Dans l’histoire des sociétés humaines, il existe des dates et des évènements inoubliables qui marquent, au fer rouge, la mémoire collective des peuples et des hommes. De tels faits historiques, même tragiques, sont de nature à servir de ferment à l’unité nationale et à un commun vouloir de vie commune au sein d’un peuple qui forge sa personnalité et son destin à travers des épreuves vécues ensemble.
Les destinées des peuples sont souvent liées aux personnages et évènements qui hantent leur imaginaire collectif. Ce n’est certainement pas pour amuser la simple galerie qu’un détachement du mouvement Palestinien de résistance porte le nom de « Septembre Noir » en mémoire du massacre de plusieurs milliers de palestiniens par les forces armées Jordaniennes en Septembre 1970. Le mouvement patriotique uruguayen « Tupamaros », du nom du résistant INCA Tupac Amaru, qui s’était soulevé contre la domination espagnole, procède également de la même symbolique. Le front Sandiniste du Nicaragua a été fondé à l’image de la résistance de Augusto Césaro Sandino, surnommé le « Général des pauvres », qui s’était opposé aux troupes américaines d’occupation. Malgré certaines spécificités, propres aux différents contextes, l’acte posé par Guy Marius Sagna et compagnie relève d’un fait qui devrait être classé dans le même registre pour jouer la fonction de symbole, d’exemple susceptible de stimuler la conscience civique et le sentiment d’appartenance à une même nation chez les sénégalais.
Guy Marius & Cie n’ont pas besoin d’être considérés comme des héros, ils ont tout juste besoin d’être accompagnés dans le combat commun pour la libération du peuple sénégalais. La population doit impérativement s’approprier le combat anti- néocolonial de l’homme qui se pose en précurseur de la lutte pour une seconde indépendance des peuples africains toujours maintenus dans les liens de sujétion coloniale sous des formes nouvelles.
Dans un pays où l’omerta est imposée au peuple, où la voix des pouvoirs et des puissants dicte le chemin à suivre, il faut un courage certain et un engagement résolu pour dire NON à l’insupportable autoritarisme que l’Etat nous fait subir.
L’augmentation du prix de l’électricité ne se justifie pas, à en croire, aux informations relayées par l’équipe précédente qui a fait cas de la bonne santé financière de la SENELEC. Pour conforter cette appréciation, les autorités précédentes ont avancé des considérations qui ne devraient pas donner lieu à une augmentation de l’électricité : un excédent de production qui peut leur permettre de revendre du courant aux pays de la sous-région, à cela s’ajoute un bénéfice annoncé de 25 milliards…
En moins d’un an, si l’on veut nous faire croire à un éventuel déficit qui expliquerait cette augmentation du prix de l’électricité c’est parce que tout simplement, la tâche du DIRE-VRAI est un exercice extrêmement difficile pour nos gouvernants, que la systématisation du mensonge dans les discours institutionnels est devenue tellement flagrante qu’il faille se poser la question de savoir où va ce pays ?
Face à ce qui précède, nous comprenons aisément, pourquoi le régime en place nous impose le silence de la servitude par des menaces et des condamnations tous azimuts à travers une instrumentalisation outrancière de la justice.
Force est de constater que le régime nous a vendu des rêves, et on s’est inéluctablement retrouvé à vivre le cauchemar de la réalité. Etant donné que tout gouvernement est d’abord, un gouvernement de la parole et de l’image. Le nôtre s’illustre de la manière la plus scandaleuse tant du point de vue du respect de la parole donnée que du point de vue comportemental indigne.
Pour avoir frappé fort au cœur du système de domination étrangère, Guy Maruis Sagna et Cie sont en train de subir et, ce, naturellement, l’adversité des fondés de pouvoir locaux qui sont devenus les supplétifs de l’ancienne puissance titulaire.
Sékou Touré disait aux guinéens : « le jour où l’autorité coloniale me délivre un satisfecit et me caresse dans le sens du poil, sachez alors que je vous ai trahi, vous peuple guinéen »
Face à toutes ces dérives, on ne pas s’expliquer l’apathie d’un peuple dont la conscience est anesthésiée et chloroformée. Il aura choisi frileusement de se replier dans sa sphère privée et se contente uniquement de subir en refusant d’agir.
Le projet de renouveau des valeurs républicaines doit être porté par des patriotes ardents qui privilégient la droiture sur la posture et qui, plus est, sont imbus de nos traditions morales et d’éthique de « Ngor », de « Jom » de « Kollëre » et de « Mandute ». Sous ce rapport, le régime a perdu sa crédibilité et est même passible, devant les Sénégalais, de flagrants délits de recel de malfaiteurs en aménageant des positions de pouvoir à de présumés délinquants financiers suspectés de crime économique dont ils doivent répondre devant les instances habilitées.
Toute affaire cessante, le pouvoir étant seul capable d’arrêter le pouvoir, l’édification d’une force citoyenne et républicaine influente de veille et d’alerte, qui opère telle une sentinelle vigilante, est seule à même d’endiguer et de conjurer toutes les velléités de dérives autoritaires qui pourraient naître sur les flancs du pouvoir.
La place de Guy & Cie n’est pas la prison, ce sont justement les autorités de la SENELEC qui ont menti de manière éhontée le peuple sénégalais qui devraient être plutôt à leur place.
Guy Marius& cie méritent du respect, du soutien et de la considération pour avoir été des précurseurs d’une aube nouvelle.
Le Don de soi pour la patrie.
BABOU Bamba