La tenue d’un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEDEAO sur l’ECO n’est pas seulement nécessaire. Elle est devenue urgente. Après l’annonce du lancement de l’ECO par les pays de l’UEMOA, en remplacement du CFA, beaucoup de voix s’étaient levées, dont la mienne, pour dénoncer l’accaparement par les pays partageant le CFA, d’un projet en gestation au sein de la CEDEAO.
J’avais expliqué en particulier que le lancement prématuré de ce projet par l’UEMOA, avec la France, dans des conditions différentes de celles choisies par la CEDEAO, risquait de tuer dans l’œuf l’ECO originel car certains États, comme les populations Ouest africaines, pourraient le rejeter au motif qu’il serait un « CFA bis » marginalement réformé.
La conférence tenue ce 16 janvier 2020 à Abuja par les pays membres de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) sur l’ECO semble malheureusement accréditer cette thèse.
En effet les Ministres des Finances et les Gouverneurs des banques centrales des États de la ZMAO, composée du Nigeria, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, la Gambie et la Guinée, ont estimé que la décision des pays de l’UEMOA de lancer l’ECO ( version d’Abidjan), le 21 décembre 2019, n’est pas conforme à la décision des Chefs d’État de la CÉDÉAO.
Il faut donc agir avec diligence pour remettre ce processus à l’endroit afin de sauver le projet souverain sur lequel la CEDEAO a travaillé depuis maintenant près de 30 ans.
Je lance un appel aux Chefs d’ État de la CEDEAO pour qu’ils organisent, sans délai, un Sommet extraordinaire sur l’ECO.
En cette année 2020, qui marque le passage de la « CEDEAO des États à la CEDEAO des peuples », c’est le moins qu’ils pourraient offrir à leurs citoyens.