et paroles. La nouvelle constitution consacre les ressources naturelles comme un bien commun, une propriété indivise et inaliénable de l’ensemble des citoyens de ce pays ; c’est ainsi que chaque Sénégalais a le droit et même le devoir de vous interpeller sur cette affaire à la fois sulfureuse, rocambolesque et scandaleuse relative à Pétro-Tim et sur le rapport ministériel entaché et truffé de fausses informations. Encore une fois, il s’agit de faux.

Monsieur le Président de la République, c’est une exigence républicaine et une obligation pour votre ministre préféré, certainement, parce que docile et obéissant, de prouver son innocence, sa probité par rapport à ces gravissimes soupçons. Il lui appartient de démontrer que ses mains sont immaculées et ne sont point salies par le cambouis de l’or noir et prouver clairement qu’il n’est pas ce ministre vicieux, ce «présumé faussaire» téméraire et impavide, encore un, qui, volontairement, consciemment, consciencieusement, sciemment et à dessein a osé présenter à la signature du Président de la république que vous êtes des projets de décrets accompagnés d’un rapport de présentation contenant manifestement de fausses informations. Vous n’avez pas le droit de ne pas réagir ; cela pourrait être considéré comme un déni et une fuite de responsabilité. Et quand on est président de la République, on ne fuit pas ses responsabilités, on les assume au nom du peuple.

Monsieur le Président de la république, comme je l’ai dit, c’est mon opinion et personne ne peut m’empêcher d’en avoir ni de l’exprimer, le pays aujourd’hui, sous votre magistère, est infesté prédateurs cupides, de brigands impénitents, d’autorités  versées dans la drogue, infecté par des ministres et des députés faussaires, pollué par des homosexuels et des francs-maçons, nos mœurs et nos valeurs sociales et sociétales sont en déliquescence totale. Aujourd’hui notre pays est devenu à la fois une plaque tournante, une zone de correspondances et une sphère de consommation de la drogue ; la prégnance et l’intensité du trafic de stupéfiants ainsi que la récurrence, la multiplication, le volume, le rapprochement et l’éparpillement zonal des prises constituent suffisamment d’indicateurs pour affirmer, sans aucune exagération, que la drogue, à l’instar et même plus que le terrorisme, constitue une véritable menace.

Monsieur le Président de la République, le terrorisme et le trafic de drogue partagent le fait d’être des réalités, des fléaux qui gangrènent nos sociétés ; à la seule différence, qu’ici au Sénégal, la menace terroriste, bien qu’étant réelle, est d’une imminence continuellement différée mais entretenue par un discours alarmiste, alors que le trafic de drogue est un phénomène présent et prégnant qui se manifeste à vue d’œil. C’est connu, le trafic de drogue génère des bénéfices et des profits exorbitants. Ne s’y livre qui veut. C’est une affaire, un business de gros bonnets, de puissance financière et de positions stratégiques dans certaines sphères tant privées que publiques, notamment au niveau institutionnel. Les pauvres des bas quartiers qui en consomment ou se livrent au trafic ne sont en réalité que des lampistes voire des victimes sous l’emprise et la férule de véritables patrons plus ou moins intouchables qui squattent les hôtels de luxe en bordure de mer ou habitent dans des appartements  cossus au centre-ville non loin de la présidence. L’argent sale provenant de la drogue et autres pratiques de l’économie souterraine est blanchi dans divers domaines d’activités, notamment l’immobilier, certaines activités commerciales, événementielles, sportives et ludiques.

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Monsieur le Président de la République, faites de la lutte contre le trafic de stupéfiants et le faux monnayage une sur priorité. Ces deux fléaux érodent nos valeurs sociales et sociétales, fragilisent notre économie et déstabilisent nos institutions. La drogue pousse notre jeunesse dans la spirale infernale de la dépravation et de la crétinisation, ce qui constitue une véritable menace et un danger réel pour l’avenir de notre nation ; cela touche à notre sécurité ontologique, c’est-à-dire à la confiance que les Sénégalais doivent avoir dans la continuité de leur propre identité et dans la constance des environnements d’action sociaux et matériels. Aujourd’hui, il n’y a pas un seul quartier de Dakar où l’on ne voit des adolescents occuper des coins de rue et se livrer au trafic du chanvre indien en plein jour, ostensiblement, avec une désinvolture qui laisse perplexe. Il faut mettre les agents en charge de la lutte contre la drogue dans les meilleures conditions de performance, en les dotant d’équipements de qualité et en quantité suffisante et en les motivant financièrement ; les tentations sont faciles, très fortes, alléchantes et difficilement résistibles.

Monsieur le Président de la République, concernant cette affaire impliquant un député de votre coalition politique, faites l’effort nécessaire et imposez-vous l’obligation morale de ne protéger personne comme vous aimiez à le chanter partout. La gravité de la situation n’autorise et ne permet aucune faiblesse, aucun laxisme, aucune légèreté de la part de qui que ce soit. Respectez votre parole réputée très instable et peu crédible par de nombreux Sénégalais qui pensent que vous êtes en conflit permanent avec la vérité ; pour ce cas d’espèce le peuple vous observe, vous regarde et vous scrute en ayant à l’esprit les nombreux scandales restés sans suite, certains ayant vu leurs auteurs bénéficier de promotion. On citera entre autres, les prévarications au Coud, les malversations à la Poste, au Port, à la Prodac, aux Impôts et Domaines, l’affaire Pétro-Tim etc…

Monsieur le Président de la République, n’écoutez pas ces vils personnages que ces courtisans, flatteurs et autres écornifleurs qui ne vivent qu’au dépend de celui qui les écoute. Ce sont des lâches et des lascars qui vous lâcheront dès qu’ils sentiront le vent tourner. Le pays est au plus mal et va mal et très mal ; ils ne vous le diront jamais. On y agresse et vole impunément, on y tue facilement, on y ment allègrement, la drogue et l’argent sale y circulent sans gêne, les homosexuels se pavanent en faisant la moue, les francs-maçons s’affichent et pratiquement tout est estampillé «faux». Ressaisissez-vous, replonger dans la réalité et allégez votre conscience si chargée. Il n’y a pas pire prison que la mauvaise conscience ; vous y êtes enfermé à vie. Ni le regret, ni le remords encore moins le repentir ne peuvent vous en faire échapper. Excellence, alimentez votre esprit de bons principes et de convictions salutaires, nourrissez vos pensées d’idées constructives et positives, remplissez votre cœur de la plus grande générosité envers votre peuple, ce brave et charmant peuple qui vous aura tout donné et qui, pour l’heure supporte avec une dignité atavique les affres d’une souffrance indicible par la faute de votre mal gouvernance, de votre magistère calamiteux.

 

 

 

 

 

 

                      

Boubacar  SADIO

 

  TERMINUS 2024.

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