Après l’annonce du Sénégal « Zéro déchets », vient d’être lancé en grande pompe le « cleaning day » par le chef de l’Etat Macky Sall. Très belle vision, très bonne initiative.
Monsieur le président, votre devoir est d’avoir une vision et de la direction. En tant que citoyens, nous nous devons de lui donner corps et de l’animer dans sa mise en œuvre.
Certains oiseaux de mauvais augure préconisent déjà l’échec du « cleaning day ». Dieu fasse qu’ils aient tort en le disant. Il est vrai que nous avons de très mauvaises habitudes qui font souvent échouer nos grandes résolutions tant et si bien que nos enthousiasmes de départ s’émoussent au fil du temps. Nous avons connu des événements douloureux comme le naufrage du Joola et avions juré plus « jamais ça ». Nous avions fait la chasse aux véhicules en situation de surcharge. Cela n’a duré que le temps d’une rose et nous avons repris nos mauvaises vieilles habitudes. Aujourd’hui, nous nous posons encore la question : qu’avons-nous retenu de l’expérience du Joola ?
Revenant à votre brillante initiative, nous n’avons pas le droit d’échouer car elle s’inscrit dans notre quotidienneté de par les prescriptions de nos religions et de notre culture. Comme consigne individuelle, elle devra nous conduire à nous débarrasser de cette attitude désinvolte par rapport à notre environnement immédiat et lointain. Ce qu’on appelait « mbeda buur » est aujourd’hui nôtre et toute négligence nous vaudra de l’argent à la pharmacie et des soins à l’hôpital si cela ne s’arrêtait qu’à cela. Alors, pour notre bien-être, disons « Cleaning day everyday ».
Cela signifie qu’il nous faudra impérativement instaurer le « réflexe de la poubelle » qui demande la révolution des mentalités que nous emprunterons au peuple coréen.
Pour rappel, Poubelle vient du nom du Préfet de la Seine à Paris, Eugène Poubelle, qui par son arrêté du 24 novembre 1883 prit l’initiative d’instaurer les boites à ordures faire face à la situation catastrophique en matière d’hygiène publique qui sévissait. Ce qui deviendra une pratique (habitude) dans le vécu et évolua positivement.
Sopi jikoo yii taxawu askan wi lu bok ci nune la. Si les coréens ou les rwandais l’ont brillamment réussi pourquoi pas nous. Sont-ils plus intelligents ou plus soucieux de leur cadre de vie que nous ? Non. Ils ont juste eu plus de volonté citoyenne et ont fonctionné la fibre patriotique. Voilà pourquoi ils ont hissé leur pays à un rang honorable. Mais impossible n’est pas sénégalais.
Un certain Covey disait ceci : « qui sème une pensée récolte une action, qui sème une action récolte une habitude, qui sème une habitude récolte un caractère, qui sème un caractère récolte un destin ». C’est cela la Révolution des Mentalités ou la violence sur soi-même. Il s’agit tout simplement que chacun ou chacune assume sa responsabilité individuelle pour qu’ensemble nous allions vers notre destin collectif.
Cette dynamique de rupture positive est la vraie solution qui induit la Loi d’Attraction ou le Devenir.
Monsieur le président, « Yes we can » comme le disait Obama, parlant des Etats Unis d’Amérique. Mais, pour Sunugal, la réussite est à notre portée. Vous n’êtes pas seul. Nous sommes des millions qui attendions votre appel pour un : « Sénégal Zéro déchets ». Le gain est énorme car il y va de notre mieux être comme l’enseigne l’OMS.
Il faut, monsieur le président, installer dans chaque quartier, au service des différentes composantes, des associations de quartiers (jeunes, femmes, notables, dahiras, GPF, imams etc.), une dynamique nouvelle, des synergies planifiées pouvant permettre à chaque entité d’œuvrer selon un calendrier bien précis à raison au moins d’une fois par semaine.
Il faut une unité de suivi très opérationnelle bien encadrée pour éviter l’infiltration par des éléments qui ne tirent pas dans la direction indiquée.
Il faut obligatoirement mettre à la disposition des structures des moyens pour faciliter le travail qui devra s’inscrire dans la durée pour fixer les réflexes de propreté tels que dans certains pays.
Il faut instaurer dans les écoles préscolaires, scolaires et universitaires des sachets poubelles qui vont favoriser l’instillation du réflexe de la poubelle. Car c’est dans le logiciel des tout petits qu’il faudra semer la bonne graine pour qu’ils grandissent avec.
Pour finir nous rappelons que nous nous mettons à disposition pour vous accompagner dans ce projet de très grande portée citoyenne.
Déthie Diouf, président jeunesse actions citoyennes (JAC) depuis 2000.