Décidément, ce début de second mandat n’est pas un long fleuve tranquille pour le président Macky Sall. Des attaques à la limite de l’outrage pleuvent dans tous les sens autour de lui et les plus virulentes viennent de son propre camp.
Alors, soit notre président est immunisé contre les critiques malveillantes et les remarques hostiles, soit il a compris que seul celui qui ne fait rien, ne sera jamais critiqué, car de toute évidence, il préfère marcher vers son but, certain de sa destination, en se servant de sa détermination comme bouclier anti-missiles.
Il n’empêche que nombreux sont ceux qui pensent qu’il serait temps de siffler la fin de la récréation, car à trop laisser faire la « fronde des frustrés », c’est le Sénégal qui est menacé, et l’image de nos institutions qui en prend un coup.
Tout de même, reconnaissez que ça commence à faire désordre au sein du pouvoir. Après Moustapha Diakhaté, Sory Kaba qui spéculent déjà sur un troisième mandat, Cissé Lô, qui pète les plombs et menace de faire un grand déballage, c’est au tour de Youssou Touré de se distinguer en stigmatisant le président Macky Sall.
Se sent-elle une clientèle délaissée, cette vieille garde politique revancharde, ou croit-elle que Macky Sall a été élu par 58 % de sénégalais pour lui renvoyer l’ascenseur ? Combien de temps encore devrait-il payer cette dette de leur engagement politique à ses côtés ? Une redevance qui ne s’éteindrait jamais, payée de la sueur et du sang des sénégalais ?
La guerre des ambitieux fait feu de tout bois parmi les apéristes et le niveau des débats en dit long sur le climat délétère qui règne dans le camp du président entre des partisans plus soucieux de détruire que de construire.
Alors quelle devrait-être la réaction du président ? Recevoir une critique malveillante est extrêmement désagréable. Savoir répondre aux critiques est important pour l’image que l’on donne de soi. Si vous ne répondez pas aux critiques, vous risquez tout simplement d’être détruit.
Pour sa défense, il faut bien admettre que Macky Sall a bien d’autres soucis à gérer ! Comment gouverner ce pays ? Les sénégalais sont-ils inaptes à la discipline collective ? Société fragmentée, recul de la foi en des valeurs communes, destruction de l’ordre social, corps intermédiaires impuissants, dégradation de l’autorité… Comment Macky Sall peut-il renouer le lien avec les sénégalais et que peut-il leur promettre quand la confiance en l’autorité est à ce point altérée ?
Les sénégalais sont capables du meilleur comme du pire, ils savent se mobiliser pour manifester, mais pas pour construire. D’ailleurs, pourquoi ne pas autoriser ces manifestations, le désordre est le fruit justement de leur interdiction. Et puis, pourquoi ne pas gouverner ce pays avec la société civile car lorsque l’on voit à quel point ces politiciens sont ambivalents, on se met à préférer l’exemplarité d’une société moderne clamant haut et fort son caractère démocratique à la consanguinité des élites.
Compliquée donc la gouvernance par temps de colère. Entre polémiques systématiques et fake news en continu, le Sénégal est devenu ingouvernable. D’un côté, les Sénégalais, à qui l’on voudrait faire croire qu’une manifestation est une élection démocratique, et de l’autre, les TV et presse en ligne dont les images en boucle distillent anxiété et sentiment de crise.
Cependant, dans la tempête, Macky Sall conserve quelques atouts dans son jeu. Sa carte maîtresse consisterait à opérer une révolution personnelle. Son péché originel, hérité d’un autre temps politique, est le défaut d’explication et de communication. Or, il est urgent de démarrer un vrai débat national et de discuter directement avec le peuple, en l’absence de mandataires représentatifs.
Car enfin, comment ce quinquennat si prometteur a-t-il pu décevoir à ce point ? Peut-être parce que notre président appuie là ou ça fait mal et qu’il maintient son cap envers et contre tout. Le Sénégal a besoin d’avancer sur tant de points économiques et sociaux, il a encore 4 ans pour réussir toutes les réformes mises en place, alors laissons-lui le temps pour en voir les résultats.
L’heure est peut-être venue de croire aux valeurs de notre pays, en sa démocratie, en sa jeunesse, en sa société civile, en sa diaspora et enfin de remédier au pessimisme ambiant et d’entrer au 21ième siècle.
Devant un tel défi, qui d’autre franchement que Macky Sall, a les compétences aujourd’hui pour diriger le pays et le rendre plus fort face à mondialisation.
Saluons donc l’engagement de notre président, soutenons sa vision politique et soyons sûrs qu’il peut faire avancer le pays, malgré les attaques contre lui qui vont beaucoup trop loin à mon sens. Il est une chance pour nous tous, même si je pense qu’il faut changer le pays, qu’il doit être plus à l’écoute et faire plus de place au dialogue, pas au dialogue politicien mais au dialogue avec la société civile… Alors courage président !