A rappeler que l’agglomération de Dakar concentre plus de 25% des 15 millions d’habitants s’entassant sur une superficie d’à peine 0.3% du territoire! Autant dire que la capitale étouffe! Cette situation est aggravée par le nombre impressionnant de véhicules circulant dans la ville (70% du parc automobile national), avec une vétusté notoire provoquant une pollution anthropique chronique.
D’ailleurs faudrait-il le rappeler, Dakar est la 2ème ville la plus polluée au monde en termes de particules PM10 selon le rapport de l’OMS de Mai 2019. La conséquence sanitaire est catastrophique et nous ferait même perdre quelques précieuses années de notre faible espérance de vie! L’incinération des déchets ménagers et industriels à ciel ouvert est aussi un facteur aggravant!
Comme si cela ne suffisait pas, les déchets plastiques sont visibles partout dans la capitale avec une indifférence traduisant l’ignorance de l’impact sur l’environnement! D’ailleurs sur ce point, l’état d’esprit et le comportement du sénégalais, ajoutés à l’inefficience de la politique de l’Etat en termes de gestion des déchets, en sont les principales causes racines.
La forte densité de population accompagnée du nombre galopant de véhicules et d’infrastructures routières inadéquates, provoquent des embouteillages quotidiens! Ces derniers alimentent en effet la pollution évoquée plus haut, mais tuent également l’économie! Vous conviendrez avec moi que le temps de trajet normal (si circulation fluide) est plus que triplé, diminuant ainsi la productivité et la compétitivité!
Mais contrairement à ce qu’on pense, l’effet n’est pas seulement économique et environnemental, mais aussi touche l’aspect sécuritaire. En effet un nombre impressionnant d’agents de la police est mobilisé pour réguler la circulation; d’ailleurs c’est la première chose qui nous marque une fois à Dakar. Cela est forcément au détriment d’une mission cruciale de la police qu’est la prévention de la criminalité. Il est d’un accord unanime que les Dakarois ne sont plus en sécurité malgré l’effectif de la police qui a augmenté ces derniers temps. D’ailleurs cette insécurité quitte de plus en plus les quartiers populeux pour migrer vers les quartiers résidentiels, jadis paisibles et sûrs.
Le piéton Dakarois également risque de trépasser à tout moment à cause de l’indiscipline des automobilistes, avec cerise sur le gâteau, des insultes si l’on veut traverser la route via les passages dédiés! Le comportement de l’automobiliste n’explique pas tout car le piéton aussi, en voulant gagner quelques secondes de son temps, préfère prendre de hauts risques en laissant la passerelle pour p traverser l’autoroute!
Autant dire que c’est l’anarchie, dont nous tous sommes responsables! Ce constat alarmant, est accentué par l’urbanisation galopante de Dakar, avec une population augmentant de 3% par an. Hélas nos gouvernants n’exploitent pas ces données statistiques ô combien déterminantes pour bâtir une vision politique et anticiper des fléaux inhérents!
Autant dire que la capitale sénégalaise n’est ni attractive pour l’investisseur, ni pour une personne qui souhaiterait vivre dans un environnement sain et comptant bénéficier d’une espérance de vie élevée! Mais dans ce chaos, le Dakarois, tel un impuissant acteur semble s’y faire!
Dans le même registre, espérons que l’exploitation future de notre pétrole ne sonne pas comme une étincelle dans une poudrière en termes d’impact environnemental!
Abib Diop,
Ingénieur procédés et spécialiste en stratégie d’entreprise